Depuis sept longues années Rose a quitté San Francisco et est devenue écrivaine.
Après la mort de sa grand-mère, les secrets du passé déterrés, elle s'est exilée en Toscane, sur les traces de sa famille paternelle. Elle y écrit son prochain roman to...
Coucou ! Voilà le chapitre qui va partiellement vous faire revivre en partie la même scène mais du point de vue de Jack...
Bon week-end à vous toutes !
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Les jours se succèdent, fébriles, pluvieux, incertains. Depuis 15 jours, je cherche désespérément un sens à mes actions, une évidence aux siennes sans pourtant trouver une seule réponse qui me laisse sain d'esprit. L'espace de précieuses minutes, de quelques heures, j'ai touché du bout des doigts ce dont je rêvais secrètement depuis 5 ans. Mais au petit matin, comme une réminiscence du passé, il a fallu réintégrer ma réalité. Celle d'un homme en deuil. Je ne peux pas me lancer tête baissée dans une relation qui n'est sans doute qu'un besoin de me raccrocher à elle pour masquer mon chagrin, pour tenter de réintégrer cette vie que nous avons partagé il y des années. Peut-être ai-je encore le blues de cette relation avortée ?
La parenthèse de cette nuit d'Halloween s'est refermée, sans que je ne puisse rien faire pour tenter de rattraper mes paroles et évacuer celles, à l'inverse, que je n'ai pas prononcées. Et pourtant je suis las de tous les non-dits. Je ne suis pas un grand communicant et je me répète qu'il faudrait que ça change. J'ai besoin de réfléchir, de prendre du recul, mais je ne renoncerais pas à elle. Je pourrais me dire que je ne veux plus perdre une seule minute à réfléchir, que j'emmerde tout le monde, mais je ne veux blesser personne.
J'ai besoin de réfléchir à tête reposée, d'être sûr et surtout de fermer ce chapitre avant d'en démarrer un autre...
Je n'ai pas dit mon dernier mot.
Nuit du 31 octobre 2022 — Atelier de Jack.
Je sais très bien ce qui lui arrive.
Je suis en colère de ressentir sa détresse et d'avoir de l'empathie pour elle parce que quand je repense à notre rupture, mon cœur, lui, n'a pas oublié. Chaque réminiscence paralyse mon organe et déchire mon ventre. J'ai mis si longtemps à taire cette douleur.
Et pourtant, je sais que je lui ai pardonné. Je suis juste en colère contre mes propres réactions et
encore plus à cet instant. J'ai passé toutes ces précieuses minutes à lui cracher des paroles dégueulasses parce que je craque, parce que si je laissais mon putain de cœur me dicter ma conduite, je serais déjà en train de la bercer, de la consoler au creux de mes bras pour ne plus voir vibrer la douleur dans ses pupilles dilatées par ses larmes.
Pourquoi ai-je encore ce besoin de la culpabiliser ?
Elle a raison, cette connerie de décision, elle l'a payée autant que moi. Une bêtise qui aurait pu s'effacer aussi vite qu'elle s'était imposée à nous si je ne lui avais pas, moi aussi, jeté mon bonheur à la gueule en m'affichant avec Sam à la naissance de Livio.
