19. Les prémices d'un désastre : S'adapter - Partie 3

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Mezhelan se sentait de meilleure humeur lorsqu'il retourna dans la pièce principale de la maison close. Il chercha Soren du regard, avant d'enfin le repérer, accoudé au bar à côté d'un grand costaud aux cheveux noirs armé d'une imposante épée dans le dos. Il se dirigea alors vers eux et interpella Soren.

Ce dernier se tourna pour lui sourire en l'inspectant du regard : "Ç'a été ?" demanda-t-il.

Mezhelan n'avait pas trop envie de s'étendre sur le sujet, et répondit simplement : "Oui, oui..."

L'homme à l'épée devait avoir la trentaine et s'était tourné pour le regarder avec curiosité.

Mezhelan jeta un coup d'œil à Soren en questionnant : "Ne... me présentes-tu pas ?"

Soren s'empressa de le faire : "Excuse-moi. Voici Johannes. Nous commencions tout juste à faire connaissance."

Mezhelan tendit la main en affirmant : "Enchanté, je suis Mezh'."

"De même." répondit l'homme avec peu d'enthousiasme.

Soren fixa la poignée de main avant de regarder Mezhelan avec beaucoup d'intérêt.

Ce dernier fronça les sourcils sans comprendre l'expression de son ami, pendant que son regard s'arrêtait sur la pierre blanche autour du cou de Johannes. Même s'il n'était pas dans un état de concentration optimal, Mezhelan sentait que l'énergie environnante était aspirée par elle, ce qui était très troublant : "Vous avez un collier intéressant." remarqua-t-il simplement.

Johannes esquissa un sourire étrange en regardant le torse de son interlocuteur : "Vous aussi." répondit-il.

Le mage baissa aussitôt la tête pour voir que son médaillon n'était plus sous ses vêtements. Il n'était pourtant pas du genre à commettre ce genre d'erreur. Sans doute l'alcool avait-il joué un rôle pour qu'il ne s'en rende pas compte, mais sans conteste la fille de joie tenait le principal. Il le repassa rapidement sous sa chemise en confirmant bêtement : "Oh, oui..."

Johannes sembla plutôt amusé par la situation, mais n'ajouta rien de plus.

Après un léger malaise, Mezhelan questionna plus ouvertement : "D'où vient-il ? Votre collier ?"

L'homme haussa très légèrement les sourcils, avant de répondre calmement : "J'ai trouvé la pierre dans un bois à côté de chez moi quand j'étais enfant. Elle me porte chance depuis."

"Ah... donc vous n'accepteriez pas de me la vendre, j'imagine ?" interrogea franchement Mezhelan.

"Non, effectivement. Je ne m'en sépare jamais." refusa rapidement Johannes.

"Dommage..." commenta Mezhelan. Ça l'intriguait vraiment, il n'avait jamais vu ce genre de phénomène, et ses livres n'en faisaient pas mention non plus.

Soren, quant à lui, était décontenancé par l'intérêt que le mage portait au collier.

Mezhelan interrogea ensuite : "Savez-vous ce que c'est ?"

"On appelle ça une pierre de lune. Je suis originaire d'Iserlohn, au sud-ouest, et on a rarement la chance d'en trouver une. Les natifs pensent que ce sont les vestiges d'une météorite qui s'est écrasée là, il y a des siècles." raconta Johannes en regardant son collier.

"Météorite ?" répéta Mezhelan. Il s'était déjà rendu dans cette ville plus d'une fois, et lors de sa première visite, il avait été stupéfait en découvrant l'immense cratère dans lequel s'était formé un lac. Iserlohn était d'ailleurs, sans contexte, l'une des trois plus grandes villes du royaume, derrière Dafan et Port-Ilônne à l'extrême sud. C'était pour ça que chaque fois qu'il était missionné dans ce secteur, il finissait bien souvent par y séjourner.

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