Tant que tu vis - Tome 2

Chapitre 32 : Quand les blessures sont profondes

Après son départ, Hermione avait revêtu la chemise qu'il lui avait donnée. Elle avait son odeur et elle ne put s'empêcher de la sentir de temps à autre. Un parfum de santal mélangé à une odeur boisée avec une touche de menthe, voilà ce qu'elle aimait humer chaque fois qu'elle la portait à ses narines. Elle se rendait compte qu'elle était complètement en train de chavirer mais elle ne pouvait plus freiner ses sentiments pour cet homme. Il était ce qu'il était mais elle avait compris les motivations qui le poussaient à agir de la sorte et ça, ce fut l'électrochoc qui engendra l'escalade de ses sentiments.

Au début, elle prit son geste pour du regret, il s'était peut-être rendu compte de l'erreur qu'il était en train de commettre mais ensuite, avec un peu de recul, elle s'interrogea sur le fait qu'il avait peut-être simplement besoin de temps pour accepter la nouvelle situation. Il s'agissait de faits peu communs tout d'abord parce qu'il était plus âgé qu'elle et ce, même si elle avait passé deux ans sous retourneur de temps et était donc deux ans plus âgée que ses camarades, mais ça, elle s'en contre fichait. Ensuite, et là était le gros point noir, il était son professeur. Bien que, techniquement, il ne lui enseignerait plus aucune matière. Elle savait déjà parfaitement qu'elle ne reviendrait pas terminer sa dernière année l'an prochain. Le problème c'est que la loi magique était très stricte à ce sujet et même un peu trop. Aucun professeur n'avait le droit de nourrir une quelconque relation autre que professionnelle et ce, même si l'élève est majeur et à terminer ses études. Sur cette dernière partie, Hermione l'avait toujours trouvée trop injuste.

Un peu plus tard dans la nuit, Tinky était venue apporter de nouveaux vêtements à Hermione et bien que cette dernière l'ait chaleureusement remerciée, elle ne les revêtit pas pour autant. Elle se sentait bien dans cette chemise noire qui était pourtant bien trop grande pour elle. Elle ne se rendit pas non plus dans le laboratoire. D'abord parce qu'elle ne se sentait pas à l'aise à l'idée de se retrouver à nouveau seule durant une durée indéterminée et ensuite parce qu'elle avait un pressentiment concernant Rogue. Il devrait sûrement subir les représailles de Voldemort et elle voulait être là lorsqu'il rentrerait.

La nuit était déjà bien avancée lorsque Hermione décida d'allumer un feu dans la cheminée. Elle se blottit ensuite devant l'âtre réchauffant et fit apparaître un thé. Malgré l'heure avancée, elle n'avait pas l'envie de dormir.

Derrière elle, tout était prêt pour accueillir un éventuel blessé et ce, depuis quelques heures déjà. Toutes les potions dont elle aurait besoin étaient en place. Elle n'attendait plus que lui.

Lorsque son thé fut terminé et le feu presque consumé, la porte s'ouvrit et un gémissement de douleur résonna dans le long couloir. Sans attendre plus longtemps, Hermione repoussa la couverture qu'elle avait placée sur elle et se leva prestement afin de découvrir l'ampleur des dégâts.

Il se tenait le ventre mais lorsqu'il vit Granger plantée devant lui, il se redressa et fit comme si de rien n'était. Il avança d'une drôle de démarche et elle comprit qu'il tentait de camoufler ses douleurs. Elle le regarda passer sans rien dire et s'asseoir dans le fauteuil comme si celui-ci ne cessait de bouger.

D'un air presque amusé, elle le rejoignit, se plaça devant lui et croisa les bras, affichant toujours cet air amusé.

- Ne vous avais-je pas dit de rejoindre mon laboratoire ? dit-il d'un ton maussade.

- Ne feriez-vous pas semblant de ne pas avoir de blessure afin d'éviter que je vous soigne ?

- Ne répondez pas à ma question par une autre.

- Ne faites pas semblant, je vais vous aider.

- Vous en avez assez fait, Hermione.

Le fait qu'il l'interdise de l'aider avec son prénom dans la même phrase, suffit à la déstabiliser. Elle n'était plus sûre de ses intentions. Voulait-il qu'elle l'aide tout de même où était-il sérieusement en train de l'évincer ?