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Lee Minho
Il était mon monde, ma lumière dans les ténèbres de ma chambre froide, mon grand amour.

Tous les jours, je l'admirais, je ne décrochais de mon écran que lorsque mes yeux devenaient rouges. Il était ma bouée de sauvetage, celle qui m'accrochait à ce monde fade et sans intérêt.

Je l'enviais bien sûr, je le jalousais à en crever, mais par-dessus tout, je l'aimais.

Il était mon cœur, mon cerveau et mon âme. Lui, je n'avais que lui dans les pensées, tous les jours et toutes les nuits, uniquement lui. Et je savais que lui aussi, même s'il était à 4626 km de moi, même s'il ne connaissait pas mon nom, je le savais.

J'étais sûr, convaincu, qu'il allait me retrouver, qu'il sentait mon amour de là où il était.

Je l'aimais et il le savait. Je le voulais, pour moi seul, pas un amour comme ces fans qui sont prêts à tuer pour leurs idoles mais un amour pur. Un amour destructeur, qui répand la chaleur et qui ne pourrait même pas être décrit par les Grecs tellement il était fort.

Voilà pourquoi j'étais persuadé qu'il m'aimait, qu'il me désirait autant que moi.

Même si je lui étais inconnu, même si je paraissais fou, tant que je savais qu'il m'aimait, tout allait bien.

Il avait même prononcé mon nom une fois, en regardant l'écran, et c'est à ce moment-là que j'ai su.

Ce moment où j'ai compris qu'il connaissait mon prénom, celui de son âme sœur, celui de sa partie manquante.

J'ai voulu le rejoindre, l'étreindre, lui dire que c'était moi, qu'on était réunis maintenant et que rien ne pourrait nous séparer.

Mais il a décidé de tout arrêter, du jour au lendemain, il m'a trahi. Il l'a trouvée elle et il m'a oublié, moi, Han Jisung, son seul amour.

Sortie de nulle part, elle me l'a volé, l'amour de ma vie, à qui je pourrais dévouer mon âme, elle l'a pris. Et son sourire, si parfait et aligné, si répugnant et brillant, j'allais vomir. Devant ce couple parfait, devant cette trahison, devant ce bonheur étalé devant moi sans vergogne.
Voilà pourquoi j'étais persuadé qu'il m'aimait, qu'il me désirait autant que moi.
Même si je lui étais inconnu, même si je paraissais fou, tant que je savais qu'il m'aimait, tout allait bien.

Et son sourire, si parfait et aligné, si répugnant et brillant, j'allais vomir. Devant ce couple parfait, devant cette trahison, devant ce bonheur étalé devant moi sans honte.

J'ai d'abord pensé que c'était temporaire, que la solitude lui était tellement insupportable, que ma présence lui manquait tellement qu'il avait besoin de moi.

Donc j'ai laissé passer, pour sa santé j'ai continué à le soutenir, à l'aduler en secret. J'ai dépensé mon argent, mes économies, et celles de ma famille, pour lui.

Pour son bonheur, pour qu'il soit heureux avec celle qui me remplaçait, je payais pour son sourire et secrètement pour sa mort. Je luttait pour eux, et pour nous, car je savais, je sais toujours.

Il a fait son émission habituelle, comme tous les vendredis depuis trois ans, il l'a fait briller de sa présence, et moi, je ne la loupais pas, jamais, elle était comme sacrée. Sauf qu'un détail m'a choquée, un détail que j'ai remarqué tout de suite, qui n'allait pas, ne pouvait pas être possible.

Un détail qui allait me tuer, qui reniait notre relation, notre amour, nos vies.

Car il l'avait choisie elle, j'étais le second choix, la preuve en était l'anneau à son annulaire, cet anneau qui avouait tout, qui me faisait comprendre que c'était fini. Alors pour la première fois j'ai arrêté, j'ai éteint ma télévision, et j'ai vomi. J'ai vomi mon désespoir, ma haine et ma tristesse.

Mine_MinsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant