Chapitre 4

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Quelques heures avant le rendez-vous.

Come 

— Mec, tu vas aller chercher ta fiancée ! Si ce n'est pas romantique.

Clovis me donne un coup de coude.

— Ferme-la ! Pas besoin de tes rendez-vous arrangés pour la séduire, elle est à moitié humaine. Laisse-moi une semaine, et elle fera tout ce que je veux.

— Et donc finalement, tu es intéressé ?

Séraphine s'immisce dans la conversation.

— Non, je vous ai dit que j'ai un plan.

— Arrête de te foutre de nous, elle est mille fois plus belle que toutes les filles du royaume.

Elle dépose son sac.

Je me tourne vers elle, énervé.

— C'est une traître ! Et je déteste les traîtres.

Le feu en moi tente de faire surface, mais il faut que je me calme.

— C'est de l'histoire ancienne, passe à autre chose maintenant.

Des images de ma mère refont surface, mais je les fais taire aussitôt.

— De toute façon, tu n'as pas le choix, s'empresse de dire Clovis.

J'en ai marre que tout le monde me dicte quoi faire. Je suis le futur roi du royaume du feu. Ce sont mes amis, pourtant ils savent ce qu'ils ont fait subir à ma mère à cause d'Abrina. Deux ans qu'on est sur cette foutue planète et que j'essaye éperdument de retrouver Hector, et je le fais en cachette en plus ; Séraphine et Clovis ne sont pas au courant. Sans le vouloir, ma fumée ardente commence à sortir de mes pores. Mes mains se crispent, tenant le dossier de la chaise, et je commence à sentir une sensation exquise que je connais si bien. Elle coule le long de mes muscles et fait battre mon cœur de plus en plus fort. Tellement fort que je l'entends tambouriner dans mes oreilles. Mes sens se décuplent, je peux sentir le parfum de ma sœur et voir que sur le front de Clovis coule une goutte de sueur.

La chaise que je tenais se déchire et vole dans la pièce.

— C'est bon, on arrête.

Séraphine pose la main sur l'épaule de Clovis et recule d'un pas.

Perdant le contrôle de moi-même, mes veines se remplissent de chaleur et se transforment en feu. Toutes mes veines pouvaient se voir à travers ma peau.

— Côme, c'est bon, on a dit qu'on s'arrêtait, respire, chuchote Séraphine. Ce n'est que nous.

Des flammes tournent autour de mes bras. Cette sensation est si forte. Pourquoi m'arrêter ?

— Arrête, s'il te plaît.

Tremblante, elle se rapproche de moi et me touche l'avant-bras.

À son contact, je reprends mes esprits. Pourquoi je me suis autant énervé ? Les flammes, qui étaient devenues aussi grandes que moi, s'évaporent. Je secoue la tête. Je perds trop le contrôle en ce moment, j'ai trop de choses en tête. Je relève le menton et lance un regard noir à Séraphine.

— Écoute, repose-toi, et...

— On suit mon plan. Rendez-vous à 19h30, finis-je par dire.

Je prends ma veste, mes clés, et je claque la porte derrière moi.

Ma moto m'attendait. Je démarre et, d'un coup de poignet, fonce à toute vitesse. C'est exactement ce qu'il me faut.

Entre les mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant