40. Carambolage

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Athena

Mon cœur battant la chamade dans ma poitrine, je fixais la porte de la chambre de Cassie vers laquelle mes jambes tremblantes me guidées comme mécaniquement. Ma gorge était sèche, aussi sèche qu'un désert, mon front était recouvert de sueur comme si nous étions en plein milieu du mois d'août alors que nous n'étions qu'en décembre et mes jambes... Elles semblaient aussi fragiles que de la porcelaine.

- Cassie ?

Ma voix se brisa à peine avais-je eu prononcé son nom, la frayeur ne faisant que croître à mesure que mes pas se rapprochaient.

Depuis des heures, je n'avais pas vu, ni entendu ma sœur, ce qui avait fini par m'inquiéter. Plus tôt, papa l'avait frappé quand elle avait essayé de nous protéger, maman et moi, et quand elle a été envoyée dans sa chambre, ou plutôt traîner par les cheveux dans les escaliers jusqu'à là-bas, je l'avais entendue crier et pleurer durant deux bonnes heures, puis, soudain, pour rien. Je mettais au début dis que c'était seulement parce qu'elle c'était calmé, mais avec les heures qui avaient défilé jusqu'à la nuit tombée, je m'étais inquiété pour ma grande sœur.

- Cass ? Répétais-je d'une voix tremblante. Est-ce que ça va ?

Je pris une profonde inspiration, ma main tremblant plus que jamais se levant pour s'arrêter sur le métal froid de la poignée ronde. Le suspens ne faisait qu'accélérer les battements frénétiques dans ma poitrine, et j'étais à chaque seconde plus proche de l'arrêter cardiaque tant j'avais peur.

- Cass ? Cassie...

Après un moment d'hésitation qui m'eut parue une heure, je finis par tourner avec réticence la poignée, le poids déjà lourd sur mes épaules ne faisant que se renforcer et me faire tomber.

- Non...

Ma voix était à peine plus haute qu'un murmure étouffé par mes sanglots brusque, puis mon cri de terreur alors que je courrais maladroitement jusqu'à ma sœur. Mes larmes coulaient à flot sur mes joues tandis que je trébuchais à chacun de mes pas vers ma Cassie, mes jambes me lâchant tandis que je retombais aux côtes de son cadavre.

- Cass... Cassie ! Hurlais-je. Maman, maman vient m'aider.

Mes mains tremblantes se glissèrent sur les mèches blondes qui collaient à son visage à cause de la sueur et des régurgite sur ses joues et le sol.

- Maman, je t'en supplie !

Je m'étouffais avec mes propres sanglots à chacun de mes hurlements de terreurs, mes mains secouants et tirant le corps inerte de ma grande sœur. Tout autour de moi tourner, tout était atrocement flou, lointain, même les pas de ma mère et ses paroles me semblaient presque comme dans un rêve, comme si, tout ce que j'étais autorisé à voir, était l'atrocité devant moi.

- ... Une ambulance...

Seules des brides de mots me parvenaient, tout le reste camouflé par mes battements de cœur, mes sanglots et les acouphènes.

- Athena, appelle une ambulance !

La main de maman sur mon épaule me fit sortir de ma transe et je récupérais son portable tendu vers moi alors que j'appelais le numéro, mais même quand l'opérateur se mit à parler, je fus incapable de parler. Mon incapacité à prononcer un seul mot sur le moment obligea maman à arrêter son massage cardiaque pour reprendre la discussion de sa voix tremblante. Plus loin, j'entendis papa marcher derrière moi et me gifler si violemment que j'en retombai sur le sol.

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