༶ Chapitre 6 ༶

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Repas de famille

Jenha

— Jenha ! s'écrit ma petite sœur à travers la porte.

J'entre ouvre la porte afin qu'elle ne voit pas la mallette encore posée sur mon lit. Depuis hier je n'arrive pas à me la sortir de la tête. Je m'obstine à trouver de nouveaux indices, mais rien.

— On est prêtes il ne manque plus que toi !

Oh mince.

J'avais oublié, ce soir on a un repas familial. Je ne suis pas excitée à l'idée de voir la famille de ma mère. À vrai dire c'est la seule que je connais.

On a aucun contact avec celle de mon père. Je sais juste que j'ai un grand-père, que papa ne mentionne jamais.

— Tu comptes porter quelque chose de plus convenable qu'un pyjama ? demande Sofia munit de son regard bleu parcourant ma tenue.

Je soupire à l'entente de sa remarque et ferme la porte à clé afin de me changer. C'était pas dans mes plans, mais je n'ai pas le choix.

J'enfile les premiers vêtements qui me viennent à la main, je ne peux pas me permettre d'être en retard. Ma mère en serait rouge.

Quoi que si la colère était une peinture, ma mère en serait la muse.

•••

Le trajet en voiture est plus gênant que j'aurais pu l'imaginer, même la radio est inaudible.

— Comment était l'école ? demande mon père en recherche de conversation.

Sofia me glisse un coup d'œil avant de répondre à sa question.

— Et bien, c'était bien enfin je crois, des filles sont venues me parler dès mon premier jour !

Je suis contente pour elle, je sais que ça n'a pas toujours été le cas dans ses anciennes écoles. Le collège ça se joue à pile ou face, soit tu passes de très bonnes années, soit c'est l'inverse...

Personnellement j'étais plutôt un fantôme, je passais plus de temps avec la présence de Darren qu'avec des vivants. Avant sa mort je restais seule, mourant d'envie d'être parmi un groupe d'amis. J'ai vite effacer cette idée après sa mort.

Moi qui pensait avoir touché le fond, un fossé s'est créé en dessous.

J'étais souvent absente et malgré les nombreuses réunions avec mes parents ils ne m'en tenaient pas rigueur. C'est à cette période que l'accident est arrivé, j'avais comme ils aimaient dire « une bonne raison ».

Je ne voulais pas de cette raison.
Je ne voulais pas sa mort.

***

— Non, bien-sûr que nous sommes au courant pour ce qui est arrivé à son grand frère, et encore une fois nous vous présentons toutes nos condoléances. Mais aujourd'hui on vous a contacté pour Jenha, c'est son avenir qui est en jeu, si à la fin de l'année elle n'a toujours pas rattrapé ses cours, ça risque de la suivre jusqu'au lycée.

Ma mère n'est pas là, elle ne vient jamais à ces réunions, elle trouve qu'ils m'accordent trop d'importance et qu'ils devraient se concentrer sur tous les autres élèves. Mon cas ne mérite aucune compassion. Vu que c'est moi la responsable.

DECEITFULOù les histoires vivent. Découvrez maintenant