Comme tous les soirs mes tourments prennent.
À l'instant où mes yeux se ferment, le noir qui m'entoure me paraît familier.
Une maison sans porte, sans fenêtre, une maison dans mon cœur, une maison où il est là.Omniprésent, de par son odeur légèrement épicée ou par ses photos qui tapissent aussi bien les murs que mon cœur.
Chaque nuit je le vois, il est là avec moi et il me parle, de sa journée, de ses tracas, de son professeur qui ne le lâche plus ou de sa sœur qui meurt d'envie de me rencontrer.
Et moi j'écoute, pas le son des vagues aux loin ou celui des mouettes agonisantes mais sa voix, si douce et ferme que je voudrais l'emprisonner dans un coquillage et la garder pour toujours avec moi.Cette voix qui s'estompe quand le soleil se lève, elle qui devient floue et distante, qui se distorde pour ne plus se reformer.
Mon rêve qui devient cauchemar, l'image qui part progressivement tandis que mon réveil sonne. Ce réveil qui me harcèle depuis des années sans jamais me laisser me noyer dans ce paradis endormi.Et les larmes s'envolent, elles pleurent leur amour parti, l'amour d'une âme qui s'envole au petit matin.
Elles crient comme ma raison qui ne devient que folie.Mes jambes sont lourdes le matin, un jour de plus sans qu'il ne soit là, à mes côtés, à me sourire comme il le fait si bien.
Mes genoux crient à l'aide car je ne les utilise jamais sauf pour parcourir la route des enfers qui mène à mon école.
Cette route sinueuse, grisâtre et vide; tout est vide sans lui, sans l'étoile qui illumine mes pensées.Alors la musique me réconforte, elle soigne mon cœur malade même si sa présence aurait pu me sauver de la mort, je résiste.
Chaque jour je marche, je ne prends pas le bus, je marche seulement, pour essayer d'oublier.D'oublier notre lien immuable, notre petit quelque chose qui est ma raison d'être.
Seulement, quand j'arrive et que la réalité me rattrape je souris, pour le monde et pour mes amis mais avant tout pour lui, je sais qu'il m'observe.
Je le sais même sans pouvoir le toucher, son amour me transperce et articule mes membres vides d'ambition.Je vois son nom partout, dans les couloirs et dans les murs, dans les paroles des professeurs, dans les nuages qui étourdissent ma vision.
Il me hante, me poursuit sans vergogne partout où je vais, il ne me laisse pas l'oublier.
Je n'ai plus le choix depuis longtemps mais j'ai cessé de lutter, plus rien ne me libérera de son emprise.Son regard sur mon corps, ses pensées qui complètent les miennes, ses doigts dans mes cheveux; tout ça me retient, tout ça et plein d'autres choses.
Tous ces moments qui restent ancrés dans ma tête, qui me font voler et redescendre aussi vite.
Pourquoi vivre sans lui quand il est la raison de ma présence sur ce sol froid et abrupt ?
Il m'a prévenu, m'a averti du danger, des gens qui voudraient s'en prendre à moi, des médicaments qui me feraient l'oublier.
Toutes ces nuits à le vouloir dans mes bras sans le pouvoir, simplement parce qu'ils me l'avaient repris, tous ces soignants au regard apeuré devant mon état, je sais maintenant, j'ai compris que je ne voulais que lui.Seulement lui m'est nécessaire, il peut me soigner de tout parce qu'il m'aime, parce que son amour pour moi est la solution même s'il n'existe seulement que pour moi.
Je n'ai pas le choix, je dois le garder pour moi, l'aimer en secret sinon il me sera arraché, sinon mon monde s'effondrera.Tu m'appelles, dans la nuit, dans les étoiles, dans mes rêves de toi et même dehors.
Au soleil tu cries mon nom, celui que personne n'entend et que tu es le seul à connaître.
Tu le dis, tu le murmures, tu le susurres, il glisse sur tes lèvres comme si elles n'étaient faites que pour le prononcer.Malgré ça je ne peux pas te rejoindre, je te revois sans cesse sans pouvoir te toucher, te sentir.
J'aimerais tant pouvoir te faire visiter mes coins préférés, que l'on écoute la radio, seuls dans une voiture au-dessus d'une falaise devant un coucher de soleil.
Que tout le monde se retourne en nous voyant tellement notre amour rayonnerait.
Mais ça n'arrive pas, jamais et je le sais, pourtant j'espère.

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The Apparition_Minsung
FanfictionTu le ferais pour moi ? Pour notre amour Sungie ? Oui. •Why are you never real ?