Chapitre 8 Réécriture : La Noirceur Referme Son Étreinte

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A mon arrivée dans le mobil-home, je me précipite dans ma chambre pour prendre soin de ma plaie. Je ne veux pas que mes parents la voient. Comment pourrais-je leur expliquer, alors que moi-même je ne comprends rien.

La blessure profonde, me provoquant une douleur lancinante à chacun de mes pas, a quasiment cicatrisé. Il ne me reste qu'une légère marque rougeâtre sur la jambe qui se remarque à peine. Sans plus me poser de question sur la bizarrerie de cette guérison soudaine, je m'attelle au choix de ma tenue. Cette activité se révèle plus ardue que d'habitude avec une garde-robe très restreinte. Ainsi que la complexité de ne pas savoir quel style plaira le plus à celui qui occupe mes pensées. Je soupire plus d'une fois face aux échecs de mes combinaisons de vêtements.

- Tu as l'air vraiment tracassé, ma chérie ? intervient ma mère.

- Je ne sais pas comment m'habiller, l'informé-je sur un ton morne.

Elle sourit en observant mon reflet dans le miroir. Elle porte son attention sur mon lit couvert par mes vêtements en esquissant un fin sourire.

- Tu es devenue une magnifique jeune femme. Alors reste toi-même, montre-lui qui tu es, me chuchote-t-elle.

Elle reste avec moi pour assister à mes derniers essais. Ces précieux conseils m'aident à trouver enfin la tenue idéale. Comme j'aime ces moments entre filles, nous sommes si complices et fusionnelles toutes les deux.

Quand je sors enfin de la caravane, le ciel se pare de sa teinte orangée. En partant après avoir eu les dernières recommandations parentales. Un pic de stress me saisit, mon ventre se noue, me provoquant de vives douleurs. Je serre mes mains l'une contre l'autre pour atténuer leurs tremblements. La beauté de la nature dans ce coucher de soleil et les derniers chants de la faune locale ne m'apaisent pas.
Pourquoi je stresse autant, je les vois tous les jours et j'ai déjà été à une de leurs soirées ? Que m'arrive-t-il ?
Les paroles matinales de Marie me reviennent alors en tête comme un boomerang. Elle a vu juste, j'ai peur de le décevoir, je prends ainsi conscience de mes réels sentiments pour Enzo que j'étouffais au plus profond de mon être jusqu'à présent. Mon cœur s'affole, mes mains deviennent moites.
Pourquoi a-t-il fallu que je le réalise maintenant, à une semaine de notre départ ? me réprimandé-je.

Avec ce coup de pression, je marche bien plus rapidement qu'à mon habitude. Je me retrouve sans m'en rendre compte devant la parcelle de la famille de Marie.

- Bonjour anxiété, comment ça va ? me demande-t-elle en me rejoignant.

Je lui jette bien malgré moi un regard froid qui entérine définitivement son ton sarcastique. Je lui attrape le bras pour me blottir contre elle, nous avançons ainsi en silence. Je me sens ridicule, comment ne me suis-je pas aperçue de ses sentiments plus tôt ? J'ai déjà ressenti cela pour Alexandre et je n'avais pas eu ce comportement. Marie respecte mon silence, elle tente de m'apaiser en caressant le dos de main.

- Ah, vous voilà, c'est super ! explose de joie Tina dans notre dos.

Nous sursautons, surprises d'entendre cette voix en amont de notre lieu de rendez-vous. Nous nous retournons en constatant que le petit groupe nous fait face.

- Qu'est-ce que vous faites là, caché dans l'obscurité ? les questionnés-je en fuyant du regard Enzo.

Ne me laissant pas le choix, je me ressaisis rapidement. Leur comportement me rend un peu méfiante, pourquoi ce changement de dernière minute.

- On est venu à votre rencontre, précise le jeune ténébreux qui ne me laisse pas indifférente.

Il s'avance vers moi pour me prendre les mains. Il m'admire avec ce sourire séducteur qui me fait toujours rougir et encore plus ce soir.

Métérise - Tome 1 - L'éveil De La médium Où les histoires vivent. Découvrez maintenant