Tant que tu vis - Tome 2

Chapitre 24 : La mort de Severus

Le reste de l'été s'était écoulé sans encombre. Elle avait passé son temps à tester diverses potions et Rogue semblait être très occupé par d'autres tâches ce qui permit à Hermione de souffler un peu. Comme ils se voyaient peu, ils consacraient leurs rares échanges à échafauder un plan pour rétablir l'ordre temporel bouleversé par les retours dans le passé d'Hermione. Sur ce point, ils avaient pas mal avancé et Hermione était soulagée de voir qu'ils semblaient se diriger vers une solution efficace. Leurs soirées étaient souvent réservées à ça et ils finissaient souvent très tard dans la nuit.

Ce soir-là encore, la nuit était tombée depuis longtemps lorsque Rogue se leva, marquant ainsi la fin de leur travail. Bien qu'ils soient assez avancés dans la démarche, Hermione se sentait contrariée.

Elle rangea tous leurs parchemins et Rogue mit le tout en sécurité comme ils avaient pris l'habitude de faire depuis maintenant trois mois.

- Professeur ? demanda-t-elle avant qu'il ne franchisse la porte de ses quartiers.

Il stoppa tout mouvement, dos à elle, signe qu'il était à l'écoute de ce qu'elle avait à lui dire.

- Les ingrédients commencent à manquer, je crains d'en être à court d'ici la fin du mois de septembre.

- Malheureusement, Granger, les ingrédients qu'il vous faut se trouvent, pour la plupart, dans la forêt interdite et je vais être fort occupé dès la rentrée. Vous devrez donc faire preuve de patience.

Alors qu'il ouvrit la porte, Hermione l'interrompit à nouveau.

- Mais dans cette situation, nous perdrions facilement un mois, dit-elle embarrassée.

- Vous n'aviez qu'à anticiper le problème plus tôt, Granger.

Cette fois, il franchit la porte et la claqua fortement, réduisant ainsi au silence Hermione. Cependant, une question lui tarauda les lèvres ; le fait qu'il venait de fermer violemment la porte lui indiqua qu'il était énervé mais l'était-il parce qu'elle lui posait une question ou l'était-il parce qu'il avait peur de perdre encore un mois de recherches et ainsi de réduire les chances de trouver un remède contre le venin de Nagini ? Elle pencha plutôt pour la deuxième solution, ce qui était en réalité une sorte d'aveux de la part de cet homme si mystérieux. Il venait de lui confesser, d'une manière très subtile, qu'il espérait au fond de lui qu'elle parvienne à trouver un remède. L'avait-il fait consciemment ? Il y avait fort à parier que oui car Rogue ne laissait jamais rien au hasard. Il y avait donc un espoir qu'il se joigne à elle pour l'aider dans ses recherches. Cela suffit à lui mettre du baume au cœur et à apprécier cette nuit qui serait probablement la dernière dans ses appartements. Même si elle n'avait pu sortir de ceux-ci, elle avait pris goût au confort qu'offrait ces lieux ces dernières semaines. Ils lui avaient paru si froid la première fois qu'elle y avait mis les pieds mais ensuite, elle avait appris à découvrir la douce chaleur du feu rougeoyant dans l'âtre, elle avait pris beaucoup de plaisir à se perdre dans les pages des livres de la bibliothèque privée de son professeur. Ils ne partageaient que très peu de repas ensemble mais les seuls qu'il prenait avec elle agrémentaient ses journées.

Elle avait d'ailleurs remarqué qu'il s'était adouci. Oh bien évidemment, il restait froid, distant et acariâtre mais il ne l'avait plus rabaissée ou insultée depuis longtemps ce qui était, en soi, une sorte de petite victoire dont elle était fière.

Cette nuit-là, Hermione fut réveillée par une sensation désagréable. Les poils qui recouvraient ses bras étaient dressés et elle replaça correctement la couverture sur ses épaules. Cependant, quelque chose clochait et elle le sentait. Péniblement, elle ouvrit les yeux et le courant d'air qui la parcourut à nouveau la fit se dresser brusquement, sa baguette tendue vers la porte d'entrée qui était entrouverte.