Chapitre 2

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Comme à chaque fois depuis que mon frère m'emmène dans sa super voiture, je sens les visages se tourner vers moi lorsque j'en descends. Enfin à vrai dire, personne ne me regarde vraiment. Les garçons admirent la caisse, tandis que les filles n'ont d'yeux que pour Jonathan, « un dieu sur Terre » comme la plupart d'entre elles l'appelle.


« Bon, bah passe une bonne journée. Bonne rentrée. » grommelle Johny alors que je sors de la voiture, comme si être poli et gentil avec son frère était quelque chose d'insupportable.


Je le remercie en souriant, puis me dirige vers l'entrée du lycée. Je soupire à la vue de l'établissement imposant où je vais devoir passer mes journées. Allez, après tout c'est la dernière année que je passe ici. Parmi la foule d'élèves amassée devant le panneau où sont affichées les listes des différentes classes, je cherche mes deux meilleurs amis du regard. Lorsque j'aperçois une masse de bouclettes brunes et une coupe au bol rousse, un sourire prend place sur mon visage et je fends la foule d'un pas décidé. J'attrape le bras du petit brun à lunettes qui se retourne, surpris, avant de me faire un grand sourire et de me prendre dans ses bras.


« Tu m'avais manqué mon p'tit Dashie ! »

« Arrête de m'appeler comme ça ! » je m'écrie en riant.

« Bah alors, Dashawn, on me dit plus bonjour ? »


Je souris au grand roux avant de le prendre dans mes bras lui aussi.


« Vous avez réussi à atteindre le panneau d'affichage ? » je leur demande, curieux de savoir si cette année encore, nous serons dans la même classe.

« Nope, pas pour l'instant. » me répond Willard, secouant ses boucles brunes de gauche à droite.

« On t'attendait. Mais maintenant que t'es là, je peux m'amuser un peu. » me dit Burke en souriant malicieusement.


Ce-disant, il joue des coudes, c'est assez violent d'ailleurs, pour se frayer un passage jusqu'aux listes, et gratifie tous ceux qui se retournent pour protester d'un regard noir accompagné d'un « Un problème ? » qui en fait frissonner plus d'un. Évidemment, c'est un rôle qu'il joue, il n'est pas violent ou agressif habituellement, bien au contraire, il est juste un peu sadique. Willard et moi le suivons jusqu'au panneau d'affichage. Mon regard cherche nos trois noms, et je finis par trouver le mien. J'observe la liste de ma classe attentivement, mais sans succès.


« Les gars, on est pas ensemble... » je dis en poussant un soupir déçu.


Lorsque je tourne la tête, je me rends compte qu'ils ne m'écoutent pas, trop occupés à se réjouir d'être ensemble, ne faisant plus attention à moi. Légèrement énervé et déçu par leur réaction, je tourne les talons et entre dans le lycée, en m'extrayant tant bien que mal de la foule d'élèves étouffantes devant les listes. Le début des cours n'ayant pas encore sonné, je décide d'aller m'asseoir sur un banc dans la cour. Deux minutes plus tard, Willard et Burke déboulent, essoufflés et rougis par l'effort.


« Mec ! Qu'est-ce qui t'as pris de te barrer comme ça ? » s'exclame Willard.


Je soupire devant la débilité de la question et l'évidence de la réponse, mais je hausse les épaules.


That Strange GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant