J-14

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Pdv Maxime :

J'ouvris difficilement les yeux, éblouit par la lumière provenant du vélux au dessus de moi.

Je me redressa et constata que j'étais enroulé dans un plaid, affalé sur un tas de coussins et sur un canapé qui n'était pas le mien. La pièce dans laquelle je me trouvais était lumineuse, remplit de plantes dans chaque recoin. En face de moi se trouvait un écran plat ainsi qu'une collection de reproductions miniatures de voitures de Formule 1. J'avais déjà vu ce salon, mais je n'arrivais pas à me souvenir à qui il appartenait.

- Mais je suis où encore? marmonnais-je en me levant. Je me pris la tête entre les mains et essaya de me rappeler ce qu'il s'était passé hier soir.

Je ne me rappelais que de la pluie. Trop de pluie, et ...

Oh putain.

Djilsi. Il m'a embrassé.

Je courra vers la cuisine en priant pour qu'il y soit plutôt que de s'être enfuit. Je me détendis et souris tendrement en le voyant essayer de faire sauter des crêpes. Il se retourna et me vit tandis que je m'adossais contre l'encadrement de la porte. Il me sourit en retour et me dit:

- Déjà réveillé? Je voulais te faire une surprise, ajouta-t-il en m'indiquant le tas de crêpes.

Je rougis légèrement et répondis :

- Merci Djilsi c'est adorable, personne ne m'avais jamais fait des crêpes.

-Tu rigoles??

- Euh non. D'ailleurs je voulais te demander...

- Oui?

J'hésita un moment et jouais distraitement avec mes bagues avant de reprendre:

- À propos d'hier, est-ce que tu regrettes..?

Il sembla se détendre, me sourit de nouveau et répondit:

- Pourquoi est-ce que je regretterais?

Soulagé, je vins lui faire un câlin et m'installa à sa table.

Djilsi dévora les crêpes en un rien de temps, et je me forcis à en manger au moins une pour lui faire plaisir ; non pas que ses crêpes étaient mauvaises, au contraire, mais manger était difficile pour moi depuis des mois et je ne tenais pas à ce que Djilsi le découvre. Au lieu de cela, je lui proposa de profiter du beau temps pour aller se promener. Il roula des yeux mais sourit :

- Toi et tes balades..

On attrapa nos vestes et j'attendis Djilsi sur le palier le temps qu'il aille chercher ses chaussures. Une dame d'un certain âge sortit de l'ascenseur accompagnée d'un chihuahua qui jappait à s'en décrocher la mâchoire. Elle me fixait d'un mauvais œil le temps d'ouvrir la porte de son appartement, situé pile en face de celui de Djilsi. Djilsi qui d'ailleurs arriva derrière moi la seconde d'après et lança énergiquement:

- Bien le bonjour madame Bernard!

Elle grommela un "bonjour" en retour, tout en continuant de nous fixer d'un regard noir à tour de rôle. Djilsi me regarda d'un air amusé, et on dévala les escaliers en fou rire, main dans la main.

J'étais tellement heureux, moi et Djilsi se baladant dans la ville, quoi demander de mieux? Les rues étaient désertes, je fermis les yeux un instant pour profiter de l'air frais, du contact de la main de Djilsi avec la mienne, du soleil qui se montrait enfin après des semaines..

Cependant, mon euphorie s'estompa lorsqu'on vit un groupe de jeunes arriver en face. Djilsi me lâcha subitement la main et s'écarta légèrement.

Je me tourna vers lui d'un air interrogatif, mais il évitait mon regard et fixait ses pieds tout en continuant d'avancer. Après que les passants se soient suffisamment éloignés, il revint vers moi et reprit ma main en marmonnant des excuses.

30 jours pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant