Leurs Noms

Chapitre 27 - Familles

--------------Violet--------------

Angleterre, 20h30.

Ouvrant les paupières, je vis des yeux verts posés sur moi.

Hein ?

Je voulus me redresser, mais une douleur à la nuque et au dos chassa l'audacieuse idée de mon cerveau. Vaincue, j'essayai de me souvenir de quelque chose.

Pourtant, rien.

Alors comment expliquer que j'étais dans ma chambre, dans le manoir de Chloé, à des kilomètres de l'université ?

Avec Caleb Delta ?

Je le sens très mal.

- Pourquoi je suis ici ? demandais-je d'une voix éraillée.

Le brun esquissa un faible sourire.

- Parce que tu n'es pas au gala, répondit-il.

J'avais l'esprit embrumé. Je ne comprenais rien. Je ne voyais pas le rapport. J'avais faim.

- Quoi ?

Il se leva, et sortit de la chambre sans aucune explication.

OK...

Cinq minutes plus tard, il revint, un ordinateur sous le bras, et un plateau avec une boîte à pâtisseries dessus. Je fronçai les sourcils, mais il posa le plateau sur moi, se rassit sur son fauteuil bleu rembourré, et ouvrit la machine sans plus s'intéresser à moi.

Perplexe, et un peu vexée, j'ouvris la boîte sur mes jambes...

Et un sourire rayonnant éclaira mon visage.

Relevant mon regard vers Caleb, je m'apprêtais à le remercier quand je vis qu'il ne m'ignorait pas, mais voulait me montrer quelque chose. Une vidéo, en fait, de Hello magazine.

Où on voyait une jeune femme me ressemblant comme deux gouttes d'eau, souriante, sublime, rayonnante, au bras du prince de Galles, Nathaniel Windsor.

Ils avaient l'air heureux.

Ils avaient l'air jeunes.

Ils avaient l'air riches.

Ils avaient l'air royaux.

Et alors que le couple souriait, mitraillés par les paparazzis, à peine aveuglés par les centaines d'éclairs lumineux, la voix de la journaliste disait :

« Violet Crey, victime récente d'un kidnapping, qui semblait hier bien décidée à garder une vie privée, semble avoir changé d'avis. À moins qu'elle ne soit tombée sous le charme du conte de fées, tout juste sortie de ce traumatisme, et que Sa Majesté le prince Nathaniel soit attiré par la vulnérabilité de cette magnifique miraculée »

Je fermai les yeux, tentant de garder mon calme. Mais je sentais la colère monter.

- Je vois, murmurais-je.

Le bruit de l'ordinateur qui se ferma me fit rouvrir les yeux. Caleb le posa délicatement sur le meuble, à côté de lui. Puis il se pencha vers moi, et fit :

- Mange.

Je baissai les yeux vers la tarte aux framboises. Cependant, malgré son allure délicieuse, j'étais énervée. Très énervée.

Caleb se redressa, puis fit :

- Et pour répondre à ta question, tu es ici parce que ton garde du corps t'a drogué, t'a mise dans une limousine, où Chloé était déjà, mais dans le coffre. Vous avez échangé de place en cours de route, et quand tu es arrivée ici, tu as été sortie du coffre alors que Chloé était déjà au gala, et mise ici pour te réveiller tranquillement.