~Riven~

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Le ciel d’Alfea était teinté de gris ce matin-là, et l’atmosphère était lourde, presque électrique. Athéna, fée des éléments et spécialiste, sentait cette tension dans l’air, comme un présage de quelque chose de désagréable. Elle avançait d’un pas déterminé dans les couloirs de l'école, ses cheveux châtain bouclés flottant autour de son visage, ses yeux bleus lançant des éclairs à chaque élève qui osait croiser son regard.

Athéna n’était pas du genre à se faire des amis facilement. Son mauvais caractère, sa fierté et sa tendance à dire ce qu’elle pensait sans filtre lui avaient valu une réputation de dure à cuire. Mais cela ne la dérangeait pas. Elle n’avait pas besoin d’être aimée, seulement respectée. Et ici, à Alfea, elle l’était.

Cependant, il y avait une personne qu’elle ne pouvait pas supporter. Une personne qui, rien que par sa présence, l’irritait au plus haut point : Riven. Ce spécialiste arrogant, avec son sourire en coin et son attitude décontractée, la rendait folle. Il semblait toujours la provoquer, que ce soit par ses commentaires acerbes ou son air supérieur. Et aujourd’hui ne faisait pas exception.

Alors qu’elle traversait le jardin de l’école, Athéna aperçut Riven en train de s’entraîner, seul, comme souvent. Il jonglait avec son arme, une sorte de défi lancé à lui-même, mais Athéna y voyait un moyen de se vanter. Elle fit mine de l’ignorer, mais bien sûr, il la remarqua.

— Eh bien, Athéna, toujours aussi de mauvaise humeur ? lança-t-il sans lever les yeux de son arme.

Elle s'arrêta net, serrant les poings. Ce n’était pas la première fois qu'il essayait de la piquer, mais aujourd’hui, elle n’était pas d’humeur à laisser passer.

— Et toi, Riven, toujours aussi insupportable ? répliqua-t-elle en s'approchant, les mains sur les hanches.

Il releva enfin la tête, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres.

— C’est ce qu’on dit. Mais tu sais, tu devrais essayer de te détendre un peu. Ça pourrait t’éviter des rides prématurées.

Athéna leva les yeux au ciel, exaspérée.

— Tu es tellement… prévisible, cracha-t-elle. Toujours à essayer de jouer les durs. Mais je te vois, Riven. Ce masque ne trompe personne.

Il arqua un sourcil, un peu déstabilisé par cette attaque directe. Elle l’avait surpris, et il n’aimait pas ça. Mais avant qu’il ne puisse répondre, une rafale de vent violente s’abattit sur eux, suivie d’un grondement sourd. Les nuages au-dessus de leur tête s’assombrirent encore plus, annonçant une tempête imminente.

— On dirait que tes éléments sont de mauvaise humeur aussi, plaisanta-t-il, mais il y avait une légère tension dans sa voix.

Athéna sentit le changement dans l’air, et une pointe d’inquiétude naquit en elle. La tempête n’était pas naturelle, elle le savait. Quelque chose clochait.

— Ce n’est pas normal… murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour lui.

Riven la regarda, son expression se durcissant. Il savait reconnaître quand les choses tournaient mal, et c’était clairement le cas. Sans un mot, ils se mirent en marche vers le bâtiment principal, leurs différends temporairement oubliés face à cette nouvelle menace.

La tempête éclata alors qu’ils atteignaient la grande cour, des éclairs déchirant le ciel et une pluie torrentielle s’abattant sur eux. Mais ce n’était pas juste une tempête ; c’était un véritable assaut, dirigé contre eux. Des créatures sombres, faites d’ombre et de vent, se matérialisèrent autour d’eux, encerclant l’école.

— Tu as une idée ? demanda Riven, sortant ses lames, prêt à se battre.

Athéna, les yeux fixés sur l’ennemi, prit une profonde inspiration. Elle pouvait sentir la puissance brute de la tempête en elle, comme une bête indomptable qu’elle devait canaliser.

— Tu couvres mes arrières ? répliqua-t-elle, une étincelle de défi dans le regard.

Riven hocha la tête, un sourire narquois sur les lèvres.

— Comme toujours, princesse.

Ils combattirent côte à côte, une harmonie inattendue naissant dans leur collaboration. Athéna libérait des rafales de vent et des vagues de flammes, détruisant les créatures tandis que Riven tranchait ceux qui s’approchaient trop près. Malgré leurs différends, ils formaient une équipe redoutable.

La bataille dura ce qui sembla être une éternité, mais finalement, la tempête se dissipa, les créatures se volatilisant comme si elles n’avaient jamais existé. Athéna se tenait debout, épuisée mais triomphante, alors que Riven essuyait la sueur de son front.

— Pas mal, princesse, dit-il en reprenant son souffle. Je savais que tu avais ça en toi.

— Ne t’y habitue pas trop, Riven, répondit-elle, mais son ton était moins acerbe que d’habitude.

Ils échangèrent un regard, et quelque chose passa entre eux, une compréhension tacite, un respect naissant. Pour la première fois, Athéna vit Riven non pas comme un rival agaçant, mais comme un allié, quelqu'un sur qui elle pouvait compter.

— On devrait rentrer, dit-elle finalement.

Riven acquiesça, mais avant de la suivre, il s’arrêta un instant, ses yeux fixés sur elle.

— Tu sais, Athéna… tu n’es pas si insupportable que ça, quand tu veux.

Elle leva les yeux au ciel, mais un sourire naquit sur ses lèvres.

— Et toi, Riven, tu n’es pas si… pathétique.

Il éclata de rire, et elle se joignit à lui, la tension entre eux s'évaporant enfin. Ensemble, ils retournèrent à l'école, la tempête derrière eux, mais une nouvelle aventure, peut-être plus complexe, devant eux.

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