Blood Lust (FR)

Chapitre 21 : Embuscade

Chapitre 21 : Embuscade

EVELYNN

Il devait déjà être trois heures du matin. À force de boire, Meredith était déjà sous les effets de l'alcool. On avait pu éplucher toutes sortes de sujets. Celle-ci somnolait un peu, la tête contre une table alors que je tentais de rester droite parce qu'une raclure avait décidée de ne pas me lâcher.

Je savais que si je faisais ne serait-ce qu'une petite chose de travers ou faisait preuve d'un manque de manière, en sachant qu'il était à priori mon maître et que ça pouvait ternir son image, il me terminerait en rentrant.

Las, je suis sortie un instant sur les balcons ouverts, passant entre les rideaux sombres qui virevoltaient doucement.

Je devais avouer qu'écouter des vampires parler d'affaires familiales, d'intérêts financiers ou autre ne m'intéressait pas spécialement. En revanche, je les enviais. Ils semblaient tous s'amuser et prendre du plaisir ici. Et puis, les danses auxquelles se prêtaient ces créatures aimeraient être vécues par de nombreux passionnés, dont moi, qui n'ont jamais eu la chance de vivre leur propre conte de fée, ceux que l'on retrouve dans les livres les plus imaginaires.

J'ai posé mes deux bras sur le rebord et me suis penchée pour observer les jardins qui s'offraient à moi, bien que je ne voyais pas grand-chose dans l'obscurité. Je voyais déjà beaucoup mieux dans l'obscurité, ce qui me permit de discerner les différentes formes des buissons taillés.

L'air frais balayait mes cheveux en arrière. Il ne faisait pas spécialement froid, le printemps arrivant d'ici quelques jours. Ça ne put que me rappeler qu'il ne me restait plus que très peu de temps pour trouver une solution au sort qu'il m'était réservé lors de l'exercice pratique.

Je n'avais pas avancé et aucun plan qui tiendrait la route ne m'avait illuminé l'esprit. Tenter de séduire Vlad pour obtenir quelque chose de lui ne mènerait à rien. Il ne me restait plus qu'une possibilité : Aaron. Je devais lui en parler mardi, quand je le verrais.

Ce genre d'événement me faisait clairement penser au bal de fin d'année au lycée. Tout le monde s'était bien apprêté pour y aller. Je crois bien avoir été l'une des seules rares personnes à ne pas y avoir été.

Participer à un bal, pour quoi faire ? Si ce n'est que pour me faire huer, juger, et rejeter. Ça aurait été bien plus une perte de temps et d'énergie qu'autre chose. Personne n'aurait probablement voulu danser avec moi, comme aujourd'hui d'ailleurs. Au moins, c'était déjà bien plus appréciable qu'un simple petit bal d'école. Depuis la scène de Vlad, tous ces gens ne faisaient plus attention à moi, ce qui me rassura.

En sentant une douce odeur boisée, j'ai cherché à me retourner, mais quelque chose s'appuya contre mon dos, et des mains se posèrent tout près de mes avant-bras, ce qui me fit sursauter. En me tortillant, et en levant la tête, je pus voir qu'il s'agissait de Vlad l'emmerdeur.

— Arrête de gigoter comme ça.

— On est un peu trop collé là, lui signalai-je.

— Et alors ? Je sais que tu aimes ça, murmura-t-il contre mon oreille.

J'ai frissonné en arrêtant de bouger, ma respiration se coupant au passage. Il sentait fortement le bourbon, ce qui m'indiqua qu'il avait lui aussi pas mal bu.

— À quoi est-ce que tu joues ? Bon sang... On va se faire surprendre et des gens vont encore s'imaginer des trucs.

— Et si ces trucs étaient vrais, hm ?