Last Hope

Chapitre 4 - Hope

Jour 1

Sept heures dix.

C'est l'heure qu'affiche mon radio réveil trouvé dans un vide grenier. Je crois que la plupart des meubles ou d'objets de décoration de mon studio sont de seconde main. Pour deux raisons.

Premièrement, je n'ai pas les moyens et deuxièmement j'aime leur donner une nouvelle vie.

Pour ce réveil, j'ai flashé dessus à cause des fleurs dessinées à l'intérieur du cadran.

Sept heures douze.

Les aiguilles tournent à une vitesse bien trop lente. Je me suis fait virer hier et je voulais profiter de cette journée pour faire une grasse matinée, mais mon cerveau en a décidé autrement. La nouvelle est tellement dure à encaisser que des milliers de questions m'ont parasité l'esprit.

Je rabats les couvertures et décide d'aller prendre une douche bien...

Je tourne le robinet vers le bouton rouge et un cri d'effroi s'échappe de mes lèvres.

...Froide.

Ma chaudière a encore un problème, c'est bien ma vaine.

Ça fait plus de trois jours que je me lave à l'eau froide et ça commence sérieusement à me gonfler. C'est sûrement bon pour la circulation sanguine, mais certainement pas pour mon moral. Encore plus aujourd'hui.

    Je serre les dents et me savonne le corps à la vitesse de la lumière. Je ferai les cheveux une autre fois, je n'ai pas le courage ce matin. Un petit coup de shampoing sec fera amplement l'affaire. Le corps rougi par le froid, je m'enroule dans un peignoir molleton. Un peu de réconfort.
   
Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour mériter une telle chose.

    J'ai toujours été polie et serviable. J'ai même donné à des gens alors que je n'avais pas grand chose. Je faisais à manger tous les jours pour ma voisine d'en dessous, Ania, une femme âgée de quatre-vingt ans. Elle était contente et elle me tenait également compagnie certains soirs. Elle a rejoint le paradis il y a quelques semaines.

La chance finira par te sourire, me répétait-elle sans cesse.

Je l'attends toujours. Je crois qu'elle me fuit, je dois être radioactive pour ne pas qu'elle veuille s'approcher de moi.

Naître sous une bonne étoile... la mienne devait déjà être éteinte quand je suis arrivée au monde.
J'enfile un jean avec pull oversize rose bonbon. Pas besoin de plus, aujourd'hui j'épluche toutes les petites annonces. Je dois trouver un nouveau job, peu importe lequel, je ne suis pas regardante. Enfin... un peu quand même. J'ai quelques conditions : pas de nudité, pas d'uniforme trop court.

J'attrape un stick de café dans le placard sous l'évier et enclenche la bouilloire. J'aurais aimé avoir les moyens de m'acheter une vraie machine à café. Il n'y a qu'au travail que je pouvais en boire des vrais. Chez moi, je me contente de café instantané.

Je remplis la tasse d'eau chaude et des volutes blanches s'en échappent. Je souffle dessus avant de me risquer à prendre une gorgée et de me brûler.

Installée sur mon clic clac, un plaid bleu sur les jambes, j'entoure les offres, au feutre rouge, qui me semblent cohérentes. Elles n'ont aucun lien entre elles, si ce n'est un salaire à la fin du mois. Et c'est tout ce dont j'ai besoin.

J'allume mon pc et imprime plusieurs CV pour pouvoir les distribuer.

**

Jour 2

Aujourd'hui est un nouveau jour.

C'est pleine d'espoir que j'éteins le réveil. J'étire chaque muscle de mon corps, endoloris par la position dans laquelle je me suis endormie avant de m'extirper du lit avec la souplesse d'un chat.
L'eau de la douche est toujours aussi froide, mais je serre les dents, décidant que cette chaudière de malheur ne me gâcherait pas la journée.