Chapitre 10

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Chapitre 10

Musique : Let the world burn
Ronan Martinez

Il se passe des choses dans la tête de ce gamin. Des démons ingérables même par le pire des diables. Il a vu des choses dans ce bureau qui lui ont rappelé ce qu'il a enduré, je ne cherche pas à l'aider. Si j'ai un ennemi à anéantir c'est bien lui. Aza a beaucoup d'ennemis et aucun amis mais il reste inatteignable.

Il ne veut pas dire à voix haute ce que ses yeux ont vu pourtant ses prunelles hurlent d'horreur. Je souhaiterais pour une fois qu'Aza soit faible parce qu'ouvrir sa gueule me faciliterait la tâche. Mais ce putain de môme s'entête.

Je veux que la mission avance et Aza en est la clé. Alors je réajuste mon costard et écrase ma clope. Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux, je cours à ma perte en essayant d'aider ce foutu Cruz. Mon cœur est bien trop doux pour ce monde de mafieux. Je ricane à cause de ma remarque mental avant de me mettre marcher.

Je rentre dans le bâtiment et monte les marches lentement. J'arrive au premier étage. De là où je suis, je vois la porte du bureau de Riccardo. Je mentirais si je disais que l'envie d'aller fouiller à mon tour ne me torturait pas l'esprit. Avec ce qu'il y a dans ce bureau je pourrais avoir toute les informations afin de finir la mission et obtenir tout ce dont j'ai besoin sur le passé d'Aza.

Je me remets à gravir les marches jusqu'à l'étage des chambres des clients du casino. L'étage où se trouve nos chambres. Simplement je ne m'arrête pas devant le numéro de ma chambre. Je poursuis mon chemin jusqu'à la porte voisine.

Je respire un coup puis je toque et rien ne se passe. Je commence déjà à m'agacer. La porte daigne enfin s'ouvrir, non pas sur l'homme que j'attends mais sur une femme.

- Salut Martinez. Je sors j'ai un plan cette nuit. Aza est sous la douche, à plus !

Lilly accompagne ses phrases par un clin d'œil notamment à la mention de son plan du soir. Je ricane avant de passer la porte et de fermer derrière moi. La chambre est identique à celle que je partage avec Jace. Un cabinet à la droite une fois qu'on rentre, un lit double dans la grande pièce adjacente. Une immense baie vitrée avec vue sur Las Vegas.

Je vais m'assoir sur le grand lit et tout comme le mien, il est confortable. Comme me l'a indiquée Lilly j'entends l'eau de la douche couler dans la salle de bain face au lit.

L'eau s'arrête et je me prépare à une discussion mouvementée. La porte s'ouvre et ma respiration se coupe. Aza sort, vêtue seulement d'un pantalon droit sur les jambes. Mais ce qui me coupe le souffle ce n'est certainement pas la beauté de son corps mais les blessures apparentes. Je détourne immédiatement les yeux pour ne pas lui voler une intimité de plus. Bien qu'il ne m'est pas remarqué. Il enfile une chemise et se retourne. Lorsqu'il me voit il ne montre physiquement aucune surprise mais intérieurement il me crache dessus.

- Putain Ronan je vais te flinguer !

Il referme maladroitement sa chemise, ses mains sont bafouilleuses mais elles parviennent à fermer tout les boutons.

Une fois sa tâche terminée il relève un regard assassin sur moi. Ses yeux me transmettent toute la haine que je lui provoque. J'étais venu parler pas crever putain. Mais pour la première fois la colère d'Aza est justifiable, parce que pour une fois j'ai commis une erreur. J'ai franchi l'espace vital d'Aza Cruz.

Je me lève et je vais me placer en face à face avec lui. On fait la même taille avec une corpulence à peu près similaire, en d'autre therme, pour l'instant, aucun de nous deux n'a l'avantage sur l'autre. Je viens à me demander pourquoi à chaque fois qu'on s'approche de trop près une bataille doit exploser ? Ce sera toujours lui contre moi, on ne sera jamais du même camp.

Nos âmes se font la guerre à travers nos yeux parce que physiquement nous sommes censés être en équipe, et c'est principalement pour ça que je suis venu mais comme d'habitude Aza n'écoute rien ni personne, évidemment à quoi je m'attendais.

Il rompt notre contacte visuel, la tête haute et avec mépris, comme toujours. Il marche en direction du lit sans baisser sa garde. Il s'assoit, appuie ses coudes sur ses genoux et pose sa tête sur ses mains jointes. Tel un conquérant. Il me juge de la tête aux pieds.

- Parle.

- Je suis venu pour un dialogue pas pour un monologue Aza.

Je récupère tout mon sérieux et ma voix s'est refroidit pour lui annoncer la couleur. Il est hors de question qu'il me la foute à l'envers parce que je fais ça avant tout pour terminer cette mission, mais cette stratégie lui est plus favorable à lui qu'à moi. Je n'y gagne rien à par du temps. Lui ne quittant jamais sa carapace de connard froid, est toujours de même poile lorsque je commence.

- Nous allons mener une double enquête. D'un côté avec ta famille dans les locaux du Casino, et de l'autre toi et moi au sain du Club.

Lui parler d'une quelconque alliance entre lui et moi me persécute la gorge. Je vois à travers son visage qu'il prend en considération le pour et le contre. Il n'a pas l'air convaincu alors j'en rajoute parce que je n'accepterai aucun refus. Mon égo en prendrait un coup.

- Cela te permettrait d'empêcher ta famille de découvrir ce que tu cache.

Parmi les nombreux regards noirs que me lance quotidiennement Aza, je peux dire que celui la est d'autant plus menaçant parce qu'il n'y a rien de provoquant, là il me montre clairement que je parle beaucoup trop. Qu'il en soit ainsi, j'aime l'ouvrir.

La tension augmente de plus en plus. Mais alors que je m'apprêtais à lui laisser un délai pour lui permettre de réfléchir il se lève. Son visage est crispé de stresse et de colère tendit qu'il pointe un doigt accusateur sur mon torse. Je ne scille pas. Je ne bouge pas d'un millimètre et mon expression faciale reste neutre.

- J'accepte Martinez mais, envisage de me la mettre à l'envers et ça en est fini de toi.

N'aimant absolument pas l'excès de haine qui le traverse je ne perds pas de temps pour réagir.

- Je ne te demande pas de me faire confiance personnellement mais accorde moi une confiance professionnelle.

Sur mes mots je ne le regarde pas une seconde de plus par peur de lui faire avaler mon flingue. Je sors et claque la porte. J'ignore dans quoi je me lance mais ça ne peut que être risqué aux côtés d'Aza.

Fin chapitre 10

Le calme avant la tempête 🫣

Suis moi je te fuisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant