Zibaë, les mystères de l'autre monde T1. Les fantômes du passé

5-Alex: L'autre monde

En me réveillant; je sens ma tête, toujours endolorie, reposer sur un sol à la fois dur et granuleux. À quoi s'ajoute l'étrange impression que mes chaussures ainsi que mes chaussettes sont complètement trempées. 

Me forçant à bouger, c'est alors que je remarque la sublime plage, qui m'encercle. L'endroit m'est inconnu. Où suis-je? Loin du Mur de la paix; j'en suis persuadé. La lumière rouge m'aurait-elle transporté dans un autre endroit? Cela me paraît complètement invraisemblable. 

Je me relève, m'extirpant de la mer et enlevant le sable qui recouvre mes vêtements. En entendant le tintement, que produit les grains de sable, tombant au sol; je commence à trouver que quelque chose ne tourne pas rond. Normalement, le sable ne fait pas de bruit, en retombant. Je m'accroupis, ramasse une poignée, de ce sable. La texture me paraît tout aussi granuleuse, cependant, je remarque un détail, pour le moins troublant. Son éclat est excessivement doré; un peu trop pour être juste du sable. Je ne peux retenir un juron, avant de m'exclamer:

-Ce n'est pas du sable, c'est de l'or!

C'est alors que je m'aperçois de la présence de deux autres personnes, sur la plage. Je les entends ruminer, en reprenant connaissance. Mon euphorie a dû les réveiller. 

S'ensuit une forte déception, lorsque leurs visages m'apparaissent. Il s'agit de ces deux Défenseurs de la Liberté, qui ont eu l'impudence de me contrôler; avant que je ne sois aspiré par cette étrange lumière rouge.

-Encore toi?! -S'indigne le petit.-

-Qu'est-ce que tu nous as fait?! -Ajoute le massif.

-Je supposes qu'il est inutile de proclamer mon innocence.

-Tu supposes bien! Nous n'accepterons que tes aveux, espèce de racaille!

Je m'apprête, comme d'habitude, à lancer une réplique cinglante; quand soudain, je suis distrait par un bruit anormal, provenant des buissons qui entourent la plage. Ma vigilance s'accentue, mes mâchoires se crispent, mes muscles se contractent; me préparant psychologiquement à un éventuel combat, dans ce territoire inconnu et si étrange. 

De ce que je peux en déduire, les deux flics n'ont, apparemment, rien remarqué; d'après leurs visages toujours aussi concentrés sur moi.

-Eh, t'écoutes ce qu'on te dit?!

-Silence!

Après quelques secondes d'attention, je me dis que c'était sans doute le fruit de mon imagination. L'instant, qui suit, me donne tort. Voilà que cet étrange son se reproduit. 

Ignorant les regards interrogateurs des deux flics, je me dirige prudemment vers le buisson, puis, sans réfléchir, y plonge sèchement ma main. Je finis par empoigner un morceau de vêtement, avant de déloger, de la broussaille, un homme de petit taille, ne devant pas mesurer plus de un mètre dix. Le minuscule individu secoue frénétiquement des jambes, en beuglant:

-Lâche-moi! Lâche-moi, humain crapuleux! Vermine nauséabonde! Inculte, pécheur, traître, scélérat...

-Ça va, ça va; on a compris!

Abasourdi par cette litanie d'insultes, je jette négligemment le petit homme, par terre. Plusieurs questions me taraudent l'esprit. Pour commencer, je trouve son accoutrement plus qu'étrange. Jamais, durant ma vie, je n'ai rencontré de gens habillés de la sorte; et dieu sait que je ne suis pas du genre à regarder la façon dont se vêtissent les autres. 

Ensuite, pourquoi nous épiait-il?! Au final, la première interrogation qui me vient à la bouche, est celle-ci:

-Qui es-tu?