Théo

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PDV Théo :

Deux jours. Il ne me restait que deux jours avant le 10 mai. Je suis tellement stressé. Est-ce que je pourrais lui parler ? Va-t-il savoir que je suis son fils ? Va-t-il me haïr, moi et mon existence ? Acceptera-t-il que je l'appelle papa ? Que va dire Sandrine, ma tutrice, celle qui a toujours pris soin de moi pour honorer la mémoire de ma mère, morte avant de m'avoir donné naissance ? Va-t-elle me confier à lui ? Et lui, va-t-il se débarrasser de moi ? Mon cœur battait à tout rompre, mes yeux humides. J'allais la voir. Pourrais-je encore l'appeler "maman" sans blesser mon géniteur ?

(Mais...à 7 ans, je ne me  posais pas autant de questions... Calme-toi, calme-toi.)

Moi :
— Maman, j'ai... j'ai peur. Et s'il me déteste ? Ou pire, s'il s'en veut de ne pas avoir compris le message de TP ?

Maman :
— Avec des "et si", on pourrait mettre Paris en bouteille. Tout va bien se passer.

PDV Sandrine (ou Maman, comme vous voulez) :

Théo est tellement inquiet. Je le comprends, bien sûr, mais il n'a pas à s'en faire, je suis là pour le protéger. TP, si tu voyais ton fils, il a tellement grandi. Moi aussi, j'ai des doutes sur la réaction de son père. Selon ce qu'il décidera, Théo pourrait ne plus jamais être le petit garçon souriant qu'il est aujourd'hui. Mais je dois rester forte, pour lui, pour TP.

Nous étions au concert, c'était la fin. Le "plan" était simple : à la fin du concert, aller voir le père de Théo, lui demander de nous parler dans un endroit plus calme et discret pour lui révéler la vérité. Oui, ça ressemblait à une idée sortie tout droit de l'esprit d'une folle.

Je m'avançais vers la scène, Théo me tenant la main, tremblante et moite. Il marchait devant moi, avec un air tendu.

Moi :
— Bonjour... je m'appelle Sandrine et j'aimerais vous parler. C'est assez délicat et important...

Nuit :
— De quoi voulez-vous me parler ?

Moi :
— Ne vous en faites pas, tutoyez-moi. Pourrions-nous avoir cette discussion dans un lieu plus discret, s'il vous plaît ?

Nuit :
— Non, je regrette.

Il commença à partir. Que faire ? Je regardai Théo, son sourire s'était effacé. Je... je devais le retenir !

Moi :
— C'est à propos de TP, de Tn TP... c'est elle qui m'a demandé de vous parler.

Il s'arrêta net et se tourna vers moi.

Nuit :
— TP est morte. Il est impossible que vous l'ayez connue.

Moi :
— Vous êtes blessé, cela se voit. Quand elle est partie de chez vous, elle est venue ici. Elle a été admise à l'hôpital où je travaille. Elle m'a demandé de transmettre un message à un certain Théo Marclay... C'est bien vous, n'est-ce pas ?

Nuit :
— Demain, 16h, ici.

Je hochai la tête, puis partis avec Théo. Une fois dans la voiture, il éclata en sanglots.

Théo :
— Je savais qu'il n'allait pas m'aimer... Maintenant, il nous déteste...

PDV Nuit :

Voilà, la femme d'hier est là. Et elle a encore ce petit garçon avec elle. Je ne sais pas si c'est une manie, mais elle le trimballe toujours. J'espère que ce n'est pas des conneries et qu'elle connaissait vraiment TP. Ça fait déjà sept ans qu'elle a disparu. J'ai réalisé son rêve, je suis devenu chanteur. Ce chemin que j'ai emprunté grâce à elle brille, mais son sourire me manque terriblement.

Sandrine :
— Merci d'être venu.

Moi :
— Ce n'est pas une conversation pour enfant, qu'est-ce qu'il fait ici ?

Je n'étais pas stupide, je savais que cela pouvait blesser le gamin, alors j'ai fait en sorte qu'il n'entende pas.

Sandrine :
— Comme vous le savez peut-être, TP souffrait d'une maladie grave du pancréas, et les médecins ne pouvaient rien faire...

Moi :
— Non, vous l'avez laissée mourir ! Elle aurait pu faire une greffe et être encore ici !

Sandrine :
— Quand elle est partie de chez vous, elle a pris plusieurs trains pour s'éloigner de vous, pour ne pas vous faire souffrir davantage. Le 16 mai 2017, elle a appelé une ambulance. C'est à ce moment-là que je l'ai rencontrée. Elle m'a tout raconté sur son passé, sur votre relation. Elle m'a confié une tâche importante : prendre soin de...

Moi :
— Écoutez-moi bien, madame, c'est bien gentil votre histoire, mais je le sais, elle ne voulait pas que je souffre. Vous suivez ses instructions, mais moi j'en souffre déjà trop. Ce n'est pas pour qu'une inconnue vienne enfoncer encore plus le couteau dans la plaie.

Sandrine :
— De votre enfant. Voilà de qui je devais prendre soin. TP était enceinte quand elle est partie. J'ai donc pris soin de votre fils. Elle voulait que vous le rencontriez.

Moi :
— Je... Mon... Enceinte ? Attendez, quoi ?

Moi :
— Je... c'est faux, je n'ai pas d'enfant... Vous mentez !

Sandrine :
— Pas du tout. C'est pour cela que j'ai amené cet enfant avec moi. Si vous voulez, vous pouvez faire un test de paternité.

Moi :
— Je... je n'arrive pas à y croire. Je n'ai pas d'enfant... TP, pourquoi ne m'as-tu rien dit ?

Les larmes coulaient de mes yeux. Je m'accroupis, en pleurs, quand soudain, une petite main se posa sur mon bras.

? :
— Je... je sais que vous ne m'aimez pas et que mon existence vous importe peu, mais c'est comme ça. TP ne voulait pas vous voir souffrir. Je sais que je ne suis qu'un gamin et que je n'ai rien à faire ici, mais elle m'a écrit cette lettre avant de mourir.

Il me tendit une lettre.

Lettre de TP :

"Salut. Je ne suis pas douée pour les adieux larmoyants, alors je vais simplement te dire la vérité. Ma vie n'a été que mensonges, et j'ai souvent pleuré. Chaque personne que je rencontrais me faisait souffrir. Théo, le petit garçon qui t'a donné cette lettre est ton fils. Je suis désolée, désolée de ne pas te l'avoir dit. Désolée de m'être lâchement enfuie. Je suis enceinte d'un mois, et je suis si heureuse. Heureuse que ce soit toi, le père de mon enfant. Théo, ne l'oublie jamais, je t'aime, je t'aimais, et même après ma mort, je t'aimerai toujours. Dis à notre enfant que sa maman est désolée, désolée de ne pas avoir été une bonne mère."

Je levai les yeux vers le petit garçon. Je la voyais, TP. C'était comme si elle se tenait derrière lui, me souriant et me tendant la main. Je le serrai dans mes bras.

Quelques années plus tard :

Aujourd'hui, c'est son anniversaire. Cela fait déjà trois ans qu'il vit avec moi. C'est mon fils, et je l'aime de tout mon cœur. TP, Théo a tellement grandi. Si tu pouvais le voir, tu serais si fière de lui. Je suis aussi en couple avec une fille, elle s'appelle Céline. Au départ, c'était ma meilleure amie.



Your lie nuit incolore x tp tome 2 de cette nuit sans couleur. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant