Le surlendemain
J'ouvre les yeux.
Je suis dans mon lit.
J'ai les yeux rivés sur le plafond, je n'ose pas bouger, en tout cas, mon corps n'en a aucune envie.
Est-ce que c'est la peur qui me fait réagir comme ça ? Ou bien l'incompréhension ?
Je n'ose pas non plus regarder mes mains et mes pieds, est-ce que je vais voir quelque chose que je ne veux pas voir ?
Sûrement mes pieds remplis de terre et mes ongles absolument arrachés ?J'entends ma mère dans la cuisine, je tourne la tête et je remarque sur ma table de nuit un thermomètre, une boîte de paracétamol et un rouleau de ruban.
J'ai compris, ma mère a du voir ce que je ne veux pas voir. Je lâche un soupire et je m'assois sur mon lit en osant enfin vérifier l'état de mon corps, et à mon plus grand désarroi je vois que j'ai les pieds pleins de terre, ils sont bleus de froid.
Mon regard passe ensuite à mes mains et sans surprise elles sont dans un piètre état aussi.
Mes ongles sont toujours arrachés de la dernière fois, il y a de la terre dedans, ce qui devrait me faire extrement mal, je suppose que esprit est tellement abîmé que mon corps ne ressent plus rien, ou du moins pas pour le moment.
Cette fois je sais, je ne peux pas, je ne veux pas, nier ce qu'il se passe.
Ma mère toque et entre.-Madeleine, je peux te parler ?
-Oui maman, mais je ne suis pas sûr de pouvoir répondre à tes questions...La mère de Madeleine s'assoit sur le rebord de son lit. Elle lui prend délicatement les mains pour lui enlever la terre à l'aide d'un gant et d'un petit saladier avec de l'eau.
Madeleine a un regard vide, comment peut-elle expliquer à sa mère tout ce qu'il se passe ? Les cauchemars, les corps, l'école.
Elle laisse sa mère nettoyer ses mains sans rien dire, elle ne bouge pas.-Eh, ma chérie, elle me relève le menton, tout va bien d'accord ?
-Comment ça tout va bien ?! Regardes l'état dans lequel je suis !C'est la première fois que je crie sur ma mère. Elle ne me dit rien, mais des bras qui se serrent autour de moi me font tellement de bien que je ne peux m'empêcher de pleurer encore et encore.
-Tu dois être somnambule, ce n'est rien ma puce, ça va aller
-Mais... !? Oui sûrement... soupire-jeJe ne dis rien, qu'est-ce que je peux dire de toute façon ?
-Tu veux qu'on aille chez le médecin ?
-Non, je préfère me reposer, ça ne te dérange pas si je reste à la maison quelques jours ? Je demanderai à Violette de venir m'apporter les cours chaques soirs
-Non ça ne me dérange pas, je vais appeler ton école mais..Je me demande ce qu'elle va me demander..
-Je préférerais qu'on installe un cadenas à ta porte, je n'ai pas envie que tu te blesses si jamais tu es dehors..
J'entends le désarroi à chaque mot qui sort de sa bouche, aucune mère n'a envie d'enfermer son enfant. J'avoue que ça me brise un peu le cœur, mais si ça peut rassurer ma mère et ne pas me mettre en danger...
-Oui, ça ne me dérange pas
-Je vais aller au travail ma chérie, je laisse mon téléphone à côté de moi, si jamais il y a un problème tu m'appelles d'accord ? Je ne rentre pas tard
-Promis, bisous mamanSa mère quitte la pièce en la laissant se reposer. Madeleine s'allonge sur son lit.
Une fois que la porte d'entrée claque, qui signifie que sa maman est partie, elle se met à pleurer, toute les larmes de son corps coulent sur ses joues. Sa gorge commence à sécher et à être douloureuse à chaque secondes qui passent, ses yeux lui piquent à chaque larme salé qui coule sur ses joues mais aucune de ses douleurs n'est semblable à celle de son cœur.
Aucune émotion n'est pire que sa peur.
Ses pleurs sont mélangés à des quinte de toux impossible à arrêter, son nez coule, ses yeux sont passés de piquants à brûlants.
Elle a mal au ventre, sa gorge est endoloris et plus aucun son ne sort, elle est trop sèche et pâteuse.
Et les pleurs continuent pendant plusieurs longues minutes.
Elle arrive sous la contraire à sortir tout ce qu'elle avait dans son cœur et le poids qui pèse sur ses frêles épaules. Elle s'assoit soudainement en s'étouffant à force de pleurer.
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Disappeared
HorrorElle fait son entrée dans sa nouvelle école, St Jean, après que sa mère ait été mutée dans une autre ville pour son travail. L'école est belle, les élèves sont bien élevés et accueillants, les enseignantes sont gentilles, et la directrice est d'une...