44. Épilogue

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Athena

Mes yeux fixer sur ma valise, j'écoutais les pas de Benicio raisonnaient dans les escaliers. Je pouvais entendre d'ici, et à la manière dont ses pas n'étaient que très espacés, qu'ils étaient furieux, ou bien paniquer, je n'arrivais encore à le déterminer.

Je suis désolé...

Je m'en veux...

J'entends la porte s'ouvrir dans mon dos, puis calquer, et bien que je mourrais d'envie de me tourner vers lui pour voir son visage, mon cerveau refusait de donner un quelconque ordre à mon corps.

- Ne fais pas ça Athena...

Sa voix m'arracha presque un sanglot que je dus retenir en me mordant la lèvre suffisamment fort pour que je sente le goût métallique du sang se déversait sur ma langue. Son ton suppliant me déchirait littéralement le cœur et pourtant, je ne pouvais guère céder à ses supplications.

- Regarde-moi, au moins. M'implora-t-il.

Je fermai les yeux comme dans l'espoir de chasser ma peine avant de lever mon regard larmoyant sur lui. Je vis son expression, et ce ne fut qu'à ce moment-là que je vis qu'il n'était pas en colère, mais triste. Je le voyais dans ses yeux, il avait tout aussi mal que moi.

- Reste, Athena, je t'en prie.

Mes lèvres tremblèrent sous la tristesse, mais je secouai la tête ma main se resserrant sur la poignée en plastique de ma valise, mon cœur atrocement douloureux.

- Je ne peux pas... Murmurais-je, ma voix se brisant sur la fin. Je n'y arrive pas.

- Putain, mais de quoi tu parles ?

Je fermais un instant les yeux, sentant une larme roulait sur ma joue que je ne pris même pas la peine d'essuyer quand mes yeux rougis revinrent dans les siens.

- J'ai essayé, Benicio, j'ai essayé d'oublier ce jour-là, pendant les deux deniers mois, mais sans cesse, je ne fais que voir ta trahison. J'ai d'abord pensé que cela me passerait, que je finirais par accepter ton contact ainsi que ta présence, mais avec le temps que je pensais pouvoir me réparer, j'ai réalisé qu'il ne faisait que me détruire. J'ai prétendu, que je pourrais passer par-dessus cela, mais plus les jours avancés, et plus ton contact, ta voix, tes baisers, n'avaient sur moi, qu'un effet néfaste. De jour en jour, ça me dévastait bien que je prétendais que cela passerait mais... quand c'était pas ta trahison qui se rejouait dans mon esprit c'était son membre qui pénétrait pas bouche de force, tu- tu dois me comprendre Benicio !

- Athena, je sais que j'ai merdé, ok ? Et j'ai jamais supplié personne...

- Non, laisse-moi finir, murmurais-je d'une voix tremblante. Seulement, je ne faisais que me mentir à moi-même en refoulant cet élan de dégoût que je ressentais un peu plus chaque fois que tu me touchais. Parce que, peu à peu, les images de Cass qui me hantaient, ont été remplacés par celles de l'homme que j'aimais en train de me trahir. Mais je te rassure, tu n'es pas le seul responsable. Ton contact n'est pas le seul à être devenu pour moi répugnant, j'ai des haut-le-cœur dès que quiconque me touche, et je pense que... On ne peut pas vivre comme ça, crois-moi, tu ne veux pas d'une femme qui vomit dès que tu la touches ou dès que tu essayes de la déshabiller, tu ne veux pas d'une femme qui ne fait que ressasser une seule et même journée. J'ai besoin de me reconstruire, mais ce n'est pas en étant ici, avec toi que j'y arriverais.

Je le vis secouer la tête, et même faire un demi pas vers moi avant que je ne recule aussitôt. J'aperçus un froncement de sourcils sur son visage, comme si tous mes mots ne venaient faire sens que maintenant, alors qu'il me voyait refusait son affection que j'avais autrefois adoré.

- Athena, je ne veux que toi, et j'attendrai le temps qu'il te faut, je suis prêt à...

