ఌ | 00.Prologue

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Tout irait bien.

C'était ce que je me répétai, encore et encore, comme une prière lancinante. Tout irait bien. Je pouvais marcher, je pouvais manger, je pouvais respirer, je pouvais boire. Tout irait bien, n'est-ce pas ? Ce qui s'était passé ne viendrait pas ruiner ma vie. Cela ne détruirait pas ce que j'avais construit ni ce que je construirais.

Tout irait bien.

Et pourtant, cette année-là, je versai plus de larmes que je ne pourrais en compter. Mon sourire, façade parfaite, masquait une douleur que personne ne soupçonnait.

Chaque geste, chaque mot, chaque silence fut une lutte pour contenir ce flot d'émotions qui menaçait de me submerger. Mais je tins bon.

Je fis semblant.

Et personne ne devina.

Pas une seule personne.

Le seul témoin de ma douleur fut mon lit. Il absorba mes larmes silencieuses, nuit après nuit. Ces nuits où je pleurai jusqu'à m'endormir. Ces nuits où je retins mes sanglots, de peur que quelqu'un m'entende. Elles laissèrent une empreinte indélébile sur mon cœur.

On me trouva douce, gentille, pleine d'attention. Une femme appréciée, adorée, un véritable ange aux yeux de ceux qui m'entouraient. Mais aujourd'hui, cette femme n'existait plus.

Un jour, tout bascula. Pour survivre, je dus disparaître. Pas un simple éloignement, non. Une fuite, brutale, définitive. Je quittai ma ville, mon pays. Je quittai ma vie. Je m'effaçai pour ma propre sécurité.

Je pensai que ce serait simple. Que repartir à zéro, loin de tout, serait une délivrance. Mais abandonner tout ce que j'aimais, tout ce que je connaissais, me brisa un peu plus. Pourtant, je n'avais pas le choix.

Certains me virent comme courageuse. D'autres me jugèrent imprudente, égoïste. Mais aucun d'eux ne put comprendre. Personne ne savait ce que c'était que de porter sur son corps et dans son esprit les cicatrices d'un cauchemar. Pendant un an, j'affrontai l'indicible, une bataille que seule une femme ayant vécu cela pourrait comprendre.

Et tout cela à cause d'un homme. Un homme qui se glissa dans ma vie comme un serpent. Un homme que j'aimai malgré tout. Je voulus qu'il fût mon héros, mon refuge. Mais il devint mon bourreau, l'antagoniste de mon histoire.

Il me séduisit avec des promesses vides. Il me conduisit jusqu'aux portes de l'enfer, et j'y restai bien trop longtemps, aveuglée par un amour toxique. Maintenant, je savais. Je savais ce qu'un homme pouvait infliger à une âme.

Alors je fuis. Un nouveau pays, une nouvelle ville, une nouvelle vie. Mais me reconstruire fut une épreuve. Chaque jour, je me heurtai à des obstacles, des souvenirs, des doutes. Mais je progressai.

Je me redécouvris. J'appris à me regarder autrement. J'appris à respirer autrement.

Je n'avais jamais manqué d'amour. Mes parents m'avaient toujours soutenue. Ils étaient mes piliers, ma lumière. Ma mère, douce et aimante, m'avait toujours enveloppée de son amour inconditionnel. Mon père, fort et sage, était mon roc. Mais je fus un poids pour eux. Un fardeau qu'ils durent porter.

Mes frères me protégèrent comme une forteresse imprenable. Trop protégée, peut-être. Je n'étais qu'un spectre, un lambeau d'humanité. Un être qu'il fallait préserver coûte que coûte, comme si le monde entier représentait une menace.

Je m'appelle Cinaphée Tarantino.

J'avais fui pour survivre. J'avais fui pour renaître. Et je découvris que même une nouvelle vie pouvait être un chaos en soi.

