L'orphelinat était une terre d'ombre et de silence, où les rires étaient aussi rares que les rayons de soleil à travers les nuages gris. J'y ai passé mes premières années, ballotée par les vagues tumultueuses de l'abandon et de la négligence. Les autres enfants, mes seuls compagnons dans ce monde austère, étaient pourtant loin d'incarner la chaleur humaine que j'espérais. Au contraire, ils étaient des bourreaux impitoyables, armés de mots acérés et de regards méprisants.Chaque jour était un combat, une lutte contre les insultes et les brimades. Leurs moqueries résonnaient comme des éclats de verre dans l'obscurité de mon esprit déjà meurtri. Je me réfugiais alors dans les coins les plus sombres de l'orphelinat, là où la tristesse était mon unique compagne. Dans ces recoins oubliés, je pleurais en silence, espérant que mes larmes pourraient éteindre le feu ardent de ma solitude.
Je rêvais souvent d'une étreinte réconfortante, d'une voix douce murmurant des mots d'amour et de réconfort. Mais dans cet univers impitoyable, de tels rêves semblaient aussi lointains que les étoiles dans le ciel nocturne.
À chaque aube, je me levais avec le poids de l'isolement sur mes épaules frêles, me demandant si le jour suivant apporterait un soupçon de lumière dans ma vie obscure. Et pourtant, malgré tout, j'espérais. Espoir fragile, mais indestructible, qui brûlait en moi tel un phare dans la tempête, guidant mes pas incertains à travers les ténèbres.
Mon refuge dans cet océan de désolation était une amitié précieuse, forgée dans les flammes de l'adversité. Mon meilleur ami, Nathan, était comme un phare dans la tempête, une lueur de chaleur et de réconfort dans ce monde sombre et froid. Ensemble, nous traversions les épreuves, main dans la main, trouvant du réconfort dans notre compagnie mutuelle.
Nathan était mon roc, mon confident, celui à qui je pouvais confier mes peurs les plus profondes et mes espoirs les plus fous. Avec lui, les rires étaient plus légers, les larmes moins amères. Il était la famille que je n'avais jamais eue, le frère que j'avais toujours désiré.
Mais un jour, le destin cruel a arraché Nathan à mes côtés. Un accident de voiture brutal et soudain nous a séparés, emportant avec lui une partie de mon âme. La nouvelle de sa mort a déchiré mon cœur en lambeaux, laissant derrière moi un vide béant impossible à combler.
Depuis ce jour maudit, l'orphelinat est devenu un tombeau de souvenirs, où chaque coin sombre résonne des échos de notre amitié perdue. Chaque sourire, chaque éclat de rire est teinté de douleur, un rappel constant de tout ce que j'ai perdu.
A présent, je suis comme un navire dérivant sans cap, balloté par les vagues tumultueuses de la vie. La perte de Nathan a laissé une cicatrice béante dans mon âme, une blessure qui refuse de guérir complètement. Chaque jour est une lutte pour trouver un sens à cette existence marquée par la tragédie et la solitude.
Je porte sur mes épaules le poids de mes souvenirs, des souvenirs de jours meilleurs, de rires partagés et de promesses d'éternité. Mais ces souvenirs sont aussi des fantômes qui hantent mes nuits, me rappelant cruellement tout ce que j'ai perdu.
La douleur de la perte a teinté ma vision du monde, obscurcissant même les moments de joie avec une ombre de tristesse. Je me sens souvent comme une étrangère dans ma propre vie, cherchant désespérément un refuge contre la tempête qui fait rage en moi.
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Paurve, Béa...
RomanceBéa, enfant de l'adversité, a grandi dans un tourbillon d'épreuves. Abandonnée par ses parents, elle a dû se forger seule, affrontant des tempêtes qui auraient brisé les plus forts. Mais derrière son sourire fragile se cachent des fissures profondes...