Double je(u)

Chapitre 33 : Dans les bras d'Invidia

Référence tableau : Circe invidiosa, John William Waterhouse, 1892.

Dans la mythologie romaine, Invidia est la déesse de l'envie et de la jalousie.

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L'après-midi débuta à peine lorsqu'un bruit sourd retentissant sur la porte de ma chambre me réveilla. Paresseusement, je me redressai et regardai d'un air amusé la tête échevelée de mon frère passer par l'entrebâillement de la porte.

- Sœurette ? Je peux entrer ? il demanda timidement.

- Oui Lekha.

Aussitôt, ses lèvres s'étirèrent en un sourire radieux et d'un pas guilleret s'assit à côté de moi.

- Tu sais que je t'aime Yaya ... ses bras m'enserrèrent dans un câlin tendre et chaleureux qui réchauffa mon cœur.

- Toi, tu as quelque chose à me demander je taquinai en touchant du bout de mon index son nez.

Ses yeux bleus s'animèrent d'une lueur de malice et son rire innocent se mit à raisonner dans la pièce.

- Peut-être, mais je t'aime quand même ! dit-il en déposant un baiser sur mon front.

- Bon, je t'écoute. Qu'est-ce que tu veux ?

- Grand-mère m'a laissé une liste de tâches à faire. Sérieusement Keya, tu verrais le nombre de choses qu'elle me demande, j'en ai jusqu'à ce soir si tu ne me donnes pas un coup de main !

Il détacha ses bras de mon corps pour sortir de sa poche un morceau de papier qu'il déplia et sur lequel je découvris une liste ambitieuse de demandes mêlant achats divers, livraisons de concoctions pour des malades etc.

- Ah oui quand même ! rigolai-je.

J'attrapai le papier et, devant les yeux étonnés de mon frère le déchirai en deux.

- Chacun s'occupe de sa liste fis-je en lui tendant l'un des deux morceaux.

- Oh merci Yaya ! Demande-moi ce que tu veux en échange !

- Hum ... à vrai dire j'aurai bien besoin que tu me rendes service dès ce soir.

- Et bien, tu ne perds pas de temps ! il s'esclaffa gaiement. Alors ? Que puis-je faire pour toi ?

Le voir m'observer avec une curiosité non dissimulée me faisait subitement douter. C'était plus facile cette nuit lorsque je m'entraînais à lui demander de justifier le fait que je ne dormirai pas à la maison. Car oui, il ne pouvait en être autrement.

Aussi tordue qu'était notre relation, il était hors de question de faire venir Hisoka chez nous et risquer que tout le monde découvre que nous nous voyions. Il valait mieux organiser notre nuit dans un lieu tranquille et il se trouve que je connaissais l'endroit idéal pour ça.

- Je dois découcher et j'ai besoin que tu me couvres auprès des grands-parents j'expliquai d'une traite.

- Petite cachotière ! Encore un rendez-vous avec ton mystérieux amant ? Je suppose que tu ne veux toujours pas me dire de qui il s'agit.

C'était prévisible ...

- Pitié Lekha arrête d'imaginer tout et n'importe quoi !

- Tu rougis Yaya ! Allez, t'inquiète pas Yaya, tu peux compter sur moi pour baratiner les vieux ...

- Et tenir ta langue !