Sacrifices Eternels [EN AUTO-EDITION]

~Chapitre 1~ Giulia ~OK

Gauche.

Droite.

Gauche.

Droit.

Uppercut.

Je sautille sur le ring en donnant mes coups, ça me défoule, me déchaîne et j'en ai besoin. Mais actuellement, rien ne va comme je le voudrais.

— Concentre-toi un peu Giù, tu baisses ta garde trop facilement aujourd'hui. Bouge ! me crie Pablo.

— Ta gueule putain ! je rétorque à bout de nerfs.

— Mais qu'est-ce que tu as en ce moment, merde ! On dirait une gamine de cinq ans sur un ring qui n'a jamais suivi un seul cours de boxe.

— Je t'ai dit de la fermer.

— Putain Giù.

Déconcentrée, je prends un coup en plein dans la mâchoire.

Je bascule en arrière et ma tête commence à tourner.

Reprends tes esprits, Giulia.

Cette journée de merde n'aurait pas pu s'améliorer un peu.

— Désolé, ça va ? Je ne t'ai pas trop abîmé ton joli minois ? rigole mon adversaire. Quand je dis qu'une femme n'a rien à faire sur un ring.

Je ne sais pas comment il s'appelle et je m'en fous. Pour l'heure, c'est mon défouloir et il va prendre cher. Son rire de petit con prétentieux a le don de me foutre encore plus en rogne.

Comme ça, pour lui, une femme n'a pas le droit d'être sur un ring de boxe...

Tu vas le regretter amèrement.

— Rigole pas trop, tu risques de perdre tes dents dans deux secondes.

— Qu'est-ce que tu vas pouvoir bien faire ? Je te mets au tapis en un coup.

Je retiens un rire sadique quand je me remets sur mes pieds et que je l'imagine déjà à terre, la tête en sang et trop défiguré pour être reconnu par sa mère.

Je sautille, reprends mon souffle, vide mon esprit et frappe.

La musique dans la salle me donne un tempo pour mes coups et je vois son petit sourire espiègle quitter son visage.

Une fois.

Deux fois.

Droite, gauche.

J'esquive.

Il me laisse une ouverture.

Uppercut dans sa mâchoire.

Mon second poing s'écrase dans son abdomen.

Il se plie de douleur.

Mon genou se rapproche dangereusement de son visage.

Crack.

J'entends le bruit de l'os de son nez se briser.

Et à ce moment-là, mon premier sourire de la journée fait son apparition.

Il tombe à terre et moi, je me dis que c'est la seule chose bien qui me soit arrivée pour le moment.

— Je t'avais pourtant prévenu.

— Salope.

— Dit le mec qui vient de se faire mettre au tapis par une femme.

— Allez Giù, c'est fini, m'informe Pablo en me levant les cordes pour m'inciter à descendre.