Mais ce chaos était différent. Il n'était plus celui qu'on m'avait imposé, mais celui que je choisis d'affronter. Chaque jour fut une bataille contre moi-même : contre mes doutes, mes failles, mes peurs. Ce n'était pas une guerre éclatante, mais une lutte sourde, un combat intime livré en silence.

Je me découvris vulnérable, parfois fragile, mais aussi étonnamment résiliente. Je commençai à comprendre que renaître ne signifiait pas effacer ce que l'on avait été, mais apprendre à exister autrement, à vivre avec ce que l'on portait en soi.

Je fus confrontée à un paradoxe constant : l'envie de me perdre pour tout reconstruire et le besoin de me raccrocher à ce qui restait de moi. Dans ce chaos intérieur, je cherchai un équilibre, un sens, une forme de paix qui semblait encore inaccessible.

Alors, je marchai.

Un pas après l'autre.

Je tombai, je me relevai.

Il n'y avait pas de guide, pas de carte pour ce voyage. Seulement une certitude : je ne voulais plus être une ombre.

Le sol sous mes pieds sembla hésitant, comme s'il doutait lui aussi de la direction que je prenais. Mais je continuai, parce que c'était tout ce que je pouvais faire.

Avancer, même sans savoir où cela me mènerait. Je m'accrochai à chaque respiration, à chaque battement de cœur, comme à une ancre fragile mais nécessaire. Ces gestes, si simples pour certains, furent des victoires pour moi.

Car au fond, chaque jour qui passait était un défi silencieux, une confrontation avec une version de moi-même que je découvrais, mais que je ne connaissais toujours pas totalement.

Il y eut des moments où la fatigue me submergea, où je me demandai si tout cela en valait vraiment la peine. Les pensées m'assaillirent, aussi lourdes que les nuages sombres accrochés au ciel.

Parfois, je n'eus pas la force d'y répondre. Je laissai juste ces doutes m'envelopper un instant, avant de les chasser d'un geste résigné. Je refusai de les laisser prendre racine.

Parce que, si je m'arrêtais trop longtemps à réfléchir, je risquais de sombrer à nouveau. Et cette fois, je ne savais pas si je pourrais me relever.

Il y eut des jours où je me sentis perdue, comme si je n'étais ni tout à fait la personne que j'avais été, ni celle que je tentais de devenir.

J'avais l'impression d'être une version éclatée de moi-même, flottant entre les fragments d'un passé qui me hantait et un avenir que je n'osais pas encore envisager.

Mais peu importait.

J'appris à accepter l'incertitude.

Il n'y avait pas de certitudes dans ce voyage, seulement des éclats de moments, des bribes de clarté qui apparaissaient brièvement avant de se dissiper dans l'obscurité.

Alors, je continuai.

Un pas après l'autre.

Avec les doutes, les incertitudes, mais aussi une foi silencieuse en ce que j'étais en train de devenir. Parce que, pour la première fois, je choisis de me regarder dans les yeux, de m'accepter dans mon entier, avec toutes mes contradictions.

Et c'est là, dans cette acceptation, que je trouvai enfin la paix.












Je m'appelle Cinaphée Tarantino.
Et cette fois, c'était moi qui décidais de l'histoire que j'allais écrire.


Et Bonsoir mes petites lunas.

Nous y voilà, j'ai enfin finis la réécriture et toute les modifications j'ai fais des rajouts de chapitres, j'ai approfondi les chapitres, les conversations j'ai donné plus de réalisme.

Je n'aurais plus qu'à faire une correction des fautes d'orthographe mais pour le moment je vais faire une petite pause, je vous laisse profiter de là réécriture !

Que l'univers de la gamine et du gorille vous envoûte, vous fasse voyager et vivre autant qu'elle m'a fait respirer depuis mai 2024 !


Dans quelque mois on fêtera les 1 ans de Mia Regina.



Bonne lecture les lunas.

Mia ReginaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant