Rencontre avec l'inconnu

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Dehors à l'entrée du restaurant, Lorenzo lâche ma main qu'il avait jusque-là tenu fermement.

Un regard noire et sombre se pose sur moi, me faisant instantanément baisser la tête.

Mon souffle se bloque dans ma gorge attendant impatiemment une parole venant de lui.

Va-t-il me virer pour cet incident ?
Ou peut-être qu'il va me demander quelque chose d'illégal..

La sueur perle mon front pendant que mille et une pensées défilent dans ma tête sans trouver de réponse.

Qu'avez vous en tête en portant ce vêtement. Dit-il en dédaignant ma robe.
Nous ne sommes ni dans un bar ni dans un hôtel pour laisser exposer votre corps de la sorte.

Son regard est très perçant et la seule chose que j'ai envie de faire maintenant c'est :
COURIR

- Monsieur Esposito... Tente-je de dire.
Mais il ne me laisse pas le temps de m'expliquer et enrichir.

- Par votre faute j'ai dû perdre un client d'une grande importance. Son regard est sombre, sa bouche serrée. Vous avez bien de la chance que je puisse avoir un grand respect pour les femmes et vous avez intérêt à ne plus répéter cette erreur autrement vous en subirez les conséquences.

Il ne me laisse pas réagir, qu'il entame déjà des grands pas vers sa belle voiture puis y monte.
La voiture démarre sous mes yeux, me laissant seule derrière.

Mais qu'est ce qui ne va pas chez lui.

Ses paroles me reviennent encore en esprit.

"Vos jupes en plis des lycéennes je n'en veux pas dans mon entreprise. Prenez cette carte et payez” m'avait-il dit.

Et maintenant tout bonnement il s'énerve car ma belle robe rouge est une robe digne d'un hôtel à son goût.

***
L'humiliation reçue devant mon patron me met dans tous mes états, mais je n'ai pas vraiment le temps d'y penser car...

- Décidément la chance n'est pas de mon côté.

Une grosse goûte heurte mon front, levant mes petits yeux vers le haut, je remarque bien que le ciel est nuageux et le vent se fait violent.

Malheureusement pour moi, ma demeure se trouve à trente minutes d'ici et je n'ai pas de véhicule pour arriver avant madame la pluie.

Pendant que je réfléchis à comment me protéger de la pluie, je sens encore une fois une goutte sur mon front, puis une autre une mon épaule droite, encore une autre sur mon nez et enfin c'est la pluie qui se déverse sur moi. Quelle chance.

***

Avec un peu de chance, j'ai pu arriver chez moi bien évidemment trempée de la tête au pied.
Mes cheveux sont en bétail et mon maquillage a coulé sous la pluie.

Un frisson me parcourt le corps en entendant le tonnerre grondé.

Mais ma peur se calme rapidement à la sonnerie de mon téléphone.

- Monsieur Esposito...

Le souffle de Lorenzo est comme une belle berceuse, qui fait battre mon coeur.

Je peux aussi entendre de petits battements de coeur avant d'entreprendre une voix rauque.

- Miss Syn, j'ai un travail pour vous, rendez vous dans ma demeure, je vous envoie un chauffeur pour vous récupérer.

Comme à son habitude il ne me laisse pas le temps de répondre qu'il raccroche immédiatement.

Mais qu'est qui se passe dans sa tête.

“je vous envoie un chauffeur pour vous récupérer.” a-t-il dit. Mais comment connaît-il où je vis. J'espère qu'il ne m'espionne pas par hasard ou dois-je appeler la police pour cause d'espionnage mais je n'ai aucune preuve...

Mes pensées sont encore une fois interrompues par des klaxons à l'extérieur de ma porte.

Quoi? Déjà ? Je...je ne suis pas prête.

Par ma fenêtre, j'arrive à distinguer une belle  Lamborghini noire, avec des vitres teintées.

Décidément je ne connais vraiment pas la vie de ce cher Esposito si ce n'est qu'il est mon patron.

***
Un klaxon se fait entendre  encore une fois.

- Mon sac. Okay. Mon téléphone. Okay. Mes clés. Okay.

Un autre klaxon surgit et cette fois c'est de trop.
Ce chauffeur abuse, j'ai presque fini juste un peu de rouge et je suis prête .

D'ailleurs je pourrai bien toucher deux mots à son patron au sujet de ses employés qu'il aime tant.

***

Dans la voiture, le trajet se passe calmement.

Le chauffeur a mis une belle mélodie et le paysage est magnifique.

D'ailleurs comment s'appelle-t-il.

J'observe attentivement ce charmant homme devant moi avec une carrure imposante.

Lorenzo a du goût dans tous les domaines.

En prenant un grand souffle, je fais sortir quelques mots logiques venant de mon petit cerveau.

- Bonsoir je suis Isabella. Vous...vous êtes un charmant homme.

Le seul mot qu'il trouve à me dire c'est merci et là sans bouger sa tête du volant. Mais comme on le dit souvent qu'il ne faut jamais abandonner une chose avant de l'avoir, je continue dans ma lancée.

- Vous êtes le chauffeur de monsieur Esposito, ça doit être un honneur pour vous de travailler pour lui.

Et encore une fois, il ne dit rien juste bouger sa tête en signe d'affirmation.

- Moi je suis sa secrétaire. Et je peux vous dire que c'est un excellent patron, je suis honorée...

Je ne termine pas ma phrase, que je le vois se garer, dans cette allée qui m'ait maintenant familière.

- Nous sommes arrivés à destination madame.

C'est la seule phrase qu'il a pu me dire durant tout ce trajet, vraiment ennuyant comme employé.

Il sort de la voiture et m'ouvre la portière comme un gentleman charmant.

- Merci.  Dis-je gentiment.

- Le patron est à l'intérieur il vous attend.
Dit-il en refermant la portière doucement.

***

Devant la magnifique entrée de la demeure,
Je me regarde une fois de plus dans le miroir avant de toquer.

Mais ce que je m'apprête de voir, me laisse en choc.

Devant une magnifique femme vêtue d'un peignoir blanc, cheveux bruns bouclés avec  une belle peau malte et un jolie sourire attachée à ses lèvres.

Ses yeux sombres se posent sur moi, avant de dire d'une voix fine

- Entrez.

Mon corps est toujours sous le choc mais je m'efforce de garder mon calme.

Est ce possible qu'elle soit une des maîtresses de Lorenzo ?

Mais si c'est le cas pourquoi m'a-t-il fait venir ici.

Mes pensées sont perturbées et la seule chose que j'ai envie de faire et de lui poser la question.


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