2016, année terrienne, le 14 août, 7h00 du matin, heure française.
La vie sur Terre était bien différente si on la comparait à 2014. Finalement, en dehors des deux années de retard, les Mayas n'étaient pas dans le faux. Sauf que ce n'était pas la Terre qui s'était retournée contre ses habitants, mais bien ses habitants eux-mêmes. La bourse s'était effondrée en quelques heures, ce qui avait réduit l'économie mondiale à presque rien. La cause : des hackers terroristes, ayant craqué les systèmes des grandes puissances. À la suite de cela, les dirigeants avaient tenté de retrouver ces criminels, pour les mettre hors d'état de nuire, mais avant qu'ils n'y parviennent, les hackers avaient pu s'infiltrer dans des bureaux de renseignements hautement sécurisés et diffuser les secrets que gardaient précieusement ces organismes, comme les plans de la bombe atomique ou des rapports de génocides sur des peuples entiers. C'étaient les dirigeants eux-mêmes qui avaient mené leur pays à la ruine. À ce moment, les peuples s'étaient retournés contre leur chef, contre ceux qui avaient organisé, commandité ou même participé à ces atrocités.
L'autre raison du retournement était la fin des systèmes économiques, dont les conséquences se répandaient comme une traînée de poudre. Cet effondrement de la bourse s'était réalisé en fin de compte. Pourquoi travailler ? Pour faire marcher l'économie. Mais s'il n'y avait plus d'économie, pourquoi alors ne pas envisager d'avoir tout ce que l'on voulait tout de suite et maintenant. Cette idée se propagea comme la gangrène. Les populations les plus pauvres furent les premières victimes. Les plus riches n'étaient plus rien, leur argent ne signifiant plus rien. Comme lors de toute rébellion, cela avait commencé par des manifestations, des attentats, des affrontements, des coups d'état. De nouveaux leaders s'étaient élevés mais tous tombèrent rapidement, tant le monde était instable et leur pouvoir remis en cause. Après une première année de conflits et de combats, la deuxième débuta par une famine qui décima les gens déjà rongés par celle-ci.
Par la suite, beaucoup durent réapprendre à vivre plus simplement. Dans un monde où il n'y avait plus d'aide, d'assurance en tout genre, de système de santé, les maladies revenaient, des virus mutaient et se répandaient partout, où seuls les immunisés seraient les survivants. Les terriens étaient tous revenus au principe même de la vie, la sélection naturelle, où la loi du plus fort dominait tout. Ceux qui étaient encore en vie l'avaient bien compris. Certains tentaient de créer de nouvelles communautés, de reforger une coalition pour reconstruire une société. Beaucoup s'en tenaient à essayer de survivre par eux-mêmes, comme Sam et ses amis.
Ses parents faisaient partie de ceux qui avaient succombé au précédent virus l'année dernière, et depuis elle vivait seule. Heureusement, si on pouvait le dire, elle n'était pas seule. La plupart de ses voisins étaient des personnes bienveillantes et tous s'entraidaient dans l'espoir que le monde guérisse un jour de ses blessures. Sam pouvait également compter sur ses amis, qui étaient pour certains, responsables du reste de leur famille. Ils partaient souvent ensemble chasser quelques lapins ou cueillir quelques fruits rouges dans les bois les plus proches. Ce 14 août, Sam sauta de son lit et alla dans la salle de bain se débarbouiller. Pour le matin, une bassine d'eau froide se trouvait être la méthode la plus efficace pour un réveil dynamique. Après avoir fini de s'habiller, Sam attacha ses longs cheveux châtains et descendit les escaliers, baskets à la main. Une fois prête, elle prit le sécateur, posé sur le guéridon près de la porte donnant sur le jardin, puis sortit se couper une pomme pour son petit déjeuner. Elle la mit dans son sac à dos, ainsi que quelques cookies, et quitta la maison.
Il faisait beau ce matin, le soleil brillait et brûlait presque les yeux bruns de la jeune femme. Elle débuta son parcours vers la forêt par le ramassage de ses amis, tel un bus scolaire récupérant les enfants pour les conduire à l'école. La première maison, qui se situait à deux cent mètres de la sienne, était celle d'Alice, meilleure amie depuis l'école primaire. Alice était quelqu'un d'audacieux, toujours partante pour une aventure. Dans sa famille, il ne restait plus qu'elle et sa grande sœur, Emma. Toutes deux faisaient le maximum pour s'en sortir, mais Emma avait été touchée par un des virus et avait du mal à remonter la pente, la fatigue étant constamment présente. Alice attendait son amie assise sur les marches du perron de sa maison. Dès qu'elle la vit, elle se leva d'un bond et alla la rejoindre presque en courant pour lui crier dessus :
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Gardiens
FantasíaAvez-vous déjà espéré être promis à un destin plus grand que vous ? Ce ne fut pas le cas pour nos jeunes amis. Quatre terriens au grand cœur, dont les vies se sont dégradées un tantinet, vont devoir affronter les Ténèbres d'un autre monde : Amonda. ...