Chapitre 5 : L'hypothèse

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Vue de Giyu

  Quand Shinobu m'a envoyé la vidéo vers minuit, je me suis enfermé dans ma chambre en prétextant une forte envie de dormir parce que j'étais fatigué par mes deux heures de prétendue course (et aussi pour éviter de regarder des émissions pourries avec mes potes que mes darons nous obligeaient de regarder avec eux), puis nous nous sommes appelés pendant que je lançais la vidéo sur ma tablette que j'avais branché avec mon téléphone, bref. On s'est bien marrés, j'ai fait des commentaires sur le passé d'Obanai et on s'est foutus de sa gueule, puis j'ai commenté leur baiser à la fin avant qu'elle ne dût raccrocher car sa grande soeur était rentrée dans la chambre.

-Bref, j'dois te laisser, t'as Kanae qui veut dormir... a soupiré Shinobu, j'ai hâte de voir Mitsuri et Obanai à l'entraînement demain.

-On va les charrier... ai-je marmonné avec un sourire diabolique.

-Je crois qu'ils avaient oublié que je travaillais au restaurant, mais tant mieux, ils étaient dans leur petite bulle, et c'était malgré tout très mignon ! s'est exclamée mon acolyte.

-C'est vrai qu'ils sont mignons, ai-je admis.

-Bref, à plus, chaton ! m'a-t-elle lancé.

-Dors bien, p'tit cul, lui ai-je répondu avant de décrocher brutalement.

  On aimait bien se donner des petits surnoms affectifs pour se foutre de la gueule des couples d'amoureux bien cul-cul la praline à l'Académie des Sangs Froids, en ce moment, il y en avait pleins de nouveaux, au moins un dans chaque classe.

  Alors que j'écoutais de la musique en lisant un article sur les personnes chauves et les causes des calvities prématurées, ça a toqué à ma porte puis elle s'est ouverte sur ma soeur qui s'est adossée avec un sourire rempli de pleins de sous-entendus. J'ai retiré un bout de mon casque, et lui ai lancé un regard interrogateur.

-Oui ? ai-je marmonné.

-Je pensais que tu dormais depuis deux heures parce que tu étais soi-disant "fatigué à cause de ta course", a-t-elle marmonné, mais on t'entend brailler d'en bas tellement tu ris fort, et les darons vont te déshériter demain pour ne pas avoir regarder Fort Boyard avec nous.

-Vas-y, c'est chiant leurs samedis "Emissions en Famille", ai-je soupiré, bref, tu peux partir, s'il-te-plaît ? J'aimerais lire dans le calme.

-Tu parlais à qui, au téléphone, pour rigoler aussi fort ? a-t-elle continué en laissant la porte ouverte et en venant s'asseoir sur le bord de mon lit.

-Bah... Ca ne te concerne pas ? ai-je marmonné.

-Je t'ai entendu dire "p'tit cul", tu penses bien que je commence à m'imaginer des trucs... a insinué ma grande soeur.

-Ce n'est pas ce que tu crois, sista ! ai-je essayé de la rassurer même si ça ne semblait pas vraiment fonctionner, c'est juste un délire que j'ai avec une pote.

-UNE pote ? Au féminin ? a-t-elle continué, bah dis donc, de plus en plus suspect, mon cher petit frère... a-t-elle marmonné avec son sourire grandissant de plus en plus.

-Oui, j'ai des amies filles, Makomo en est la preuve vivante... ai-je balbutié, ne voyant pas vraiment où elle voulait en venir.

-Dis, quand tu vas courir deux heures chaque soir... Est-ce que tu vas VRAIMENT COURIR ?

-Bah oui, pourquoi...

  Merde, je ne suis pas assez discret ? Je pensais qu'ils avaient mangé l'excuse et qu'ils s'en foutaient que je disparaisse pendant deux heures...

-Est-ce que tu vas courir pour impressionner cette fameuse fille ? Ou est-ce que justement tu ne vas pas courir mais plutôt voir cette fameuse fille ? a continué ma soeur.

Notre dernière chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant