Chapitre 61

678 43 9
                                    

On s'avance à travers la forêt et clairement, je me chie dessus de peur. Les bruissements des branches me font hérisser les poils des bras. Je regarde Lélé qui me rend un regard tout aussi inquiet. Ça ressemble un peu au bruit que faire une craie sur un tableau. Je regarde souvent de côté au cas où quelque chose ou quelqu'un nous sauterait dessus. Personne ne parle. Je pense que tout le monde a peur. Maya avance à un bon rythme, mais je vois bien qu'elle n'est pas rassurée. Au bout d'une vingtaine de minutes à marcher dans le silence et l'angoisse, on arrive enfin au bout de cette forêt maudite. Une rivière de couleur vert d'eau coule devant nous, c'est le Styx. Bizarrement, « l'eau » ne fait aucun bruit.

- Il y a un quai-là bas, c'est là que nous retrouverons Charon pour qu'il ne fasse la traversé. Dit Maya en se dirigeant vers un petit ponton.

On la suit sans broncher. De toute façon, on ne peut pas aller ailleurs. On arrive sur ce « quai » qui menace de craquer à tout moment et j'évite de trop respirer. Il faut que je n'oublie pas que malgré la peur, je fais tout ça pour Tam. Je fais tout ça pour qu'elle revienne. Au loin, une silhouette sombre émerge. C'est Charon, le batelier des âmes perdues. De la brume entour ses pieds et s'accroche à sa toge vêtements déchirés.

Debout sur son radeau, son visage impassible est éclairé par la lueur faible d'une petite lampe accrochée au-devant de son embarcation. Au fur et à mesure qu'il s'avance vers nous, je peux voir ses yeux noir vide d'émotion. Son corps squelettique arrive lentement à propulser son radeau grâce à une rame usée par les nombreux voyages. Il « gare » son bateau et tend sa main. Maya sort une bourse de son sac et lui donne. Charon regarde le petit sac et lui fait un signe de la tête.

- C'est bon, vous pouvez monter. Dit Maya en montrant sur le radeau.

Les uns après les autres, on monte sur le bateau et on s'assoit où on peut. Une fois tout le monde à bord, Maya fait un geste de la tête et Charon s'active. La traversé se passe plutôt bien mais personne ne parle. Tout est mort autour de nous. Les arbres, l'herbe, ... Tout est mort. L'eau est sale avec des taches de couleurs très suspectes... c'est un paysage horrible à regarder, mais aussi à entendre. Le bruit des arbres qui se frottent entre eux se mêle à des hurlements lointains. Rien que d'être ici, c'est de la torture.

Après une bonne dizaine de minutes, on passe à travers une porte faite de brume posée sur l'eau. Le paysage n'a plus rien à voir. Tout est verdoyant. Les arbres ont plein de feuilles, l'eau est claire... Tout est en vie. Je regarde autour de moi pour admirer le paysage et je peux apercevoir quelque chose d'un peu brillant au loin. Je me concentre au maximum ... Petit à petit, j'arrive à apercevoir un cerf. Il est si beau ... et si ... lumineux. Mais ce n'est pas une lumière qui aveugle, c'est une lumière douce et chaleureuse.

- Quand un animal meurt, son âme arrive ici. Il peut alors éternellement faire ce qu'il lui plaît. Les animaux ne sont pas traités de la même manière que les Hommes. Les animaux ne méritent pas d'être punis. C'est pour ça qui vient tous à l'Elysée. Du plus petit au plus grand, tous les animaux sont accueillis et en paix ici. Ils ont tous une maison, à manger et une famille. Dit Charon en continuant de regarder au loin.

Après réflexion, ça me dit quelque chose le terme « Elysée ». De ce que j'ai compris, c'est là que vont les âmes des héros valeureux... Tam et Craquotte sont peut-être là quelque part...

On arrive à un petit port et Charon accoste. On descend du bateau pour enfin rejoindre la terre ferme. Je n'ai pas le mal de mer mais je suis contente de retrouver l'herbe. Un peu plus loin, Zoé ouvre la carte et regarde autour d'elle.

- Bon, de ce que j'ai compris, la 1er étape est d'aller rendre visite à Persephone. Dit Zoé en repliant la carte et en avançant vers un petit chemin.

Université Du Parthénon (GxG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant