MOVE FORWARD

1 | CLÉMENCE

Hey!

On se retrouve pour le premier chapitre. Je viens ici pour vous rappeler de bien lire le " NDA" si ce n'est pas encore fait, c'est important! Je précise aussi que Move Forward vise à dénoncer . Je vise un public mature, capable de comprendre et faire la part des choses sur les souffrances des personnages et comportements.

                                                                                                 Sur ce, bonne lecture ;)

                                                            🌀 🌀 🌀

clémence

Il pleut.

La lumière du jour commençait à faiblir. Le vent se levait, un vent léger et doux puis froid et violent. Subitement, le temps change. Il tourne au mauvais. Il pleut. Il pleut à verse. Les gens, surpris, quittent rapidement les jardins publics, se pressent dans la rue, remontant les capuches, tirant des foulards ou des casquettes de leurs poches, de leurs sacs. Pourtant, la météo avait prévu un temps splendide. Je suis sortie sans parapluie. A aucun moment, je n'aurai imaginé que le temps tournerait au mauvais. La prévention n'est pas un trait de mon caractère et ma capacité à faire confiance est immense. Ma mère ne cesse de me répéter que je suis une fille naïve. L'ennui, c'est qu'on se ressemble beaucoup, elle et moi. Toutes deux, nous détestons la suspicion. Nous croyons aux promesses et aux belles paroles. C'est notre état naturel d'enrayer les doutes et les appréhensions pour défendre par-dessus tout, la paix intérieure que crée en nous l'absence d'équivoque et de flottement.

Contrairement aux autres, nous croyons au soleil et à ce qu'il promet quand il éclaire fort.

Pourquoi donc, le soleil annoncé pour aujourd'hui, croit-il nécessaire de me contrarier ? Il se cache derrière les nuages. Il abdique. Il aurait oublié sa promesse pour laisser place naturellement aux pluies incongrues qui plagient l'hiver, enrayent les couleurs de l'été et font fuir les oiseaux. Le soleil s'est incliné naturellement devant l'orage. Le soleil qui éclaire, qui réchauffe est subitement pris au piège. Il part me laissant dans la flotte, dans le tort, dans la rue.

J'ai regardé le ciel ce matin. Il était d'une quiétude sereine. Le bleu s'étalait partout dans un ciel de fin d'Août qui console, qui donne envie de se laisser prendre aveuglément. Naïvement. J'ai pris mon sac, appliqué rapidement un rouge à lèvres et je suis sortie sur la pointe des pieds. J'ai marché, marché sous le ciel bleu. Puis un nuage en a croisé un autre. Et le ciel passe au gris. C'était un signe. Moi, je ne sais pas décoder les signes pour adopter une stratégie conséquente. Et j'ai continué tranquillement ma promenade lorsqu'un bruit sonore vient briser le silence. J'étais à l'entrée du parc quand l'air a tangué, que le ciel a mis sa menace à exécution. Il laisse échapper sa rage, évacue son trop-plein d'un cran et transforme les rues en torrents boueux.

Les gens avertis ne se sont pas laissés surprendre. Les plus marrants, sont ceux qui, par magie, sortent, d'on ne sait où, des coupe-vent ou des vestes de pluie. Ils prennent soin d'eux. Ils prévoient un plan B. Ils ne font pas confiance au soleil. Ni aux parfums des fleurs. Je trouve cela contraignant, mais il est vrai que ça permet de rebondir en cas de mauvaise surprise.

Moi, je n'ai rien sous la main et rapidement je suntais de partout. J'incline la tête, je baisse le menton. L'eau s'abat sur mon cou, sur mes épaules et mes bras. Elle s'engouffre dans les manches de ma veste, fait frissonner mon corps. L'humidité pénètre dans ma peau. Je grelotte. Mon cœur à froid. Mon gosier est sec. Le bas de mon Levis 525 flare, bleu foncé dégouline. Il s'égoutte misérablement dans mes baskets déjà inondées. Mon tee-shirt à manches longues noir  colle à ma peau. Le tonnerre continue de gronder, la pluie de marteler le sol avec force.