ATHENA

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Athena

Chacun de mes pas est un peu plus lourd chaque fois que je m'avance vers l'hôpital, un hôpital que j'ai l'impression de ne jamais quitter depuis mon arrivée ici. Mon cœur bat douloureusement dans ma poitrine alors que je lutte pour ne pas sombrer dans une crise de panique. Mes pieds s'écrasent sur le béton du parking, ma main pressée sur mes côtes bandées tandis que le bruit de mon ambulance résonne toujours en fond.

Je suis amoureux de toi...

Moi aussi.

Je voulais juste te protéger...

Je sais.

Et malgré tout cela, je ne peux m'empêcher de le haïr plus que tout...

Lorsque j'appelle les secours, je veux monter avec eux, mais ils me disent qu'étant donné l'état critique de Benny, ils ont besoin d'espace pour travailler.

État critique.

C'est tout ce que je peux me rappeler durant presque une heure, et je crois même que quand je compose le numéro de Mélina sur le téléphone de l'un des cadavres, je manque de m'évanouir.

S'il meurt, qu'est-ce que je vais faire ? Je n'ai même pas eu le temps de lui dire que je ne le détestais pas, pas totalement du moins.

Mes yeux se figent sur mes deux amis un peu plus loin, ignorant complètement les blessures sur le visage de Mélina et Diego dues à leur accident de voiture. D'une main tremblante, j'éloigne mes cheveux collés à mon visage à cause de la sueur et du sang pas entièrement nettoyé, puis je m'appuie contre mon amie pour ne pas tomber.

— Est-ce qu'il... ?

— On n'en sait rien, aux dernières nouvelles, il est toujours au bloc...

Je soupire lourdement, enfouissant ma tête contre la poitrine de mon amie entre deux sanglots, mes mains s'agrippant à son t-shirt comme par peur qu'elle ne me lâche.

— Je n'ai même pas pu lui dire que je l'aimais aussi, Mélina, s'il meurt...

— Il ne va pas mourir, m'assure-t-elle.

— Exactement, reprend Diego. Vous êtes aussi forts l'un que l'autre, vous êtes faits pour être ensemble et crois-moi, il ne t'abandonnera pas de sitôt. En plus, il m'a promis que je serais le parrain de vos enfants !

Un léger rire s'échappe d'entre mes lèvres malgré mes pleurs et sanglots, puis je m'éloigne en essuyant mes larmes sur mes joues rougies.

Des enfants ? Alors... Était-il sérieux lorsqu'il m'avait dit cela ?

— Il a vraiment parlé des enfants à tout le monde sauf à moi ?

Mes amis se regardent un instant puis hochent la tête, leurs visages apaisant la douleur et la peur que je ressens actuellement.

— On dirait bien que oui, sourit la blonde. D'ailleurs, je veux être ton témoin, Athena !

Je hoche la tête en fermant les yeux, mes lèvres s'étirant dans un petit sourire, comme si finalement, je songeais réellement à me marier avec lui. Peut-être, qu'après tout, nous pourrions recommencer à zéro ? Oublier le passé, les mensonges et les cachoteries, et tout reprendre depuis le début. Je suis sûre que c'est possible. S'il m'aime véritablement, alors nous pourrons le faire.

Mais... m'aime-t-il réellement ? Après tout, je suis censée être une mission, seulement une mission...

— Et pour les corps ? demandé-je soudain tout bas.

— L'homme qui est passé avant les secours s'en est entièrement chargé.

— Dans ta déposition, tu devras dire que les tireurs se sont enfuis, ok ? reprend la blonde.