27. Mettre le feu

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Lys, le lendemain 6h

Carter et Lucas parlent dans le salon ce qui me réveille et me met de mauvaise humeur. Je n'aime pas être réveillé aussi tôt, je crois que personne n'aime enfaite. Ils parlent de notre mission du jour, nous devons récupérer la cargaison de revolver.

C'est le moment pour moi de montrer mes capacités à combattre. Je veux prouver qu'ils peuvent compter sur moi en tant qu'allié. Ils vont découvrir une nouvelle facette de moi. Je veux qu'ils sachent qu'ils peuvent me faire confiance.

Mais je veux surtout me prouver à moi-même que je suis capable d'y arriver, ces derniers temps je ressens plus de choses. De l'inquiétude, de la nostalgie, de la tristesse, de la douleur. De l'amour. J'ai donc l'impression que je ne suis plus capable de finir ce que j'ai commencé.

Je me lève du canapé dans lequel je me suis endormie. Les garçons prennent leur petit-déjeuner dans la bonne humeur comme si nous n'irions pas combattre dans quelques heures.

C'est effrayant de voir à quel point leur métier n'a plus aucun impact sur leur mental et leur humeur. C'est comme si c'était la routine, ils en discutent comme si de rien était.

Je dis cela alors que je suis exactement pareille. Mais d'un point de vue extérieur tout est différent.

Je repense tout à coup à ma vie d'avant, elle me manque. Je repense aussi au fait que je ne me suis pas encore excusé auprès de Carter de l'avoir blessé en parlant de son père. C'est un sujet très sensible pour lui à ce que j'ai pu comprendre, il a interdit à toutes les personnes le connaissant de le mentionner.

Je devrais peut-être m'excuser non ?

-Il faut qu'on soit discret, personne ne doit nous voir entrer dans l'entrepôt. On charge la cargaison dans la voiture et on embarque en direction de Naples. Si personne ne nous remarque ce sera un jeu d'enfant, mais si le contraire se produit, il faudra savoir réagir de la bonne façon. Nous sommes trois contre une centaine, si l'un d'entre nous se fait tuer il condamne les autres. Alors aucun de nous ne doit mourir ou être blessé, compris ? annonce Carter après un léger blanc.

Avec Lucas, nous hochons la tête. Aucun de nous ne doit mourir. Mais en tant que jefe du Cartel du Golf, je ne laisserais aucun de mes hommes mourir. Mais on ne peut pas tous vivre, une équipe perdra l'un de ses membres.

Lequel de nous va mourir ce soir ?

-Je dois te parler Lys, me dit Carter en faisant signe à son meilleur ami de partir.

Lucas part donc dans la salle de bain et nous entendons l'eau de la douche couler. Je m'assois en face de Carter, ce dernier attend plusieurs secondes avant de dire :

-Je t'interdis de mourir aujourd'hui. Pas ce soir. Pas sous mes yeux. J'ai communiqué des informations à Rafael de sorte à ce que tu vives, je n'ai pas fait ça pour te voir mourir le lendemain.

-Ta confiance en mes capacités est tellement basse que ça en devient presque vexant. Tu ne m'as pas vu combattre, certes, mais je t'assure que je sais me battre alors ne t'inquiète pas pour moi. Et je te l'ai déjà dit, vous aurez le temps de mourir avant qu'un seul des hommes de Rafael ait eu le temps de me toucher.

-J'espère bien pour toi, je ne pourrais pas venir te sauver cette fois, me dit-il à l'oreille après avoir rigolé doucement.

Je le vois ensuite détourner le regard et à plusieurs reprises, il essaie de dire quelque chose mais rien ne sort de sa bouche. Je me demande bien à quoi il peut penser. Est-ce qu'il se pose les mêmes questions que moi ? Il n'est peut-être pas convaincu de ce que je viens de dire.

Bugiardi [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant