BEFORE YOU

Chapitre 14

{Aaron}

En arrivant sur le pas de la porte, je dépose April pour qu'elle ouvre avant de nous glisser dans l'appartement. Elle fonce s'allonge sur son lit et me lance en criant :

— Si ça ne dérange pas, je vais dormir. Et si ça te dérange, la porte en grand ouverte ! Bonne nuit blobfish !

Je lance un rire. Encore ce stupide surnom. Je ne trouve pas ça légal d'ailleurs. C'est vrai quoi, le surnom que je lui donne est mignon. Mais moi, elle me traite ouvertement de laid alors que, sans me vanter, je suis assez beau garçon.

Je pose mon téléphone et mes clés sur la table puis me dirige vers la porte de sa chambre. Je toque, puis après avoir entendu un « mmh », rentre.

Je la retrouve en position nourrisson. Elle est recroquevillée sur elle-même et je doute qu'elle puisse respirer correctement vu que sa tête est enfoncée dans le matelas.

— T'as toujours mal au ventre ?

— C'est affreux, je te jure. Je veux mourir et je vais mourir.

— Je te trouve un peu trop jeune pour ça. Sans vouloir me mêler de tes envies suicidaires...

— Haha très drôle.

Une fille qui a ces règles, ce n'est vraiment pas aimable. Je sors de la chambre pour aller dans la cuisine. Je branche la bouilloire qui était rangée dans un des placards et mets de l'eau dedans. En fouillant un peu, je trouve une bouillotte. J'attends deux-trois minutes que l'eau chauffe bien et la renverse dans la bouillotte. Une fois fermé, je cherche des spasfons et du Doliprane et prends un verre d'eau. Je retourne dans la chambre d'April et l'entendis pleurer. Je dépose l'eau et les cachets sur sa table de chevet et pose ma main sur son dos. Je m'assois sur son lit, ce qui lui fit relever la tête. Je lui pose la bouillotte à côté d'elle et elle me lance un faible sourire.

— Comment ça se fait que tu saches autant comment s'occuper d'une fille pendant cette période ?

— Tu veux la vérité ?

Elle me fait oui de la tête alors je lui explique :

— Quand Tess a eu ses premières règles, son père ne savait pas trop comment s'occuper d'elle, alors, je me suis renseigné sur internet pour savoir comment l'aider.

— Tu t'occupes toujours d'elle quand c'est le cas ?

— Ces règles ne sont pas comme les tiennent. Elle ne fait pas partie des filles aillant des règles douloureuses. Pas comme toi ou d'autres nanas. Donc non.

— Mmh, fit-elle en hochant la tête.

Elle prend la bouillotte et la cale sur son ventre, puis se met sur le côté. Elle ferme ensuite les yeux.

— Promis je t'embête plus après mais prend tes médicaments avant.

Elle rouvre les yeux et je lui tends le verre d'eau d'une main et de l'autre les deux cachets. Elle les avale puis se recouche. Elle murmure un « merci », puis referma les yeux pour de bon. Je me lève du lit pour lui mettre bien la couverte. Je me mets devant elle et me baisse pour lui faire un bisou sur le front. Elle ouvrit les yeux et nos regards s'accrochèrent ensemble. Ses pupilles transpercent les miennes et j'y vois de l'étonnement et des questions. Des questions que moi-même, je ne pourrais pas répondre.

— Je serais dans le salon si tu as besoin de quoi que ce soit.

Je ferme la porte et m'affale sur le canapé. Pourquoi l'ai-je embrassé sur le front ? Vais-je trop loin ? Je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que j'en avais envie et que je ne pouvais pas m'empêcher de faire ce geste qui n'a rien de déplacé. Cela lui montre juste que je suis là pour elle et que je l'apprécie d'une certaine manière. Rien d'autre. Alors que les penser allait prendre toute la place dans mon cerveau, mon téléphone vibra. C'est Tess. J'ouvris le message et fus choqué par la taille de celui-ci.