Chapitre 25

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Pdv Cheikh Ibrahim Ndiaye.......






Les images de Astou dans cette salle de prière toute terrifiée ne veulent pas sortir de ma tête. Je suis là, assise sur mon fauteuil, pleins de dossiers sur la table à consulter, mon café soigneusement posé sur cette table depuis ce matin et pourtant j'arrive pas à en prendre un seul gorgé.
Je fixe son bureau, ce bureau qu'elle devait occupé en ce moment même.
Ça fait deux jours, deux jours sans nouvelles de Lamine, deux jours que Astou s'enferme dans sa chambre refusant de voir qui que ce soit même pas Fatim. Deux jours qu'elle ne se nourrit pas. Tout ce que Fatim a trouvé à me dire c'est « elle est habitué à la faim. » sérieux ?!

Je ne comprends pas... c'est quoi son probléme. Qu'est-ce qu'elle nous cache ?! Quel est son vécu ?! De quelles souffrances fait-elle toujours allusion ?! Pourquoi son sourire habituel paraît-il si faux ?!
Son sourire m'a toujours intrigué... tu la regardes... elle a les lèvres étirer... les dents blanches qui s'alignent pour former un beau tableau... mais ses yeux... ses yeux sont sombres. Ses yeux cachent mystère.  Cet éclat que je vois dans le visage de Zahra lorsqu'elle sourit, cette lumière qui brille dans les yeux de Fatim lorsqu'elle sourit, ça ne se trouve pas en Astou. Pas d'éclat, pas de lumière... rien. Juste un sourire Colgate sur son visage pas plus ni moins.

Elle souffre ! En silence... elle le cache. Elle ne veut que personne ne la voient en souffrance. Apparemment elle n'aime pas dévoiler ses tourments au monde entier. Elle se voit forte, résistante et je sais qu'elle l'est. Dés que tu la voit elle dégage cet aura d'audace et de courage.
C'est une battante !

Mais elle se bat contre quoi ?! Pourquoi ?!

Elle se voit malheureuse, pourquoi ?!
Pourquoi affirme-t-elle que personne ne l'aime ?!
Nul ne devrait se sentir ainsi... délaisser, abandonner, haineux...
Elle a besoin d'aide. Psychologiquement ça ne vas pas. Elle se combat mais j'ai l'impression qu'elle mène cette bataille toute seule depuis bien trop longtemps et que là elle n'y arrive plus. Ça en devient trop pour ses épaules.

À qui la faute ?!

« L'homme qui a réveillé mes traumas. »

Cette phrase ne me quittera jamais.
À chaque fois que je la vois aussi désemparé, un sentiment de culpabilité me prend d'assaut.
Suis-je le fautif de ses cauchemars qui l'avaient quittés et qui refassent surface ?! Je ne sais pas vraiment mais certainement j'y ai ma part de responsabilité.

J'ai donné ma parole à mère, que je n'allais plus intervenir entre eux mais là c'est trop. Je pensais que Astou allait se défendre comme d'habitude mais non... elle a opté pour le silence ces temps-ci. Mais ce silence ne lui va pas du tout. J'aime pas qu'on manque de respect à ma mère mais elle a besoin qu'on lui rendre la pareille de ses actions irréfléchie mais là elle se laisse faire. Elle se laisse atteindre par les paroles cruelles de ma chère mère. Non ! Je refuse d'être un simple spectateur même si parfois Astou m'insupporte. Ce n'est pas pour autant que je vais la regarder souffrir.

Je sursaute de mon fauteuil d'un coup lorsque ses mots me reviennent en tête.

« Elle est revenue après tant d'années. C'est moi dans le corps de satan... elle... elle me demande de me suicider... »

Deux jours qu'elle est enfermée bordel et si elle avait commis l'irréparable.

— Purée Ibrahim t'es trop con.

Je bondis de ma chaise et ne pris même pas le soin de prendre ma veste.
Je cours hors de mon bureau et cours jusqu'à mon ascenseur privé sous les regards interrogateur de mes employés qui ne m'ont jamais vu ainsi.

Le Devoir au prix de l'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant