♦ CHAPITRE 13 ♦

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▬ Les Félicettes ▬


Je n'ai pas mon mot à dire.

_ Fous le dehors, je sais pas moi ?!

Je tourne en rond dans la cuisine de nouveau propre -non sans mal- agitant mes bras dans tous les sens, le ton haut. Ma mère est adossée à son plan de travail, bras croisés, une tasse de café dans les mains.

_ Non Gabriel, personne ne va faire ça.

Oscar à survécu à ses blessures, ou du moins, jusque la. J'ai fais de mon mieux pour l'aider ce soir-là, pour ne contrarier personne mais, j'avais l'espoir évident qu'une fois cela fait, ma mère serait d'accord pour donner ce fardeau à quelqu'un d'autre. À croire que je ne la connais pas. Oh comme l'espoir nous aveugle, parfois.

Oscar est dans le coma depuis plusieurs jours et Rita refuse de le confier à quelqu'un d'autre qu'elle-même. Elle ne souhaite pas compter sur les hôpitaux. Elle n'à pas abordé le sujet -moi non plus- de la capacité d'Oscar à se régénérer plus rapidement que la normale et à survivre à des blessures qui auraient été mortelles pour n'importe qui. Je sais malgré tout que ce fait pèse dans la balance, consciente -Rita- que si quelqu'un le découvre, le sort d'Oscar pourrait se sceller.

Elle refuse aussi de le confier à qui que ce soit, même de confiance car, dans l'état actuel des choses personne n'est prêt à mettre en danger les siens, pour mettre en sécurité le frère de Tiago.

Car c'est ce que ma mère fait.

Elle le cache, loin des yeux et des oreilles. Elle le protège, tout en nous mettant en danger, Lola et moi.

_ Tu vas tous nous faire tuer.

Je lui crache presque, cessant enfin de tourner en rond. Je perd mes yeux dans les siens, cherche le regret mais, n'en trouve aucune trace.

_ C'est ça la guerre, Gabriel. On se met en danger pour protéger les autres.

_ Non ! Non, c'est TA guerre qui est comme ça. Personne t'as rien demandé et moi encore moins. Si t'as envie de jouer à la résistante prête à tout sacrifier, encore plus pour un connard comme lui, fais-le au moins loin de moi et Lola !

Elle se tait, la mère. Enfin, elle détourne les yeux, sans que j'arrive réellement à savoir à cause de quel sentiment.

Le pire, ce n'est pas moi, le fait qu'après tout ce qu'elle à promis, ce qu'on à traversé, elle me mette en danger, me confronte à celui que je hait. Le pire, c'est Lola, trop petite pour tout ça. Lola, qui parce que je ne peux pas approcher Oscar, se retrouve avec ce fardeau sur le dos. Lola, qui doit panser les plaies, nettoyer le corps, veiller des nuits entières. Tout ça parce que l'humanité de Rita est trop grande pour ce pauvre monde. Trop grande pour moi, pour ce que je peux offrir.

Pas capable, de prendre sur moi pour m'occuper des blessures d'Oscar, pour changer ses bandages, pour affronter sa peau, son corps. Au travers de cette colère, envers ma mère, envers moi même, devenu poids mort, ma haine d'Oscar ne fait que grandir.

Pourquoi est-ce qu'il n'est pas mort ? Tout seul, comme il le mérite, dans sa foutue ruelle ? Pourquoi est-ce qu'il à fallut que Lola le trouve ? Pourquoi nous ? Pourquoi moi ?

Qu'on ne me maudisse pas. Je ne souhaite les souffrances du faux blond à personne. Je ne suis pas sadique, je ne suis pas Eliott, qui lui, l'aurait sûrement laissé pourrir dehors sans un mot. Bien sur que je trouve ça malheureux de voir quelqu'un dans un état comme celui-là, que ce soit une personne que je déteste n'y change rien. Seulement, les «pourquoi» s'entassent et je ne sais que trop bien qu'ils auront raison -à un moment ou à un autre- de notre famille.

OSCAR [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant