Sakura : la Porteuse des Éléments

Où est-elle ?

Je suis maintenant avec Tam et Sonia, de retour sur la colline qui surplombe Gardibah.
Nous sommes partis hier matin, très tôt, et nous venons d'arriver.
Les jumeaux ont insisté pour m'accompagner chez moi, affirmant que ça ne les dérange absolument pas de rater quelques cours. Sonia a ajouté que si j'avais besoin de parler de ce qu'il va se passer à la maison, au retour, je pourrait le faire avec eux. Et Tam m'a proposé de forcer Mr Shann de me laisser rester chez moi plus longtemps que prévu en le torturant grâce aux ombres.
Il disait ça en riant, bien sûr, mais je pense que si je le lui demandait, il accepterait...

Nous somme donc de retour devant ma maison, Tam à ma droite et Sonia à ma gauche. Les jumeaux me font signe pour me donner courage. Après tout, je dois seulement rentrer chez moi, qu'y a-t-il de difficile là-dedans ? De quoi ai-je peur ?
De ce qu'il va se passer ensuite. De l'annonce que ma mère me fera sans aucun doute. De la teneur de cette nouvelle.
De tout, en fait.

Assise sur le canapé du salon avec ma mère et Kele (Tam et Sonia sont sortis retrouver Laya), j'essaye de ne pas imaginer des choses fausses.
- Bon... Il faut que je te dise quelque chose.
Ma mère me sort de mes pensées, m'obligeant à la regarder dans les yeux.
- Grand-mère.... Grand-mère est malade. D'après le médecin, elle ne survivra pas longtemps. Et, encore d'après lui, il n'y a aucun remède à sa maladie.
...
Non. C'est impossible. Grand-mère ne peut pas mourir. Pas de cette façon. Pas maintenant.
-Non.
Quand je me rend compte que c'est moi qui vient de le dire, je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi ce mot est sorti de ma bouche ; je ne comprends pas pourquoi j'y ai pensé avant de le dire ; je ne comprend plus rien.
- Je suis désolée, Sakura.
À ces mots, ma vue se trouble, envahit par les larmes. Ma gorge se noue, si bien que je dois me la racler plusieurs fois avant de pourvoir parler.
- Mais... Comment ? Comment est-ce possible ?
Avant que Kele puisse ouvrir la bouche pour me répondre, je vacille, tombe de ma chaise, et puis c'est...
Le noir. Le noir complet.

Depuis combien de temps ?
C'est la première pensée que j'ai en reprenant conscience.
Depuis 2 heures, si tu veux tout savoir. 2 heures que tu es inconsciente ! Tu te rends compte ?
Non, je ne parle pas de ça. Et tu le sais, cher esprit. Tu le sais mais tu ne veux pas l'admettre, toi non plus.
Je prend de grandes bouffées d'air afin d'y voir plus clair. Malgré ça, je n'arrive pas à y croire.
Grand-mère est malade.
Non. Impossible.
Et pourtant si... Grand-mère est véritablement malade et elle va véritablement mourir...
- Elle nous a demandé de te dire de revenir pour te parler. On lui a proposé de t'envoyer une lettre mais elle voulait te parler, répète Kele.
- Oh.
Pourquoi moi ?
- Parce qu'elle t'aime et qu'elle ne veut pas partir sans te dire au revoir, répond ma mère à ma question muette.
- D'accord. Si elle veut me parler, elle me parlera. Où est-elle ?