- Mais tu ne comprends rien ! Criais-je, ma voix brisée par mes sanglots. Mon amour disparaît sous mon dégoût Benicio, je... J'ai besoin de partir, ce n'est pas une question, pas une demande, pas une supposition, mais une affirmation, je dois, et je vais partir, voilà tout.

À travers mes larmes, je retirai la bague à mon annuaire que je déposai dans sa main avec une douleur inexplicable dans tout mon corps. Je sentis nos doigts se frôlaient tandis que je reposais sa chevalière dans sa paume, mon cœur meurtrit se serrant si fort à son contact que je cru qu'il allait exploser. Et, l'espace d'un instant, j'eus envie de le regarder, d'en avoir même le courage, mais je savais que si je le faisais, je resterais ici, parce que je n'aurais pas la force de le laisser dans une peine causée par ma faute. J'aurais voulu avoir le courage de tenir plus longtemps, d'essayer plus longtemps de nous réparer tous les deux, mais j'avais l'impression persistante que nous étions une cause perdue, et cela, depuis le début. Depuis le début, nous étions condamnés, parce que, dès le jour où il m'avait enlevé à ma vie, nos destins étaient scellés, et rien n'aurait pu changer cette fin misérable.

J'avais mal au cœur plus que jamais, plus que ce jour-là, c'était une évidence, mais je n'avais pas le choix de m'en aller avant que l'on ne s'autodétruise, parce que je refusais que cela arrive. Et je savais que ce soir, tandis que je repartais à ma vie d'étudiante New Yorkaise, je ne laissais pas seulement Benicio derrière moi, mais bien mon cœur et le sien, en mille morceaux.

Mais, nous étions condamnés, ce depuis le premier jour, et là était notre châtiment que nous n'avions fait que retarder.

5 ANS PLUS TARD

Benicio

Malgré le temps et les années qui ont défilé le départ d'Athena reste coincé dans ma gorge. Mon cœur refuse de guérir, il refuse de me laisser passer à autre chose bien que cinq putain d'année soit passé.

5 ans.

1825 jours.

Et malgré tout ce temps écoulé je n'arrivais pas à me la sortir de la tête, la seule chose à laquelle je pensais été Athena Ross.

Putain, son rire, ses yeux, ses lèvres et son toucher...

Tout d'elle me manquait et ne faisait que me rendre fou à chaque foutu jour qui passait. Et comme si c'était pas assez de perdre mon premier et dernier amour, je ne pouvais plus avoir aucun contact avec elle. Elle avait supprimé tous ses réseaux sociaux, alors la seule chose qui me permettait de la voir était lors de ses procès. Parfois, dès que je le pouvais, il m'arrivait de prendre un vol pour New York seulement pour la voir défendre ses clients.

Mon Dieu...

Depuis son retour dans sa ville natale, Athena avait reprit ses études, ouvert trois maisons d'aide pour les femmes dans le besoin et c'était spécialiser dans les crimes sexuels.

Alors qu'elle avançait, moi, je ne faisais que m'enfoncer dans la colère et ma tristesse que je tentais de refouler en vain.

En cinq ans, j'ai réalisé que ma gâchette était devenue bien trop facile... Mes problèmes de colères n'avaient fait que s'aggraver. Et le nombre de victimes que j'avais faits était tellement élevé que je ne tenais même plus les comptes.

Mais je suppose que le départ d'Athena était une bonne chose pour elle au vu de sa réussite et d'un autre côté, c'était aussi bénéfique à mes affaires, enfin... je suppose. Depuis son départ, mes chiffres d'affaires avaient augmenté et le nombre de rivaux baissé dû à ma gâchette facile. C'était comme si je n'arrivais plus à contrôler ma rage et que c'était la seule chose qui me guidait maintenant, que désormais, je n'avais plus besoin d'écouter un quelconque raisonnement puisque j'étais seule. Je sais que Melina et Diego étaient très inquiets à mon sujet, même qu'il n'accepte pas mes nouvelles façons de faire. Seulement je n'avais pas vraiment de raison d'écouter un quelconque raisonnement rationnelle, je n'avais plus besoin de m'inquiéter d'autre chose que de la réussite de mon équipe.

Maintenant, c'était seulement moi, ma colère et mes ambitions.

ATHENA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant