𝟷. 𝙻𝚞𝚗𝚎 𝚗𝚘𝚒𝚛𝚎

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𝙼𝚞𝚜𝚒𝚚𝚞𝚎 : 𝚃𝚑𝚎  𝚆𝚎𝚎𝚔𝚗𝚍  𝚃𝚑𝚎 𝙷𝚒𝚕𝚕𝚜




"𝙸𝚕𝚜 𝚘𝚗𝚝 𝚏𝚊𝚒𝚝 𝚍,𝚎𝚕𝚕𝚎 𝚞𝚗𝚎 𝚊𝚛𝚖𝚎, 𝚎𝚝 𝚎𝚕𝚕𝚎 𝚜'𝚎𝚜𝚝 𝚏𝚊𝚒𝚝 𝚞𝚗 𝚎𝚖𝚙𝚒𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚝𝚎́𝚗𝚎̀𝚋𝚛𝚎𝚜."






Boston, États-Unis

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Boston, États-Unis

22h05






𝙹𝚊𝚕𝚒𝚊





𝙲𝚕𝚒𝚌𝚔, 𝚌𝚕𝚊𝚌𝚔...

Le son métallique du chargeur qu'on enfonce et retire résonne dans l'habitacle, un bruit répétitif, presque hypnotique. Chaque clic est une lame acérée qui s'enfonce un peu plus dans mes nerfs à vif. À côté de moi, Nael manipule son arme comme un jouet, l'œil brillant d'excitation. Pour lui, c'est un jeu. Pour moi, c'est un rappel cruel de ce que je suis devenue : une marionnette dans le théâtre tordu de mon père.

Mes doigts se crispent sur le volant, le cuir grince sous ma poigne, presque implorant. Mon regard se perd dans l'obscurité qui enveloppe la route, les phares découpant une bande étroite de lumière qui tranche la nuit comme un sabre. L'air est lourd, étouffant. Une tension sourde flotte dans l'habitacle, prête à exploser, comme si la nuit elle-même attendait un sacrifice.

— Pourquoi es-tu si tendue, Ma Lune ? T'as peur de te salir les mains, c'est ça ? murmure Nael, sa voix moqueuse aiguisant mon agacement comme une lame de rasoir.

Je serre les dents, refusant de lui répondre, laissant la colère m'envahir pour me rappeler pourquoi je suis ici. Nael et moi, nous sommes différents. Il trouve une satisfaction malsaine dans ce chaos que je n'ai jamais recherché. Il est un rappel constant de tout ce que je méprise, mais aussi de ce dont je ne peux échapper. À chaque sourire narquois, à chaque remarque provocatrice, il me renvoie à la réalité : je suis ici parce que mon père l'a décidé, pas parce que je le veux. Et ce regard qu'il me lance, ce mélange d'arrogance et d'envie... Si seulement il savait combien je méprise tout ça.

Les souvenirs de mon père m'assaillent, insistants.

Flashback : il y a plusieurs années

Mon père, une tour sombre au-dessus de moi, ses yeux froids et inhumains. J'ai quinze ans, frêle, fragile encore, mais il exige une force brutale. Chaque coup, chaque humiliation est un morceau de mon âme arraché, un rappel que je dois devenir autre chose, quelque chose de plus dur.

— Arrête de pleurer, Jalia. Si tu pleures encore, je vais te donner une vraie raison de le faire, siffle-t-il.

Les larmes, incontrôlables, montent malgré moi. Il les sent, il les devine, et son mépris emplit l'air, empoisonne chaque souffle.

𝐎𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐏𝐚𝐬𝐬𝐞́Où les histoires vivent. Découvrez maintenant