Chapitre 3

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Qu'est-ce que Bakugo me veut? Il pouvait pas juste m'ignorer? Je voulais juste sortir discrètement. C'est fichu maintenant.
Pourquoi il s'approche? Qu'est-ce qu'il fait? Son étreinte me prend par surprise. Il m'appelle sale nerd et après il me fait un câlin? Mais il va pas bien ce mec!
Je le repousse sèchement.

-Qu'est-ce que tu fous?

-Je te faisais un câlin, ça se voit pas le nerd? Mais t'es pas sensé être interdit de sortie? Comment ça se fait que tu soit dehors?

-Heu... Bon, ok, je voulais juste sortir. Mais ça explique pas pourquoi tu m'as fait un câlin!

-On sort ensemble. Enfin, sortais ensemble, vu que tu semble plus t'en souvenir.

Attends, WTF? Comment ça on sort ensemble? C'est quoi ce bordel?
Il n'attends pas de réponse. Son visage s'assombrit quand il voit le choque sur mon visage. Il me prends la main et se retourne.

-Viens, allons au centre commercial. Quitte à sortir, autant le faire bien.

Il me traine à moitié derrière lui avant que je comprenne le sens de ses paroles et que je le rattrape.

-Alors comme ça on est ensemble? Tu me connais bien du coup. Tu peux me parler de moi?

Il soupire, il ne semble pas très à l'aise.

-Apparemment l'amnésie ne fait pas perdre les mauvaises habitudes. Tu parles toujours autant. Peut-être un peu moins, vu que t'as plus rien à raconter. On se connait depuis longtemps.

On arrive à un arrêt de bus, où on s'assoit pour attendre... le bus, bravo! Super, je suis cynique avec moi-même maintenant. Bakugo regarde le ciel. J'ai l'impression qu'il ne va plus parler, mais il reprends.

-On était voisins. Tu m'adulais quand on était petits. On parcourait notre petit monde à deux. J'étais devant et tu suivais, avec ta petite bouille et tes grands yeux verts. En maternelle, on s'est fait quelques amis mais on restait la plupart du temp ensemble.
C'est au passage en primaire que ça a mal tourné.
Ta mère t'as emmené passé un examen pour connaitre ton alter. Le résultat était que tu n'en avais pas. Vous avez beaucoup pleurer tout les deux. Tu es venu encore une semaine après le test. Tu n'avais pas l'air bien. Tu étais si fatigué que tu dormais en classe, alors que d'habitude c'est toi qui disait aux autres de pas dormir. Tu mangeais à t'en rendre malade à la cantine, on aurait dit que c'était ton dernier repas chaque jour. Tu nous parlais presque plus, et on jouait plus ensemble après l'école.
Ensuite, tu n'es pas venu pendant un mois. En fait, on t'as plus vu pendant un mois. On croisait ta mère en allant faire des courses de temps en temps mais c'est tout. C'était bizarre, parce que nos mère étaient très proches. Des fois, j'entendais des cris chez vous quand je rentrais tard.
Le mois suivant, tu étais en classe, complètement impassible. Tu m'as fait peur ce jour là. On aurait dit que tu étais mort. Tu es resté distant tout le reste de la primaire, on ne s'est plus parlé et tu rentrais chez toi dès la fin des cours.

Le bus s'arrête devant nous, l'interrompant parfaitement. Le reste du trajet jusqu'au centre commercial se fait dans le silence complet.
J'en profite pour réfléchir. Je n'ai pas besoin d'aller chercher très loin pour me douter que mon enfance n'a pas été paisible. Mais son récit m'a apporté une question me semblant plus importante que les autres. Si je suis sans-alter, comment ai-je fait pour intégrer Yuei, une école de héros où avoir un alter est indispensable?

A QUI LA FAUTE ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant