𝟸. 𝙰𝚍𝚍𝚒𝚌𝚝𝚒𝚘𝚗 𝚊̀ 𝚕𝚊 𝚍𝚘𝚞𝚕𝚎𝚞𝚛

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𝙼𝚞𝚜𝚒𝚚𝚞𝚎 : 𝙹𝚘𝚓𝚒 𝚂𝚕𝚘𝚠 𝙳𝚊𝚗𝚌𝚒𝚗𝚐 𝚒𝚗 𝚝𝚑𝚎 𝚍𝚊𝚛𝚔




"𝙻'𝚊𝚍𝚍𝚒𝚌𝚝𝚒𝚘𝚗 𝚎𝚜𝚝 𝚞𝚗𝚎 𝚖𝚊𝚗𝚒𝚎̀𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚌𝚛𝚎́𝚎𝚛 𝚞𝚗 𝚖𝚘𝚗𝚍𝚎 𝚖𝚎𝚒𝚕𝚕𝚎𝚞𝚛... 𝚖𝚎̂𝚖𝚎 𝚜𝚒 𝚌𝚎 𝚖𝚘𝚗𝚍𝚎 𝚎𝚜𝚝 𝚏𝚊𝚒𝚝 𝚍𝚎 𝚖𝚎𝚗𝚜𝚘𝚗𝚐𝚎𝚜." — 𝙴. 𝙹𝚎𝚊𝚗 𝙲𝚊𝚛𝚛𝚘𝚕𝚕



 𝙹𝚎𝚊𝚗 𝙲𝚊𝚛𝚛𝚘𝚕𝚕

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Miami, États-Unis
5h45





𝙹𝚊𝚕𝚒𝚊




Le soleil venait à peine de se lever, projetant ses ombres étranges sur le quartier endormi. Je coupai le moteur de la voiture, l'esprit encore engourdi par les excès de la nuit. Nael et moi avions fait la fête après le braquage, bu, fumé jusqu'à oublier presque tout. Mais maintenant, le vide me revenait de plein fouet. Je sortis de la voiture en titubant, mes talons cognant contre le pavé. La lumière crue du matin me donnait la nausée, et chaque pas résonnait comme un rappel de tout ce que je fuyais.

J'entrai dans la maison sans un bruit. C'était une grande demeure, moderne, remplie de meubles hors de prix choisis par quelqu'un d'autre. Mon père, même s'il ne m'a jamais témoigné de tendresse, m'a offert un confort indéniable. Luxe, vêtements, argent — tout sauf l'essentiel. L'espace était vide, silencieux, et chaque meuble parfaitement rangé semblait presque moqueur, contrastant avec le chaos qui bouillonnait en moi.

Je montai les escaliers et pénétrai dans ma chambre. Là aussi, tout était en ordre. Les draps impeccables, les placards organisés. On n'aurait jamais deviné que j'y vivais, tant c'était parfaitement contrôlé. Comme si mon père avait mis ses règles et ses lois jusque dans cette pièce. Je jetai mes chaussures et me dirigeai vers la salle de bain. L'eau froide s'abattit sur ma peau, effaçant le maquillage taché et les résidus d'une nuit qui n'avait été qu'une échappatoire de plus. Mais une fois sortie, le vide revint me serrer la gorge.

En sous-vêtements, les cheveux encore humides, je m'allongeai sur le lit et attrapai mon téléphone pour mettre Slow Dancing in the Dark de Joji. Les premières notes de musique envahirent l'espace, sombres, lentes, poignantes. Elles se mêlaient aux pulsations de mon cœur, comme un écho de cette douleur sourde qui ne me quittait jamais. Mon regard tomba sur la photo de ma mère posée sur la table de nuit. Elle souriait, radieuse, loin de tout ce qui me dévore aujourd'hui. Si elle voyait ce que je suis devenue... cette ombre creuse, ce reflet distordu de son souvenir. Je posai la photo face contre table, incapable de soutenir ce visage qui me hantait.

Mon armoire m'appelait. En haut, derrière des vêtements soigneusement pliés, une petite boîte m'attendait. Ma meilleure amie, ma pire ennemie. J'ouvris la boîte, et la poudre blanche scintilla, pure, douce comme la promesse d'un autre monde. C'était si simple : juste une ligne, et le monde entier perdait de son emprise. Je pris un miroir, y déposai la cocaïne en une fine ligne parfaite, et inspirai profondément. La brûlure glaciale traversa mes narines, violente et apaisante à la fois. Chaque particule se répandit dans mes veines, libérant une vague de chaleur, de paix, de néant. Je n'étais plus moi. Juste un corps flottant, une âme perdue, enfin libérée de ce poids qui me ronge.

𝐎𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐏𝐚𝐬𝐬𝐞́Où les histoires vivent. Découvrez maintenant