Chapitre 24

311 31 1
                                        

On arrive en moins de quelques secondes dans une chambre qui n'est pas celle qui m'a été attribuée. Je ne prends pas le temps d'analyser l'espace, je le repousse violemment, les deux mains plaquées contre son torse en m'éloignant par la même occasion. Il se frotte le torse en souriant comme si j'avais pu lui faire mal. Pourquoi se sent-il obligé de m'attraper par la taille pour me « balader ».

— Mais tu es tactile, ma parole, je lance au démon.

— Il faut bien jouer le jeu.

— Pas à ce point... je désigne la pièce autour de nous. Il n'y a personne ici.

Il sourit encore et je déteste l'idée que son sourire est craquant.

— Bon c'était intéressant... Ton frère est...

— Protecteur. Je sais.

— J'allais dire charmant, mais tu le décris mieux que moi.

Je me mords la lèvre supérieure. Il se laisse tomber sur le mur à côté de sorte à ce que son épaule repose contre la tapisserie. Je prends mon temps avant de répondre. J'en profite pour observer enfin la pièce. C'est une chambre encore plus grande que la mienne, mais les mêmes « portes-fenêtres » longent l'un des murs et donne une vision panoramique sur le désert de sang.

— Il n'aime pas l'idée que je reste ici quelques jours.

Il hausse un sourcil et son sourire revient en force.

— Ou 500 ans.

— Quelques jours seront amplement suffisants.

Il émet un petit « mmmh » peu convaincu. Il se redresse et m'attrape la main. Je me dégage de sa prise vigoureusement en lui lançant un regard dur.

— Je comptais te raccompagner dans ta chambre...

— On n'est pas obligé de se tenir la main pour aller quelque part.

Il lève les yeux au ciel et se dirige vers une porte près des fenêtres qui n'a pas l'air d'être l'entrée principale de la chambre. Je passe la porte après lui et nous nous retrouvons dans ma chambre. Je fronce les sourcils. Samaël se retourne vers moi et surprend mon regard. Je l'observe avant de tourner la tête vers la pièce dans laquelle nous avons atterri. Il s'explique :

— C'était ma chambre. La tienne est voisine à la mienne.

— Pourquoi ?

— Pour que notre couple paraisse plus crédible. Tu rentreras dans ma chambre pour atteindre la tienne. Tu crois que je pourrais me passer de ma fiancée pour une soirée ?

— Mais tu as pensé à tout... Bien avant que j'arrive, en fait.

Je reste sur mes gardes avec lui. Je n'ai aucune confiance malgré l'attirance que je ressens et je ne comprends toujours pas vraiment le but de toute cette mascarade. Je ne suis pas convaincue par son plan. Il me rend mon regard mauvais et s'approche au point que je sente son souffle sur mon visage. Il me coince contre à la porte, ses bras autour de ma tête.

— Je veux récupérer cette bague et ce n'est pas une lubie qui dure depuis quelques jours... Je veux qu'on me la restitue depuis des années. Alors j'ai pensé à plusieurs façons de parfaire mon plan si c'est ta question. Il prend un air menaçant. Je te saurais gré d'arrêter de te plaindre et de jouer le jeu si tu veux récupérer « ta vie ». J'ai été plus que généreux aujourd'hui, donc remercie moi.

Les guillemets qu'il imite avec ses doigts me blessent plus qu'elles ne le devraient. Il a l'air d'insinuer que ma vie ne représente rien et à son échelle c'est peut-être le cas, mais je n'ai que faire de lui.

Fall out - L'Âme Vendue au DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant