𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄

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𝐀 𝐭𝐨𝐮𝐬 𝐜𝐞𝐮𝐱 𝐪𝐮𝐢 𝐜𝐡𝐞𝐫𝐜𝐡𝐞𝐧𝐭 𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐢𝐧 𝐝'𝐚𝐢𝐬𝐚𝐧𝐜𝐞
𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐜𝐫𝐮𝐞𝐥.
𝐏𝐨𝐮𝐫 𝐨𝐛𝐭𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐚𝐢𝐱,
𝐢𝐥 𝐟𝐚𝐮𝐭 s'armer et aller à 𝐥𝐚 𝐠𝐮𝐞𝐫𝐫𝐞...

Et à mon père, celui qui est une partie majeure de moi-même .

J'espère que cette histoire vous sauvera autant qu'elle m'a sauvé.








𝐑𝐎𝐒𝐄

Los Angeles, 24 février 2011

  
Le temps est gris, les nuages baillent et la pluie se déverse de leurs bouches. Mes pieds s'enfoncent dans le sol boueux encombré par des racines qui dépassent de la terre, comme si elles voulaient nous faire barrage pour nous cacher une vérité trop douloureuse. J'ai toujours haïs les enterrements, mais celui-ci, je ne m'attendais pas à le vivre aussi tôt. Si ce n'est dire que j'aurais préféré ne jamais avoir à y assister.

D'ailleurs, vivre, ou survivre ?

C'est la question que je me pose chaque jour à chaque foutu instant. Je n'ai jamais vraiment pris en considération les paroles de mon père, mais maintenant si. C'est souvent ça avec les humains, on ne fait jamais véritablement attention à la personne qui nous fait face ni à ses paroles, jusqu'à ce que cette dernière disparaisse à tout jamais. Et là, c'est à cet instant précis que tous ceux qui la côtoyaient se réveillent pour balancer des conneries telles que « c'était un si gentil homme », ou bien « il nous manque à tous ». De l'hypocrisie pure et dure. J'hésite à les classer dans la catégorie des pourritures, ou bien des enfoirés. Peut-être les deux.


    Ce ne sont que des foutaises. Mais ce que je hais le plus, ce sont ceux qui te posent des questions aussi inutiles les unes que les autres dans le seul but de faire mine d'être intéressés par notre santé mentale. Des questions auxquelles ils détiennent déjà les réponses. Comme aujourd'hui, par exemple. S'ils essayent de faire comme s'ils étaient préoccupés par les larmes qui dévalent les joues de ma mère et mon visage inexpressif aussi blême qu'un champ recouvert de neige, c'est raté. Ils affichent des mines désolées et compatissantes, mais je semble être la seule à savoir qu'elles sont fausses.


    Mon père ne fréquentait pas grand monde, c'était un homme qui marchait droit et seul. Un homme qui ne comptait que sur lui-même. Tous ces gens ne sont que des menteurs qui ne sont là que par intérêt. Ils espèrent que ma mère leur fasse cadeau d'un billet assez conséquent en échange de leur épaule sur laquelle pleurer.

    Qu'ils aillent se faire foutre tous autant qu'ils sont.


    « Souviens-toi Rose, dès que tu te sentiras abandonnée ou bien tout simplement seule, observe le ciel. Lui sera toujours là et les étoiles sauront t'apporter le réconfort que personne n'a su t'offrir. Nous sommes sept milliards d'êtres humains sur terre, il y en aura toujours un pour le contempler en même temps que toi. Et à ce moment-là, la solitude ne sera qu'un lointain et fâcheux souvenir ».


    Ses paroles tournent en boucle dans mon esprit comme un disque rayé. Ses mots resteront ancrés dans mon cœur comme dans mon âme.


    Peu à peu, le cimetière se vide et laisse l'obscurité du lieu déteindre sur la nouvelle tombe qui vient de se frayer une place parmi les autres. Une fois que tout le monde l'a quitté pour de bon, je me retrouve seule face à mon père, ou plutôt ce qu'il en reste. Ma mère pose sa main sur mon épaule puis me délaisse et rejoins les autres, ses cernes violets n'ont jamais été aussi creusés et marqués. Je m'assois par terre en fixant la pierre tombale, la gorge aussi nouée qu'un nœud de corde et la poitrine comprimée, comme si un poids d'une tonne était appuyé dessus.


    Le monde est malsain, l'univers est blessant, la vie est injuste. Elle m'a arraché mon père comme si on confisquait un téléphone à un gamin. Seulement là, rien ni personne ne sera jamais en mesure de me le rendre. C'est quelque chose d'irréversible que nous sommes obligés d'accepter. À dire vrai, je ne me rends pas totalement compte de la situation. Au contraire de ma mère, je n'ai pas versé une seule larme. C'est peut-être... une manière de me rassurer. En réalité, je m'accroche à l'infime espoir qui pousse mes sens à rester éveillés. Celui qui me chuchote constamment que ce n'était qu'une mauvaise blague et que mon géniteur reviendra pour me serrer à nouveau dans ses bras comme il avait tant l'habitude.


    Mais au fond de moi, je sais que ce n'est pas le cas. Mon père a fermé les yeux et ne les ouvrira plus jamais. Son cœur a cessé de battre. L'univers a pris son âme. Mais ce que tout le monde ignore, c'est qu'en arrachant celle de mon père, il a également emporté la mienne.




Coucou guysss !! Voilà le prologue, première rencontre avec notre chère Rose et j'ai tellement hâte de vous faire découvrir la suite !

Je n'ai pas grand chose à dire si ce n'est...

𝐖𝐞𝐥𝐜𝐨𝐦𝐞 𝐭𝐨 𝐭𝐡𝐞 𝐋𝐢𝐚𝐫 𝐞𝐫𝐚.

𝐋𝐈𝐀𝐑 𝐓𝟏 { en réécriture }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant