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Benicio

Mes yeux ne peuvent se décoller d'Athena alors que je la regarde me parler depuis la cuisine, sa douce voix mélodieuse résonnant dans l'appartement vide.

Plus je la regarde, plus je m'en veux. J'ai juré de la protéger et pourtant, je laisse cet enculé la violer sous mes yeux.

Ma faute.

Ma faute.

Ma faute.

Je le vois encore dans sa bouche, je vois encore ses yeux suppliants, et ses cris de douleur mélangés à ses sanglots. Putain, j'en fais des cauchemars.

Elle est trop bien pour moi.

Je lui avais menti.

Briser le cœur.

Et je n'avais pas pu la protéger.

Une merde, c'est tout ce que je suis, et pourtant, elle est toujours là, comme si absolument rien ne s'était passé. Elle est la fille la plus forte que j'ai jamais vue, et elle mérite un homme qui peut prendre soin d'elle.

Mais je veux être cet homme, et je suis prêt à tout pour être celui qui la mériterait de la tête aux pieds.

Peut-être que je ne te mérite pas tout de suite, mi Estrellita, mais bientôt, je te mériterai comme personne.

Je vais mettre fin à toute cette merde une bonne fois pour toutes, et très vite.

— Et voilà, sourit-elle en déposant l'assiette de lasagnes devant moi.

Mes yeux suivent ses mouvements gracieux avec soin, et je ne peux empêcher ma main de se glisser dans la sienne pour la tirer sur mes genoux.

— Tu ne manges pas ?

Depuis deux semaines déjà, je remarque qu'elle ne mange que très peu, bien qu'au début, elle ait essayé de feindre l'indifférence, autant par rapport à ce fils de pute qui s'est glissé dans sa bouche sans son consentement par ma faute, ou même par rapport à mes mensonges. Seulement, avec les jours, je peux voir ce léger changement dans son regard, comme si, peu à peu, elle ne pouvait s'empêcher de me haïr silencieusement pour tout ça.

— Je n'ai pas faim.

Mes yeux suivent la courbe de son sourire qui me déchire le cœur, parce que, sous ses airs forts, je réussis à percevoir sa détresse.

Peut-être que son sourire ment, mais pas ses yeux.

Les yeux ne mentent jamais.

Mi Estrellita, je commence à peine plus haut qu'un murmure. Allez, mange un peu avec moi, d'accord ?

— Benny...

Je secoue la tête pour l'arrêter, refusant de la laisser sombrer dans ses propres tourments, non jamais plus, je la laisserai tomber.

— Non, Athena, je ne vais pas te laisser t'amaigrir jusqu'à ne plus tenir debout, c'est clair ?

Bien que ma voix soit calme, la colère sous-jacente est audible, et même si elle n'est pas dirigée vers elle, je peux voir que c'est ce qu'elle pense. Quand elle se lève et s'éloigne, je soupire en la suivant malgré la douleur dans mon abdomen.

Quel con.

— Athena...

— Lâche-moi !

Dans l'espoir de contenir ma colère, je serre les poings, ma seule envie étant de lui hurler de me frapper pour qu'elle extériorise enfin ces semaines de souffrance.

ATHENA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant