~Chapitre 4~ Giulia~OK

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J'ai déjà passé une nuit de merde, mais alors si ça continue pour toute la journée, je ne suis pas sortie de l'auberge.

J'ai envie de tout casser, je suis de mauvaise humeur, mal lunée, tout ce que tu veux.

Il a fallu que je me réveille en sueur cette nuit, que ce foutu bus arrive en retard, que mon talon se casse sur une plaque d'égout et que finalement, j'arrive en retard au rendez-vous que m'ont trouvé les parents de Liv, car j'ai dû m'arrêter pour acheter une nouvelle paire. Si cette journée est merdique, j'espère que ça va s'arrêter.

On m'a toujours dit, jamais deux sans trois, mais là, je pense que j'ai ma dose.

Je vois enfin le bâtiment du détective, alors j'active le pas.

J'ai horreur d'arriver en retard, quelle que soit l'importance du rendez-vous. Je me pinte normalement toujours avec dix minutes d'avance, voire plus. Je n'ose même pas regarder l'heure sur mon téléphone, car je vais péter un câble incessamment sous peu.

Quand je rentre dans le bâtiment, deux hommes en costard attendent à l'entrée. Je sens leurs regards parcourir mes formes quand je passe devant eux. J'en profite pour tortiller un peu mes fesses, histoire qu'ils puissent se rincer l'œil sur quelque chose.

J'aime jouer de mon corps, surtout quand je suis habillée en robe tailleur et que je porte des escarpins.

Oui, quelquefois, je peux pousser ma féminité à son paroxysme.

Pas mal les mecs...

Je trépigne d'impatience dans l'ascenseur. Pourquoi on crée des bâtiments avec autant d'étages ?

Ma jambe tressaute toute seule, je suis en manque d'activité physique, j'ai hâte d'aller à la salle une fois sortie d'ici.

Pablo va rigoler en me voyant arriver dans cette tenue, il n'a pas l'habitude de me voir habillée aussi fémininement. Je suis souvent en tenue de sport qu'importent les journées.

Je passe ma vie à la salle, je n'ai donc aucune occasion de me saper autrement qu'en tenue de sport.

Quand les portes s'ouvrent, je lâche un soupir.

Enfin ...

Bon maintenant, où est le bureau de ce cher Orlando Zanetti ?

Quand je remonte le long couloir à moquette, je remarque qu'un homme en costard se dirige vers moi. Je le fixe un instant, il est beau, avec sa mâchoire carrée et une petite barbe. Son aura est noire, dangereuse et mystérieuse.

Je ne peux pas détourner le regard, quelque chose me captive chez lui.

Nous rivons toute notre attention l'un sur l'autre, comme hypnotisé. Je n'arrive pas à détourner les yeux.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de jouer, le mettre au défi de s'intéresser à autre choses qu'à mes prunelles en premier.

Et là, je vois un petit sourire narquois se dessiner sur son visage.

Sérieusement ...

Je continue mon chemin en gardant la tête droite, c'est un petit tic que j'ai pris avec le temps, avant, je n'aurais jamais réussi à soutenir son regard et j'aurais fini par me fondre dans le sol en mettant maladroitement un pied devant l'autre. Mais depuis quelque temps, j'apprends à marcher la tête haute, pour ne plus me rabaisser devant personne.

Je me rends compte que je retenais ma respiration quand je sens mes poumons se vider de tout l'air qu'il contenait.

Reprend tes esprits Giù, tout de suite.

Je me rapproche d'une porte où est accroché la plaque avec le nom du détective.

Je souffle une nouvelle fois, me détends et toque.

— Oui ?

Sacrifices Eternels [EN AUTO-EDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant