Fall out - L'Âme Vendue au Diable

Chapitre 29

J'ai totalement perdu la notion du temps. Dans cet endroit, l'effervescence et l'appel du sang étaient plus que présents. J'en ai oublié que j'étais aux enfers, que j'avais une soirée et que je devais être présentable... Je regarde à nouveau le tissu que j'appuie sur ma plaie, l'écoulement de sang s'est tari. Je range alors le tissu dans une de mes poches. J'essaie de retrouver le chemin que j'ai emprunté à l'aller. Je lève la tête et j'aperçois sur l'une des parois de la grotte le sceau de Samaël gravé dans la pierre. Je ne le voyais pas à l'allée donc je suis sûre qu'il indique l'emplacement du château du roi des enfers, je m'oriente grâce à lui.

En suivant le chemin du château, je tombe à nouveau sur l'armurerie et je n'hésite pas une seconde. Je rentre et dépense une partie des pièces ambrées que je viens de gagner. Je prends le poignard qui me faisait de l'œil tout à l'heure et j'en prends deux autres plus simples et qui ont chacun un anneau au bout du manche. Je voulais prendre une sangle pour ma cuisse, mais mon choix se porte finalement sur un harnais en cuir noir qui s'accroche à la taille et dont deux sangles tombent et enserrent mes cuisses. Sous une robe, on pourrait croire que je porte des porte-jarretelles. Il y a des dizaines d'espaces où accrocher mes armes. Je prends également un fourreau pour la dague que j'ai déjà. Avant de partir, j'enfile le harnais par-dessus mon pantalon et y place toutes mes armes. Au total, j'ai ma dague, trois nouveaux poignards et mon couteau de lancer toujours accroché à la cheville. Je finis par prendre un ensemble de nouveaux couteaux de lancer, au nombre de cinq comme l'ancien que j'ai décimé dans la maison abandonnée. Ils sont plats totalement noirs, sans distinction entre le manche et la lame. Je trouve une place à chaque nouveau couteau, un sur chaque cuisse, deux à la taille et le dernier accroché sur mon biceps. En sortant de l'armurerie, je me sens beaucoup mieux. Je place ma capuche sur mon visage et me dirige vers ce château infernal.

J'ai réussi à retrouver la petite place qui jouxte la porte du château assez facilement, elle était effectivement sous le sceau. De près on ne le distingue pas sur la paroi de la grotte, mais dès qu'on s'éloigne il est impossible de le rater. À l'intérieur du château je me sens à mon aise. Après une semaine à parcourir les couloirs, je commence à repérer les lieux et notamment les chemins menant à ma chambre. Mais avant de la rejoindre, une petite voix me pousse à grimper au sommet du château. D'habitude, je m'arrête au cinquième étage, mais aujourd'hui je monte un étage de plus. Je me retrouve sur un balcon immense donnant une vue imprenable sur le désert de sang. La vision qui s'offre à moi est magnifiquement infernale. Je m'approche du bord et en regardant par-dessus la rambarde je vois le balcon qui longe le château et qui est donc collé à ma chambre à l'étage en dessous. Je reste quelques minutes à observer le désert en me demandant où se trouvent les âmes dans cette immensité. En remarquant que le soleil décline dangereusement, je me rappelle la soirée et me dépêche de rejoindre ma chambre.

Pour pénétrer dans ma chambre, j'écoute les conseils de Samaël et passe d'abord par sa chambre. Ce n'est pas la première fois que je passe par ici. Je ne croise jamais le démon et encore une fois il n'est pas là. J'en profite pour laisser mon regard se promener. J'essaie de connaître un peu plus le roi des enfers qui n'a pas voulu quitter mes pensées cette semaine. Cette pièce est dénuée de vie. Elle ne comporte aucun effet personnel. Soit Samaël ne garde aucun souvenir, soit il les range à un autre endroit. Ça ne reflète aucunement sa personnalité, c'est déprimant. Je préfère quitter la pièce et aller voir les dégâts qu'a orchestré le colosse sur mon visage.

J'entre par la porte qui relie ma chambre et celle de Samaël. Je sors ma bourse et la lance sur la table de chevet. Elle atterrit dans un bruit mat. Je ferme la porte et m'approche du lit pour commencer à retirer mes armes. J'ôte le couteau accroché à mon bras, s'ensuit les poignards à ma taille. Les armes s'entrechoquent une par une sur le lit.