༶ Chapitre 5 ༶

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Sortie scolaire

Jenha

La pluie s'abat sur moi, comme par hasard c'est aujourd'hui que j'ai décidé de me rendre à l'école en vélo. Quelle idée franchement.

Mes habits sont tous trempés, mon pull gris ne retient aucune goutte et me donne l'impressions quelles s'écrasent directement sur ma peau. Tandis que la couleur de mon jean, pourtant déjà noir, s'est assombrit dû à l'humidité accumulée dans la matière.

Aujourd'hui mon professeur d'histoire, Monsieur Ford, a préparé une journée au musée, je n'attend rien de particulier dans cette sortie mais j'ai espoir qu'elle puisse me rapprocher des personnes dans ma classe.

C'est tout ce que j'ai toujours voulu, des amis, et ça me suit depuis si longtemps. Je ne me pleins pas mais parvenir à garder une amitié me paraît si dur. Ça a l'air pourtant simple chez les autres.

J'arrive devant le lycée, toute ma classe est déjà dehors et le professeur fait l'appel. Après qu'il ait remarqué ma présence je pars ranger mon vélo.

— T'es courageuse de venir en vélo un jour de pluie, me dit Cale derrière moi.

J'attache la chaîne à mon vélo et lui fait face. Je dois être toute trempée, je n'ai pas eu le temps de faire demi-tour pour prendre une veste alors mes cheveux sont mouillés de la racine jusqu'au pointes.

Soudainement, il retire son gilet et me laisse apercevoir son sous-pull. Cale dépose son gilet imbibé de son odeur sur moi, rabattant la capuche sur mon crâne.

— Ce serait ballot que tu tombes malades.

L'eau se rue sur lui, les gouttes s'abandonnent sur ses cheveux et ruissellent jusque son col.

Je ne sais pas comment réagir à son geste. Je n'ai jamais eu à réagir en fait, je suis seulement la fille qui observe les gens le vivre. Mais devant cette situation je reste de marbre.

J'ai peur de lui montrer à quelle point mon cœur bat la chamade. J'ai peur de me l'avouer à moi-même, c'est un rêve; qu'on me donne de l'attention.

Et maintenant qu'elle se présente, j'en suis frêle de peur.

Il pouffe. Suite à sa réaction je fronce mes sourcils.

— Tu comptes me fixer encore longtemps ou je dois prendre ça comme un remerciement ?

Je baisse mon regard.

On regagne la classe, mais je préfère rester à quelques pas derrière lui, en plaçant mes bras dans ses manches pour ressentir encore plus la chaleur qu'il y a laissé.

Alors qu'on rentre chacun son tour dans le car, c'est Alex qui se lève et crie mon nom depuis le fond du bus. Il en faut peu mais chaque regard qui se pose sur moi me trouble et accentue la chaleur dans mes joues et mes oreilles. C'est malaisant.

Je m'assoit donc à côté d'Alex, qui m'accueille le sourire aux lèvres. Je ne sais pas pourquoi il se réjouit tant de ma présence, parce que je compte bien finir ma nuit durant ce trajet.

— Ça te dérange pas que je m'assoit côté fenêtre ? Sinon j'ai la nausée durant les trajets longs, m'explique le blond.

Je nie de la tête.

La pluie ne l'a pas épargné, ses cheveux, dont il essaye de redonner forme en faisant des gestes hasardeux, sont plus foncés que d'habitude.

Je mets en place mes paroles et m'endors aussitôt. Du moins, jusqu'à ce que le brouhaha me réveille. Les yeux toujours fermés, je perçois la conversation d'Alex avec Williams qui s'est assis devant nous.

DECEITFULOù les histoires vivent. Découvrez maintenant