Notre dernière chance

Chapitre 2 : Les égouts de Tokyo

Vue de Shinobu

  Alors non, je ne suis pas partie de mon propre gré, sans ma grande soeur, aller acheter du pain. Déjà, étant nouvelle à Tokyo, je n'avais aucune idée d'où pouvait se trouver une quelconque boulangerie, et puis surtout, je ne suis pas partie toute seule comme une grande. Alors que Kanae parlait de sa prof devant moi, deux gars en combinaison noire sont apparus derrière moi et avant même que je ne puisse dire quelque chose, ils m'ont assommée et m'ont kidnappée.

  Super, pour un premier jour à Tokyo.

  Je me suis réveillée je ne sais combien de temps après, peut-être dix minutes comme une heure, et mon premier reflexe en me réveillant a été... de vomir sur le sol sale et putride de la petite salle. J'ai dégueulé tout ce que je pouvais dégueuler puis je me suis mise à tousser avant de m'essuyer la bouche avec la manche de mon pull car je n'avais que ça à disposition, puis un des mecs en combinaison noire a avancé devant moi avec un sac poubelle pour ramasser ce qui restait de mon petit-déjeuner.

  Je me suis reculée, les yeux écarquillés, avant de me lever d'un bond et de le foudroyer du regard.

-Qui êtes-vous ?! ai-je lancé d'une voix agressive.

-Reste tranquille Shinobu, je te prie.

  Je me suis tournée vers la personne qui venait de dire ça. Un homme aux cheveux avec un dégradé bleu dégueulasse, qui était assis en tailleur devant nous avec un chat sur les genoux qui ronronnait si fort que tout le monde l'entendait. J'ai regardé partout dans la salle, je n'étais pas la seule qui semblait être totalement paumée. Je me suis donc rassise car je sentais que j'allais me casser la gueule, et je nous ai conté en dehors du monsieur bizarre avec son chat et des reufs en combinaison noire.

  Nous étions huit, complètement paumés dans cette petite salle qui puait.

-Arrivée proche du dernier, maître Yushiro, a annoncé un des mecs en combinaison noire qui était collé à un des murs.

  Cette salle, petite, étroite, basse de plafond, avec de la moisissure bien verte sur les murs et des canalisations de partout, j'avais limite l'impression d'être dans les égouts.

-On est bien dans les égouts, Shinobu, a continué le reuf bizarre.

-Ah, parce qu'en plus vous lisez dans les pensées, ai-je souligné avec une pointe de sarcasme.

  Il n'a pas répondu à mon commentaire désobligeant. J'ai continué d'analyser la salle, toutes les autres personnes paumées étaient assises comme moi et ne semblaient pas être en pleine forme, et j'ai réalisé qu'il n'y avait pas d'issues.

  Un des reufs en combi noire est alors apparue d'un coup, comme par magie, avec un ado dans les bras, peut-être fin collège, environ 14 ans, qui était endormi (ou assommé), il l'a déposé sur le sol et l'a frappé à la joue avec une telle violence que je me suis levée pour intervenir avant de retomber car je n'avais plus aucune énergie et de m'éclater le cul. Le pauvre petit gars s'est donc réveillé, une trace rouge sur la joue, mais semblait tant dans les vapes qu'il n'a pas réagi et s'est assis. Nous avons assisté à son vomis, que le reuf en combi a ramassé avec un long soupir de dégoût, puis nous nous sommes tous tournés vers le mec avec le chat.

-Bien, nous sommes enfin tous au complet, a soupiré le mec. Je me présente, je m'appelle Yushiro, et je suis un démon.

  Son annonce est tombée comme ça, un petit silence a suivi avant qu'un mec à la chevelure de feu n'ose intervenir.

-Mais... Muzan et ses disciples ne sont que les seuls dém... 

-Eh bien c'est faux, l'a coupé Yushiro d'une voix sèche, mais Muzan ne sait pas que je suis encore vivant.