Alors comme ça je suis une mauvaise actrice ? Bon sang, ce type... je le déteste de toute mon âme. À tel point que le crayon de papier que j'ai à la main en paie le prix. La pression est tellement forte que je le brise en deux. Voilà ce que j'aimerais faire à cette petite enflure de Cassidy Knightley.
— Tu es sûre qu'elle va bien ? demande Max.
Assise sur les gradins du stade de baseball auprès de mes amies, je n'arrive pas à me sortir Knightley de l'esprit. Lui, son petit sourire provocateur, son timbre guttural ou encore ses iris fascinants.
Un courant électrique vient se loger au creux de mon ventre, irradiant une chaleur incandescente qui s'étend dans chaque atome de mon corps. Comme je le déteste !
Ça fait trois maudits jours que je me repasse en boucle cet échange entre le baseballeur et moi au cinéma. Peut-être que pour quelqu'un d'autre, il s'agit d'une petite broutille, mais pour moi... c'est avant tout une attaque sournoise.
Le souci avec Knight, c'est qu'il sait trop de choses sur moi, ce que je regrette amèrement. Si seulement il ne m'avait pas secourue il y a quelques mois, nous n'en serions sûrement pas là. Il est tellement agaçant, autoritaire. Si...
— Orchidoclaste, grogné-je en serrant les mâchoires.
Je plante mon crayon dans mon cahier. Cela fait deux maudites heures que je suis sur cette dissertation, et je n'arrête pas de penser à ce mec. Et comme tout le monde parle de la victoire de l'équipe de baseball, il est difficile de me sortir ce trouduc de l'esprit.
Il a été suppléant – bien fait pour lui ! –, mais cela ne l'a pas empêché de briller comme il sait si bien le faire. Malgré le fait que Kwan ait été titulaire, j'ignore comment Knight s'est débrouillé pour avoir l'ascendant. Mon beau-père n'a pas cessé d'en parler pendant le dîner du samedi, fier comme un pou. On dirait qu'il a vite oublié le comportement de son joueur pendant toute la semaine. Bref, j'ai bouffé Knight à toutes les sauces, et là, il me sort par les yeux.
— Je crois qu'elle a eu un petit accrochage avec Cass vendredi, dévoile Brooke en tournant la page de son bouquin.
— Elle devrait être habituée à force, non ? s'esclaffe notre petit génie de l'informatique.
Je ne prête pas attention à sa remarque. Puis, après tout, n'a-t-elle pas raison ? À force, le mépris qui exsude des pores de cette ordure ne devrait pas m'atteindre, pas vrai ? Et malgré toute l'aversion que j'éprouve à son égard, je n'arrive pas à le haïr pleinement. Pourquoi ? Je n'en sais rien. À contrecœur, ce crétin exerce un pouvoir de dingue sur mon corps, et surtout, sur mes pensées. Il arrive à se glisser sous ma peau, à me hanter nuit et jour. Surtout la nuit.
— On peut changer de sujet ?
— D'accord, très bien. Tu es prête pour l'audition ? renchérit Maxandra, défiante.
Instinctivement, je referme mon cahier et pousse un râle, semblable à celui d'un élan. Me voilà à deux jours de ce moment fatidique et j'ai un trac de dingue. Je connais mon rôle par cœur, cependant, je sais déjà que c'est perdu d'avance. Pourquoi m'acharner ? Je devrais tout simplement abandonner, et ne pas entraver la route de cette peste d'Harper, sous peine de subir ses représailles.
Oui, il y a des jours où je me contente tout simplement de baisser les bras. Et aujourd'hui, je ne suis pas dans un très bon mood. J'ai sans doute une descente d'hormones de la mort qui tue. Mon corps est ainsi : parfois, je veux croquer la vie à pleines dents, et la seconde d'après, je souhaite simplement me tapir au fond de mon lit et qu'on oublie mon existence. Aujourd'hui est l'un de ces jours, je me sens dépassée par tout ce qui m'entoure.
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Oak Ridge Campus #2 Knight © (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)
Romance#campus #romance #baseball #enemiestolovers #maladie #spicy "Dans le diamant, nous brillons, éblouis par la gloire." La poisse semble coller à la peau de Knight, le lanceur vedette de l'équipe de baseball de l'université d'Oak Ridge. Que ce soit da...