Chapitre 3

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Le service venait de toucher à sa fin. Jordan et moi pressés de partir, nous nous dirigions rapidement faire la sortie du restaurant. L'air frais et doux nous fit un bien monstrueux.

-Direction les magasins ma poulette !

-Sérieux je déteste ce surnom. Dis-je exaspérée

Nous arrivions dans le centre commercial après plusieurs minutes passées dans les transports. Le monde sortirent de tous les côtés ce qui me donna un coup de chaud.

-Allons trouver ta robe de princesse. Me dit Jordan.

-Je te préviens. Pas de robe, pas de soirée pour moi.

-Qu'est ce qu'elle est chiante. Souffle Jo' me faisant rire.

Les moments avec Jordan me faisaient du bien. Ils me servaient d'échappatoire, en quelques sortes. Il était comme ma boue de sauvetage. Il était simple, ne se prenait jamais la tête et il ne m'avait jamais jugé sur ce que je ressentais. Il m'aider sans s'en rendre forcément compte, et pour ça je ne le remercierai jamais assez.

-Et cette robe ? Réplique ce dernier en me montrant une robe.

-Jo' sérieusement ?

-Mais quoi ?

-Tu n'as pas l'impression qu'elle est super courte ?

-Plus c'est court, plus t'es bonne. Dit Jordan dans le plus grand des calme.

-Tu m'épuises Jordan.

-Mais non. Allez prends ça, et va essayer.

Je me retrouvai avec la fameuse robe dans les mains et je me fis pousser dans les cabines d'essayages. Me voilà devant mes démons. J'enlevai mes vêtements pour pouvoir enfiler cette robe. Je me tournai dos au miroir pour ne pas voir mon horrible corps.

Je le détestais tout comme lui me détestait. On se haïssait tout les deux. Peut importe la forme, la corpulence, le poids de mon corps, je savais qu'il n'allait jamais me plaire. Je savais que c'était un problème mentale et non physique. Je me trouverais toujours un défaut dans le but de pourrir ma conscience.

-Encore tu manges ? Me demanda ma mère qui était assise en face de moi.

Je reposée immédiatement les biscuits qui étaient dans mes mains. Mon ventre ne cessait de réclamer à manger.

-C'est pas contre toi ma chérie. Mais quand tu es chez ton père tu te laisses un peu aller. Il faut bien qu'il y est un adulte responsable de ta santé.

Le problème n'était pas moi, mais mon père. Elle avait ce don de tout comparé à mon père. Elle était sans cesse dans une compétition avec lui, mais à sens unique.

-Tu penses que je suis grosse ? Demandai-je.

-Oui ma chérie. Tu as grossi depuis que tu es revenue de ta semaine avec ton père. Je ne veux pas que l'on se moque de toi, tu comprends ?

Elle avait réussi à me faire détester mon corps.

-Tu as fini ? Dit Jordan me sortant de mes pensées.

-Oui, oui.

Il ne perdu pas une seconde avant d'ouvrir le rideau. Je lâchai un crie de surprise.

-Putain Jordan ! Attends que je te dise oui pour ouvrir. Râlai-je.

-T'es magnifique Anna.

-Non. Tu m'énerves sérieux.

Je ne m'étais même pas regardé par peur de mon reflet. J'avais peur de pleurer devant le miroir. Je n'étais pas à l'aise dans cette robe. J'avais peu de tissu et on pouvait apercevoir la totalité de mes jambes. Elles étaient trop grosses pour être dévoilées.

-Anna arrête et regarde toi.

Je me retournai avec crainte face au miroir.

-Je n'aime pas du tout. C'est immonde.

-Mais pas du tout ! Dans tous les cas peut importe ce que tu porteras, tu n'aimeras pas.

-N'importe quoi.

-Si. Mais moi je suis là pour être honnête. Et je t'assure que tu es splendide Anna. On la prend.

Je soufflais peut convaincue avant de refermer le rideau. Je m'empressai de me changer et je sortis. Je me dirigeai vers la caisse avec la robe pour payer.

-J'ai trop hâte ce soir. Dit Jordan tout excité.

-Moi aussi.

-Tu vas te faire draguer par tout le monde ce soir ma poulette.

-Mais bien sûr. Dis-je ironiquement.

Nous sortîmes du magasin pour aller dans notre café habituel.

-Dans une heure on reprend déjà sérieux. C'est pas une vie.

-A qui le dis tu. Répondis-je.

-Anna ?

-Hum ?

-Je sais que ça ne va pas. Mais tu sais que je suis là pour toi, tu peux me parler. Tu n'as pas à faire semblant avec moi.

-Merci Jo'. Mais c'est comme d'habitude. J'ai installé une routine toxique.

-C'est peut être trop facile de te dire ça, mais il faut que tu l'oublies. Ce mec te pourrie encore à l'heure d'aujourd'hui alors qu'il n'est même pas là.

Trop facile à dire, effectivement. Il ne savait pas à quel point l'abandon, la trahison du premier amour faisait mal. Personne ne savait que mon mal-être était bien plus profond qu'une simple rupture amoureuse. Je m'étais perdue trop longtemps pour pourvoir retrouver un chemin. J'étais malheureuse partout où je me trouvais. Cette personne m'avait détruite jusqu'à la moelle.

UnfairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant