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Athena

Mon cœur battant la chamade dans ma poitrine, je fixe la porte de la chambre de Cassie vers laquelle mes jambes tremblantes me guident comme mécaniquement. Ma gorge est sèche, aussi sèche qu'un désert, mon front est recouvert de sueur comme si nous étions en plein milieu du mois d'août alors que nous n'étions qu'en décembre et mes jambes... elles semblent aussi fragiles que de la porcelaine.

— Cassie ?

Ma voix se brise à peine avais-je eu prononcé son nom, la frayeur ne faisant que croître à mesure que mes pas se rapprochent.

Depuis des heures, je n'avais pas vu, ni entendu ma sœur, ce qui avait fini par m'inquiéter. Plus tôt, papa l'avait frappé quand elle avait essayé de nous protéger, maman et moi, et quand elle a été envoyée dans sa chambre, ou plutôt traîner par les cheveux dans les escaliers jusque là-bas, je l'avais entendue crier et pleurer durant deux bonnes heures, puis, soudain, plus rien. Je me suis au début dis que c'était seulement parce qu'elle c'était calmé, mais avec les heures qui avaient défilé jusqu'à la nuit tombée, je m'étais inquiété pour ma grande sœur.

— Cass ? Répétais-je d'une voix tremblante. Est-ce que ça va ?

Je prend une profonde inspiration, ma main tremblant plus que jamais se levant pour s'arrêter sur le métal froid de la poignée ronde. Le suspens ne fais qu'accélérer les battements frénétiques dans ma poitrine, et je suis à chaque seconde plus proche de l'arrêter cardiaque tant j'avais peur.

— Cass ? Cassie...

Après un moment d'hésitation qui m'eut parue une heure, je finis par tourner avec réticence la poignée, le poids déjà lourd sur mes épaules ne faisant que se renforcer et me faire tomber.

— Non...

Ma voix est à peine plus haute qu'un murmure étouffé par mes sanglots brusque, puis mon cri de terreur alors que je courre maladroitement jusqu'à ma sœur. Mes larmes coulent à flot sur mes joues tandis que je trébuche à chacun de mes pas vers ma Cassie, mes jambes me lâchant tandis que je retombe aux côtes de son cadavre.

— Cass... Cassie ! Hurlais-je. Maman, maman vient m'aider.

Mes mains tremblantes se glissent sur les mèches blondes qui collent à son visage à cause de la sueur et des régurgite sur ses joues et le sol.

— Maman, je t'en supplie !

Je m'étouffe avec mes propres sanglots à chacun de mes hurlements de terreurs, mes mains secouants et tirant le corps inerte de ma grande sœur. Tout autour de moi tourne, tout est atrocement flou, lointain, même les pas de ma mère et ses paroles me semblent presque comme dans un rêve, comme si, tout ce que je suis autorisé à voir, est l'atrocité devant moi.

— ... Une ambulance...

Seules des brides de mots me parviennent, tout le reste est camouflé par mes battements de cœur, mes sanglots et les acouphènes.

— Athena, appelle une ambulance !

La main de maman sur mon épaule me fais sortir de ma transe et je récupère son portable tendu vers moi alors que j'appelle le numéro, mais même quand l'opérateur se met à parler, je suis incapable de répondre. Mon incapacité à prononcer un seul mot sur le moment oblige maman à arrêter son massage cardiaque pour reprendre la discussion de sa voix tremblante. Plus loin, j'entends papa marcher derrière moi et me gifler si violemment que j'en retombe sur le sol.

— C'est ta faute !

Je l'entends hurler cela, puis... un trou noir jusqu'à l'arrivée des secours, les pompiers s'empressant dans sa chambre, son corps tremblant sous chaque choc électrique, le bruit des machines, leurs mots, son corps soulevait, poser sur un brancard, recouvert d'un drap blanc, puis emmener loin de nous.

ATHENA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant