Destiné à se détester

Chapitre 2 : premières étincelles

Chapitre 2 : Premières Étincelles

Quelques semaines après la rencontre explosive entre Giovanni et Elena à la villa des Rossi, la tension entre les deux familles restait palpable. Giovanni n'avait cessé de repenser à cette fille aux yeux flamboyants qui l'avait défié avec une telle assurance. De son côté, Elena ne pouvait oublier l'arrogance du fils Rossi, déterminée à prouver qu'elle était à la hauteur malgré son jeune âge.

Un matin, Giovanni reçut une nouvelle mission de son père. Don Vincenzo voulait qu'il accompagne les hommes de main pour une livraison importante dans un entrepôt abandonné à la périphérie de la ville. Ce genre de mission était inhabituel pour un garçon de dix ans, mais dans ce monde, l'apprentissage commençait tôt.

Arrivé sur place, Giovanni remarqua immédiatement la présence des Moretti. Elena était là, accompagnée de quelques hommes de confiance de son père. Elle portait une veste en cuir qui semblait un peu trop grande pour elle, mais elle la portait avec une détermination farouche. Leur regard se croisa, et l'animosité entre eux sembla crépiter dans l'air.

« Encore toi, » murmura Giovanni s'approchant.

« Ne me dis pas que tu es surpris, » répliqua Elena avec un sourire en coin. « Nos familles ont des affaires à régler, il paraît. »

Les échanges se firent sous haute tension. Les hommes des deux camps étaient sur leurs gardes, prêts à dégainer au moindre signe de trahison. Giovanni et Elena, bien qu'en colère l'un contre l'autre, devaient montrer un front uni et  professionnel. Les caisses furent échangées, des regards méfiants furent lancés, et enfin, les deux groupes se séparèrent sans incident majeur.

Alors que Giovanni s'apprêtait à repartir, il entendit un cri étouffé. Se retournant, il aperçut Elena aux prises avec deux inconnus armés. Sans réfléchir, il se précipita vers elle. En quelques mouvements rapides, il désarma le premier agresseur et assomma le second d'un coup bien placé.

Elena, haletante, le regarda avec une surprise mêlée de respect. « Pourquoi tu m'as aidée ? » demanda-t-elle en reprenant son souffle.

« Je ne pouvais pas te laisser te faire attaquer, même si tu es une Moretti, » répondit Giovanni, haussant les épaules comme si c'était évident.

Elena esquissa un sourire, cette fois sans sarcasme. « Peut-être que tu n'es pas si prétentieux après tout. »

Giovanni sourit à son tour, légèrement. « Et toi, peut-être que tu n'es pas si insupportable. »

Ils se séparèrent sur cette note ambivalente, chacun retournant à sa vie, mais quelque chose avait changé. Ils avaient goûté à une alliance, aussi brève soit-elle, et cela les intriguait.

Quelques jours plus tard, un événement inattendu bouleversa leurs routines. Une grande fête de quartier était organisée, une rare occasion où les enfants des deux familles pouvaient se mêler sans arrière-pensées politiques ou criminelles. Giovanni, bien qu'un peu réticent, décida de s'y rendre, espérant y trouver une distraction.

Le parc où se tenait la fête était rempli de stands de nourriture, de jeux et de rires d'enfants. Giovanni , vêtu de vêtements décontractés, errait parmi les stands, essayant de profiter de l'ambiance. C'est alors qu'il l'aperçut. Elena, portant une robe d'été simple mais élégante, se tenait près d'un stand de tir à la carabine. Elle semblait concentrée, déterminée à gagner un prix.

Curieux, Giovanni s'approcha et l'observa tirer. Elle était douée, mais elle manqua de peu sa cible à plusieurs reprises. Frustrée, elle laissa échapper un grognement de dépit.

« Tu veux un coup de main ? » demanda Giovanni avec un sourire en coin.

Elena se tourna vers lui, les yeux plissés. « Je n'ai pas besoin de ton aide. »

« D'accord, » répondit Giovanni en haussant les épaules. « Mais je parie que je peux gagner ce prix avant toi. »