« Changer totalement est un mythe. Chaque transformation porte en elle les échos de notre passé. »
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Août 2018 - Trois semaines plus tard
J'avais réemménagé avec Enys, de manière assez provisoire puisque je comptais partir pour six mois aux Etats Unis bientôt avec Soso et que j'allais chercher un appartement pour moi plutôt rapidement.
Je me gardais évidemment de parler des six mois aux USA à mon entourage, préférant attendre un peu le dernier moment, puisque je me doutais que ça allait sans doute empirer l'état moral d'une certaine personne.
Il devait être à peu près trois heures du matin lorsque j'étais toujours réveillée, presque exténuée, m'occupant toujours de Nab qui ne parvenait plus à être heureux.
Nous étions dans mon salon, devant la télé et son visage reposait sur mes genoux quand mes mains passaient dans ses longs cheveux alors qu'il était allongé et moi assise.
Parler de Kiyane, on l'avait déjà fait plus d'une centaine de fois. Il avait craqué à chaque fois et ça n'améliorait en rien son état. Alors je me taisais à ce sujet et le laissais l'amener s'il en avait envie.
Un silence régnait dans la pièce et c'était comme presque tous les soirs, je tentais de l'endormir en lui caressant doucement les cheveux, afin qu'il n'abuse pas des substances qui nuisaient beaucoup trop à sa santé.
Ana était rentrée du Brésil depuis une bonne semaine mais Nab avait pris l'habitude de passer ses soirées avec moi, alors elle le laissait faire, comprenant tout à fait l'état mental de son mari, puisqu'elle était apparemment au plus mal aussi, malgré qu'elle était parfaitement bien entourée par sa famille qui ne la lâchait pas.
Ma petite sœur, de son côté, ne s'épanouissait pas avec ma mère et mon beau-père. Elle ne parlait pas un seul mot de français là-bas, pleurant et criant dans une langue que ses parents ne comprenaient pas. Ils paraissaient clairement dépassés et ne savaient absolument pas quoi faire face à la situation, espérant que ça lui passerait. Sauf que presque
Presque un mois s'était écoulé et aucune amélioration ne s'était faite ressentir, Kiyane étant une petite fille bien trop têtue pour abandonner une guerre entreprise.
Alors Sébastien avait appelé plus d'une fois Nabil en lui demandant de venir persuader Kiyane de parler leur langue, pour tenter de la faire capituler. Mais ma sœur avait été bien plus perturbée après chaque visite de Nab, le suppliant dans une autre langue de la reprendre avec lui et l'issue avait toujours été insupportable, avec une petite fille totalement déstabilisée et un Nabil portant de plus en plus de séquelles et de tristesse.
De mon côté, je restais totalement neutre face à cette situation, n'ayant aucun pouvoir là-dessus. Intérieurement, je devais avouer que ça commençait clairement à peser et ouais, peut-être bien que ça avait été une très mauvaise idée de la part de Sébastien et ma mère de vouloir reprendre Kiyane, qui avait été élevée par Nab et Ana.
